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Aurelius Lehmann
Aurelius Lehmann
Enfant de la Lune
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Date d'inscription : 11/08/2021

Juste quelques gouttes de sang Empty Juste quelques gouttes de sang

Sam 14 Aoû - 3:26
Juste quelques gouttes de sang
ou les conséquences d'une "petite soif" de vampire

Annie Brook & Aurelius Lehmann


La nuit est bien avancée, et je commence enfin à voir le bout des nombreuses tâches quotidiennes dont un valet était chargé. Le Baron étant absent, j'ai eu de longues heures devant moi, et j'ai été très occupé. Souriant presque de ma bonne fortune, je me permets même de m'asseoir sur l'une des chaises de la cuisine, et pose les pieds sur la table avec un soupir de soulagement. Il ne me restait qu'à faire chauffer une théière, sortir les biscuits préférés de sa Majesté du four, aller repasser l'un de ses costumes de soirée, laver celui qu'il a porté à la dernière fête... Et je pourrais enfin attendre son retour en faisant un somme. Une vie d'esclave a quand même du bon, parfois, quand on a la satisfaction du travail bien accompli. Après quelques minutes passées les yeux fermées, seulement guidé par mon nez et mes oreilles, je me relève enfin et reprends le cours de mes tâches...
Il ne s'était passé qu'une heure lorsque j'entendis le fracas. Il était déjà rentré ? Bon sang ! Je finis de mettre à sécher la chemise du Baron et me précipitait vers le Hall d'Entrée. Mon nez et mes oreilles ne m'avaient pas trompés, car c'était bien son Altesse qui rentrait de soirée. Il tient à bout de bras une femme. Impassible, je regarde le vampire me passer devant et se diriger vers son salon privé. Il demanda d'une voix pâteuse que je lui apporte du vin. J'incline doucement la tête en signe de reddition et croise le regard de la femme qui ne peut que suivre le Baron. Elle est très élégante. La lumière des lustres se reflètent sur sa peau noire et sur sa robe. Elle a du se laisser entraîner par Ludwig, pauvre humaine qu'elle était et... Pas une humaine. Je fronce les sourcils en sentant la présence de quelque chose que j'avais déjà senti par le passé.

« Magie ».

Une sorcière ? Ici ? Qu'à donc Ludwig derrière la tête ? Me prendre comme valet a déjà été une décision très critiquée de la part du Baron d'Offenberg. Pour les vampires, moins il y avait de loups, mieux c'était et ma présence ici n'était qu'une anomalie à leurs yeux. Nombreux sont ceux qui m'ont regardé d'un air dédaigneux, n'hésitant pas à repousser les plateaux que je leur tendais, refusant de boire le thé que je préparais car, à leur yeux, c'était forcément mauvais. Certains même demandaient d'une voix outrée à ce que je quitte la pièce car « mon odeur de chien galeux » les gênait. Qu'est ce que ça allait être si, en plus, il y avait une Enfant de la Magie entre les murs de la demeure du Baron ? La femme croisa mon regard et, instinctivement, je baissais les yeux. Elle entra à la suite du Baron qui ne ressortit qu'une bonne heure après. J'attendais depuis tout ce temps, tenant plateau avec bouteille et verre de vin. Le Baron attrapa le verre, avala son contenu d'une traite et m'ordonna de bien traiter son invitée, et de penser à nettoyer le tapis avant son réveil. Comme à mon habitude, je ne réponds pas, mais incline la tête. L'odeur du sang de la sorcière ne quitte pas mes narines. Ludwig la porte sur lui,  et le salon privé tout entier refoule de cette senteur forte et piquante. Je regarde le Baron s'éloigner et monter jusqu'à ses quartiers. Je sais qu'il n'aurait pas besoin de moi pour se changer. Le Baron aimait avoir toute son intimité lorsqu'il rentrait de soirée et, surtout, il avait un loup pour ramasser les vêtements éparpillés aux quatre coins de la chambre...

Je lâche un soupir et entre dans le petit salon. L'odeur de sang me donne rapidement des nausées. Je suis pourtant habitué à cela, Ludwig ramène souvent de pauvres âmes qu'il vide de leur sang jusqu'à la dernière goutte – et devinez qui se charge de nettoyer après?-  mais être habitué ne signifie pas aimer cela. La pauvre femme, le teint cireux, est à moitié avachie sur le fauteuil de Ludwig. La morsure sur sa gorge saigne encore, mais très peu. J'aurais été un vampire, j'aurais bondi pour en avaler les quelques gouttes, mais heureusement, je suis quelqu'un de sensé, et non un animal. Tout est une question de point de vue bien entendu. Je baisse les yeux vers le tapis et lâche un soupir en voyant les tâches de sang sur le tissu magnifiquement décoré. Je vais mettre des heures à nettoyer cela, mais, tout d'abord, « l'invitée ». Je risque de la tuer en l'emmenant jusqu'à l'une des nombreuses chambres de Ludwig. Je décide donc de l'aider à s'asseoir dans le canapé– tant pis pour mon maître- et, après être allé chercher de l'eau et de quoi manger, je l'aide tout d'abord à s'hydrater. Elle a perdu connaissance, mais parvient à avaler l'eau sans trop de problème. Je prends le temps ensuite de nettoyer la morsure et de la panser. J'ai assez soigné les quelques survivants des « petites soifs » du Baron pour savoir comment m'y prendre. Sans un mot, après l'avoir déchaussé, je la couvre  d'une épaisse couverture et, l'allonge sur le divan. Je la laisse ensuite se reposer et en profite pour frotter le sang sur le tapis et éponger le parquet.

Il a du se passer plus d'une heure avant que je voie le bout de ma tâche, et avant que la femme ouvre les yeux dans un geignement épuisé. Je me redresse et, totalement impassible, je lui dis : « Ne bougez pas. Vous avez perdu beaucoup de sang. » Je l'aide à boire quelques gorgées d'eau fraîche, et reprends en silence le nettoyage du tapis pendant qu'elle émerge lentement de sa torpeur. Quelle vermine, ce Baron... Vider ainsi quelqu'un de son sang et la laisser vivante est d'une telle cruauté... Nous autres, non vampires, étions aux yeux de ceux qui l'étaient que de simples poches de sang. Quoique, j'aimerais bien voir une de ces ignobles créatures essayer de boire le mien. Je ne suis pas sur qu'il soit à son goût. Je relève la tête lorsque la voix de la femme, qui bredouilla quelque chose que je ne compris pas, s'éleva. Je me redresse une nouvelle fois et m'approche d'elle : « Mon maître ne reviendra pas avant plusieurs heures. Vous avez le temps de prendre quelques forces et de vous en aller. Comment vous sentez vous ? »


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Mar 24 Aoû - 18:55
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"juste quelques gouttes"
"You hear him howling around your kitchen door
You better not let him in
Little old lady got mutilated late last night
Werewolves of London again"


La dernière vision à s’agiter devant le regard flou d’Annie est un écoulement de sang qui tombe d’elle comme un ruisseau d'une source et abreuve le tapis. Une fontaine écarlate s’écoule des crocs de l’Infâme baron et tâche tout son manteau et sa robe.
Incapable d’affronter encore la douleur des dents qui la transpercent, lui déchirent la peau et lui ouvrent les veines, la proie perd vite connaissance. Sa tête retombe mollement en arrière sur l’épaule de celui qui la dévore. Les yeux entrouverts, les bras mous, elle chute entre les serres de son tourmenteur qui ne cesse pas pour autant de la boire. En dépit de l’aspect répété des assauts du sinistre aristocrate, Annie ne peut pas s’empêcher de combattre tant la sensation est insupportable. La morsure lui est aussi pénible qu’un pic à glace dans l’échine. Sans pouvoir opposer aucune résistance, elle sent la vie quitter son corps petit à petit.
A chaque fois que Monsieur Ludwig s’adonnait à ce rituel nutritif,il suçait son âme comme une crème glacée et ne s’arrêtait que juste avant qu’elle n'en meurt.

-Je vais mourir, souffle-t-elle, épuisée, avant de totalement s’évanouir.

***

De l’autre côté de la conscience, Annie vivait des visions bouleversantes. Le même rêve très réaliste se reproduisait encore et encore. Pieds nus dans un décor désertique, elle fuyait un monstre géant qui appelait son prénom d’une voix plurielle et éructait dans un patwah ancien. Le coeur battant à s’en rompre les artères, elle tentait d’atteindre une maison dans la plaine pour se réfugier. Dans sa course désespérée, elle glissa et tomba tête la première dans une flaque d’eau.

***

Annie boit dans le verre que lui tenait le majordome et la moitié coule sur son menton.

Complètement désorientée, elle regarde d’abord la pendule qui tic tac contre le mur et comprend que la nuit est déjà bien avancée. Quelqu’un s’affaire dans la pièce à nettoyer le sol ou brosser la moquette. Portant une main à son cou, elle sent la brûlure sous le pansement qui la fait grimacer. Ses épaules, ses avants-bras, les deux creux de chaque côté de sa gorge, les disques de son dos et la longueur de son échine sont constellées de petites traces violacées, anciennes et récentes. Le Baron est un joueur qui peut aussi bien percer la chair de deux petites marques discrètes et peu profondes que mordre avec la férocité d’un rottweiller. Sa bouche engourdie ne parvient pas à marmonner quelque chose de compréhensible mais l’homme trouva le moyen de répondre malgré tout.

Annie tente de se redresser dans le sofa avec une grimace de douleur. Sa belle robe satinée aux motifs orientaux est tellement tâchée de sang qu’elle est bonne à jeter. Ludwig lui avait imposée avant de se rendre à la soirée et elle avait été obligée d’admettre qu’il avait le compas dans l’œil.

-Il faut...que j’me tire…, balbutie la magicienne qui n’a jamais eu le teint aussi exsangue. Je peux pas rester là...

Encore allongée, elle cherche son manteau du regard (une superbe fourrure brune, également offerte par la maison) mais ne le voit pas. En poussant de toutes ses (faibles) forces sur ses coudes, elle parvient à une position mi assise mi allongée.

-Je m’sens…, hésite-t-elle, ...comme un hérisson écrasé par un train…

L’inquiétude se lit à présent dans son regard. Annie n’était encore jamais venu à la Maison Von Offenberg. Complètement ivre sur le chemin du retour, elle est incapable de se souvenir du quartier ou du trajet qui les a ramené ici. Juste que Ludwig a commencé à la mordre sur la banquette de la voiture et qu’il était encore plus méchant que d’habitude.

-Faut partir, répète Annie, mon manteau...je trouve pas mon manteau. Est ce qu’on est toujours dans le Tiergarten ?

Ce disant, elle lui saisit le poignet pour s’aider à sortir de la méridienne. Titubante, elle ne tarde pas à devoir complètement s’appuyer sur le majordome. Il a une voix douce, un air pacifique qui lui inspire de la confiance. Ses mains qui s’agrippent à lui laissent des traces de sang sur son beau costume noir.
 
« Faîtes moi sortir de là... »

(c) sweet.lips
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Mer 25 Aoû - 1:49
Juste quelques gouttes de sang
ou les conséquences d'une "petite soif" de vampire

Annie Brook & Aurelius Lehmann


La femme était très faible. Sa sublime robe était couverte de son sang, et elle paraissait avoir toutes les peines du monde à se redresser sur ses coudes. Sans un mot, je l'aide à se rallonger tandis qu'elle me répète inlassablement qu'il faut partir, qu'elle doit s'en aller d'ici. Je comprends, à sa manière de parler, qu'elle fait partie de la classe ouvrière, comme moi. Mis à part le fait que j'ai appris à parler comme les bonnes gens aux côtés de mes parents, domestiques, je reste au fond de moi un de ceux qui vivent dans l'ombre des grands. L'armée m'a aidé à éloigner ma famille du besoin, et nous vivions assez confortablement... Jusqu'à ce jour. Je frissonne en repensant à la douleur et au bruit de mes propres os se brisant contre la paroi de cette falaise. J'ai cru mourir ce jour là, et je ne serais sans doute plus de ce monde si Edda ne m'avait pas sauvé. Elle et son compagnon Jorgen, sont devenus, en quelques sortes, de nouvelles figures parentales à mes yeux. Ils m'ont avoué bien des années après que je ressemblais à leur fils disparu. Ce dernier, né loup, maîtrisait la bête qui vivait en lui comme personne, mais cela ne l'a pas empêché de mourir de la main d'un chasseur, alors qu'il chassait le cerf avec ses amis. Mes propres parents étant décédés coup sur coup deux ans après mon mariage, j'ai laissé sans hésiter Jorgen et Edda entrer dans nos vies comme s'ils en avaient fait toujours partie... Je sens soudain mon cœur se serrer en pensant à leurs sourires lorsqu'ils entraient dans notre cabane, les bras chargés de cadeaux, lorsque venait Noël... Mes garçons les adoraient, et Hannah appréciait tout particulièrement les bonnes recettes d'Edda, qui n'hésitait pas à lui transmettre son savoir.

Je revins vers la femme allongée sur le divan. Elle reprenait lentement ses esprits. Elle avait accepté l'eau que je lui donnais mais ne parvenais à en ingérer que quelques gouttes. Elle me dit, lorsque je lui demande comment elle se sent, qu'elle avait l'impression d'être un hérisson écrasé par un train. « Hérisson, mauvaise viande » Souffla la bête en moi. Il n'avait pas tort, c'était répugnant à manger ces bêtes là. Nous en avions fait cuire pendant la Grande Guerre, lorsque nous parvenions à en trouver, et c'était aussi mauvais que la viande de rat. Je laisse échapper un petit soupir et me rapproche d'elle lorsque je la vois essayer de se lever. Elle s'accrocha à moi avec l'énergie du désespoir, répandant du sang sur la veste de mon uniforme. Bon sang.. Entre le tapis, le canapé et mes propres vêtements, je vais avoir beaucoup de nettoyage à faire. Je ne dis cependant pas un mot, restant parfaitement stoïque. Elle ne cessait de me dire qu'il fallait qu'elle parte, et me demanda où était son manteau et si elle était toujours dans le Tiergarten. Je lui réponds, d'une voix calme : «  Votre manteau se trouve dans la voiture de mon maître. Je demanderais au chauffeur de vous l'emmener. Nous nous trouvons dans la demeure du Baron. Appuyez vous sur moi, je vais vous emmener à un endroit où vous serez en sécurité. » Elle s'appuya donc sur moi et je l'aidais tant bien que mal à marcher. Nous nous arrêtions souvent, soit lorsqu'elle avait besoin de reprendre son souffle, soit lorsque j'avais besoin de sonder les alentours avec mon nez. Je cherchais en effet la moindre odeur qui pourrait m’interpeller, telle celle d'un vampire rendant visite en pleine nuit à Ludwig. Ma chambre se trouvait dans les combles de la demeure. Il y faisait très froid en hiver et frais en été, mais cela me convenait, car il y avait au moins un lit avec un matelas, une couverture et un oreiller. Elle me supplia de la sortir de là, et je lui répondis simplement : «  Je ne le laisserais pas vous faire de mal. »

Alors que nous arrivons en bas des escaliers, je me dis d'instinct qu'elle ne parviendra pas à les monter. Elle faiblissait à vue d’œil et semblait être sur le point de perdre à nouveau connaissance. Je passe alors doucement une main sous ses cuisses et la soulève. Elle pèse à peine plus lourd qu'une plume dans mes bras, mais la fatigue de la nuit me rattrape bien vite lorsque j'entame l'ascension. Une fois en haut, j'ai le souffle court, mais parvient à la garder dans mes bras pour l'allonger dans mon lit. Je prends le temps de nettoyer et de bander à nouveau sa blessure avant de la laisser s'endormir. J'aimerais pouvoir en faire autant, mais un nombre important de tâches m'attendent encore. J'aurais pu la laisser s'en aller, mais c'était la condamner à une mort certaine, surtout avec tout ce sang qu'elle portait sur elle, et les vampires qui parcouraient le pays à la recherche d'une pauvre âme à vider de son sang. Je reprends donc mon travail.et ce n'est que deux heures plus tard, alors que l'aube pointe à l'horizon, que je peux enfin m'étendre au pied du lit, à même le sol, roulé en boule comme un loup pour prendre enfin un peu de repos.
La journée et la nuit suivante furent compliqué. Je dus trouver une excuse pour justifier l'absence de « l'invitée » de mon maître auprès de ce dernier. Je lui dis qu'elle était partie dés qu'elle avait pu se lever, et que j'avais passé le reste de la nuit à nettoyer le sang. J''étais parvenu à faire disparaître les tâches sur ma veste, et avais redoublé d'effort pour que son Altesse ne se pose pas de questions. Lorsque je le vis tiquer à propos de l'odeur de la femme, encore bien présente dans la demeure, je fis brûler de l'encens pour occuper à la fois son nez et son esprit. Il m'accusa même de vouloir le fumer, tel un hareng, mais je n'y fis pas attention et continuait à occuper ses sens au maximum, soit avec du thé, soit avec ces bâtons à brûler qui faisaient tant souffrir mon pauvre odorat.

Dés que j'avais un peu de temps, je montais prendre soin de la femme. Elle dormait beaucoup, et ne reprenait conscience que pour satisfaire ses besoins les plus élémentaires. Ce n'est que deux jours après son arrivée qu'elle reprit pleinement ses esprits. J'étais en train de dormir, toujours au pied du lit, recouvert de ma veste en guise de couverture sommaire, lorsque sa main sur mon bras me réveilla. Son regard sombre brillait avec les rayons de la Lune, et je lui fis un petit sourire. Je lui dis alors, tout en me relevant : «  Vous vous sentez mieux ? J'ai gardé de la soupe, du pain, ainsi qu'une assiette de viande si vous avez faim. »
J'étais tout simplement épuisé. Ces deux jours passés à s'occuper à la fois du Baron et d'une femme blessée tout en essayant de la cacher au vampire était éreintant... Mais j'ai tenu bon, car cela aurait pu être ma propre épouse qui, allongée dans ce lit, luttait pour survivre. Elle doit avoir un époux, des enfants, ou de la famille qui l'attends à la maison. Je me devais de l'aider à s'en sortir, sans quoi je ne serais pas digne de partir en quête pour sauver mes proches.
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