Un peu d'aide n'est pas de refus. - ft ?

Ah Berlin... Berlin est une ville que j'adore parce que comme New York, elle ne dort jamais et il y a toujours mille choses à faire : clubs, bars, restaurants, fêtes ou encore tables de cartes, courses automobiles, cette ville bouillonne et m'apporte une sorte de bouffée d'air frais après de longues semaines voire de longs mois passés dans des zones hostiles comme le désert ou des villages désolés loin de tout, perdus dans des terres arides. A chaque fois je suis étonné de voir autant de verdure et autant d'eau, presque gaspillée dans les fontaines ou les jets d'eau, les bassins ou les étangs, là où en Perse ou en Iran l'eau est gardée comme un trésor et utilisée avec parcimonie... Mais c'est vrai qu'ici il en tombe tellement du ciel que c'est normal qu'à aucun moment on ne se pose la question de son économie...

Et c'est d'ailleurs sous les trombes d'eau d'une douce averse de mai que je sors du Sing Sing, fabuleux club à l'ambiance délicieusement décadente avec en guise de décoration une vraie chaise électrique importée d'un pénitencier américain. Je remonte mon col, baissant la tête afin d'éviter de mouiller la cigarette glissée entre mes lèvres et je presse le pas, fouillant dans la veste de mon costume pour récupérer mes clefs. Surtout qu'avec le mélange de champagne, de whisky et de leur fabuleux schnaps je tangue légèrement, mais le genre d'ivresse sympathique et joyeuse, juste assez pour me mettre de bon humeur alors que le soleil est en train de se lever. Je vais retrouver cette foutue voiture, rentrer à l'appartement que je loue, prendre un bon bain et ensuite dormir jusqu'à tard... puis recommencer. Et ça pendant les quelques jours jusqu'à ma prochaine mission. La vie, la vraie.

Avançant encore un peu je tourne la tête et hésite en fronçant les sourcils face à une ruelle. Hmmm je crois que c'était là... ou que je suis passé par là. Ouais... ça me dit quelque chose. Allez, on y va sinon je vais bientôt être trempé comme une souche et je n'apprécie pas forcément la sensation d'avoir été plongé dans un baquet d'eau, avec mes belles chaussures de ville que j'ai même fait cirer qui font "flotch flotch" à chaque pas. Je tangue un peu, poussant un petit cri de victoire quand je retrouve enfin mes clés qui étaient dans mon pantalon, lorsque j'entends un bruit. Un bruit qui vient de tout près... Je tourne la tête, cherchant son origine malgré la pluie qui tombe toujours avec force, avant de hausser les épaules. Ca devait être mon imagination... Pourtant le bruit reprend et je me mets à y faire un peu plus attention, avant de réaliser qu'il vient d'un sous sol. Merde alors, on dirait que quelqu'un est enfermé.

Je m'avance doucement et reconnais bien une voix humaine ainsi que des coups portés à l'intérieur d'une de ces portes de cave utilisées sous les magasins ou les restaurants pour y faire glisser les livraisons. Porte qui est bien verrouillée.

Eh... monsieur. Monsieur ça va? Vous êtes enfermé?

Je lutte mais la porte est solide est en bon état alors je recule d'un pas et grogne, prenant quelques instants pour observer ce qui m'entoure, maintenant totalement trempé. Et j'apercois un long morceau de ferraille qui pourra servir de levier. Je le glisse entre la porte et le mur et presse de tout mon poids. La porte grince mais tient bon, ce qui commence à me foutre en pétard. C'est pas une porte qui va me donner des leçons, merde. Alors je saute carrément dessus, et avec un craquement triomphal la porte s'ouvre. Je recule alors d'un pas, juste au cas où tout ça serait une mauvaise blague.

Tadaa, vous êtes libre! Vous pouvez sortir maintenant. Ca va?