Blessed by the Sun
Entre les passagers, l'employé de la compagnie aérienne se faufile, se glisse, portant sans trop de peine, l'immense cage de fer contenant cette unique perruche verte qui, perchée sur sa balançoire, se fait curieux voyageur qui, au gré d'une allégresse terriblement enfantine, sifflote, fredonne, au grand damne de celui cherchant à l'installer, qui le souffle court, ne cesse de s'excuser auprès des usagers, dont certains, s'amusent de ce petit volatile qui salut qui veut bien lui adresser un regard, un sourire, lui offrir un peu de cette attention qu'il semble rechercher, entre deux petits claquements de langue joyeux, deux hochements de tête qui se font grotesques révérences, étranges imitations d'une politesse très humaine. Le jeune homme se fraye ainsi un chemin parmi les silhouettes, regardant de temps à autres le ticket attaché à la porte de la cage, répétant en silence, psalmodiant presque, le numéro du siège réservé au nom de cette petite chose qui s'agite, bat des ailes, semble s'amuser, presque de ses efforts, de ce temps qu'il perd à prendre soin d'un animal qui devrait normalement voyager au milieu des bagages, n'être qu'une marchandise de plus, et non un invité de marque à qui l'on passe tous ses caprices, comme en témoigne les nombreuses coquilles de pistaches et autres fruits secs qui tapissent le fond de sa prison métallique, qui contre les barreaux, viennent parfois se heurter, créant au milieu du brouhaha ambiant, un tintement agaçant qui ne semble point déranger l'hôte de la cage, qui, se balançant toujours, encourage désormais le jeune homme le transportant, en chantonnant, les ailes grandes ouvertes, le bec tendu vers l'avant.
« On rentre à la maison, on rentre ! »
« Tu rentres à la maison, plutôt. Stupide oiseau. » songe le jeune steward, qui, aux côtés du trio, non loin de l'immortelle, dépose sans s'excuser, sans prendre la peine de leur offrir un sourire, de tenter d'expliquer la présence incongrue de l'oiseau, qui, une fois installé sur son siège, se fait silencieux, étrange spectateur qui observe les humains avec intérêt, épiant leur conversation sans cesser de se balancer, gonflant parfois son plumage pour mieux le lisser, se faire presque beau pour celle qu'il finit par interpeller, sans un instant s'en vouloir de s'introduire de la sorte dans les bavardages des trois voyageurs.
« Mademoiselle est jolie. » dit-il de sa petite voix, faisant claquer sa langue de manière à imiter le son que font ce genre de baiser que l'on dépose sur le front des enfants, sur la joue des êtres aimés, parents, amis et autres amants platoniques. « Très jolie. » conclut-il, osant feindre une soudaine timidité en se cachant à moitié derrière son aile en roucoulant, ne laissant apparaître plus qu'une pupille orangée pour mieux revenir à la charge, tenter de captiver son audience, l'attention des deux hommes à qui il adresse un petit sifflement, un début de chanson. « Moi aussi j'ai voyagé. Beaucoup même ! » Dans sa cage, il s'agite un peu plus, venant se percher sur les barreaux de sa cage, les heurtant de la pointe de son petit bec. « Moi j'ai des endroits où il neige tout le temps, où le soleil brille même la nuit. » L'oiseau ne cesse de hocher de la tête, se faisant petit enfant excité à l'idée d'obtenir l'approbation de ses aînés, petit garçon voulant absolument terminer dans les bras de quelqu'un prêt à le cajoler, à lui pardonner ses terribles manières, l'absence d'une éducation qu'il serait de toute manière sot d'inculquer à un simple volatile qui n'aura le temps de se voir vieillir. « Oui oui, j'ai vu le monde, et ce qu'il y a après. Les pyramides j'ai vu, les temples perdus au fond de la mer, j'ai vu aussi. » Son chant se fait comptine entêtante, juvénile mais attendrissante petite mélopée qu'il est tentant de fredonner, là où lui, ne cesse de sautiller, s'accrochant à la porte de sa cage, faisant de ce fait bouger ce ticket attaché à sa cage, danser ce morceau de papier qui révèle sa destination, et le nom illisible d'un propriétaire dont le nom semble commencer par un immense s majuscule.
Louxor
« Moi j'ai vu des sirènes, des dragons, des gros monstres ! Oui oui, j'ai même rencontré Dieu et il n'est pas blanc ! » reprend le volatile, de plus en plus excité par ses propres élucubrations, par ces mensonges et vérités qu'il débite sans se soucier de la grogne, de l'agacement qui court désormais parmi les passagers, ces autres voyageurs qui se tournent vers le trio pour les foudroyer du regard, leur en vouloir de ne faire taire cette petite chose qui réalise enfin l'ampleur de ce chaos qu'elle sème, et qui, follement amusée de voir tout ce monde l'observer, reprend de plus belle, interpellant un homme, enroulé dans un épais manteau de cuir et coiffé d'un chapeau couvrant difficilement son visage dévoré par une longue barbe grisée, les yeux masquée par une paire de lunettes aux verres teintés.
« Le Monsieur devrait se laver plus souvent ! Il sent le vieux chien ! Le toutou qui se roule dans la boue, qui mange les poubelles et qui a des puces jusque dans les fesses ! »
Un silence choqué tombe soudainement sur l'assemblée, avant d'être chassé par un juron, une autre vague de contestation qui ne fait qu'enflammer la langue aiguisée de cette perruche qui n'a définitivement, rien d'ordinaire.
« Et la Madame là-bas, c'est pas parce qu'on entend pas, qu'on sent pas ! »
Par envie purement mesquine d'humilier, de faire rougir la passagère d'un certain âge, la petite bête à plumes se permet de feindre un éternuement, puis un début de nausée avant de rire, comme le font ses enfants terribles qui aiment se faire fauteurs de troubles, vilains petits démons que l'on ne peut gronder trop durement, sous peine de passer pour un monstre.
« Ca suffit ! » finit par tonner l'inconnu précédemment insulté, qui de son siège, se lève, dépliant sa stature imposante, dévoilant au trio, ses mains abîmées par le labeur, par une vie qui n'a rien de celle d'un honnête artisan, s'avançant déjà vers la cage qu'il s'apprête à saisir. « J'vais lui tordre le cou à cet animal de malheur ! »
La perruche émet un cri alarmé, battant des ailes dans l'espoir d'effrayer le colosse, non sans continuer de piailler, de vomir une multitude de d'absurdes affirmations.
« Monsieur pue même de l'intérieur ! Vilain ! Vilain ! J'le dirais à M'man-qui-est-pas-m'man ! Celui qui entend tout, il saura ! Il sera fâché ! Très fâché ! »
Contre la porte de sa cage, l'oiseau se jette désormais, tentant d'échapper à son agresseur, à l'étranger qui déjà, referme ses doigts sur la poignée de celle-ci.
« J'vais te montrer ce que j'en ai à foutre de ton gars qui entend tout. »
Dans la cabine, personne ne tente d'aider le pauvre animal, comme indifférent à son sort, pire, attendant presque l'exécution de la perruche avec dans le regard, cette impatience malsaine qui transforme cette masse anonyme, en une meute de charognard affamée, prête à se repaître de la moindre carcasse que l'on pourrait jeter entre leurs pattes.
« On rentre à la maison, on rentre ! »
« Tu rentres à la maison, plutôt. Stupide oiseau. » songe le jeune steward, qui, aux côtés du trio, non loin de l'immortelle, dépose sans s'excuser, sans prendre la peine de leur offrir un sourire, de tenter d'expliquer la présence incongrue de l'oiseau, qui, une fois installé sur son siège, se fait silencieux, étrange spectateur qui observe les humains avec intérêt, épiant leur conversation sans cesser de se balancer, gonflant parfois son plumage pour mieux le lisser, se faire presque beau pour celle qu'il finit par interpeller, sans un instant s'en vouloir de s'introduire de la sorte dans les bavardages des trois voyageurs.
« Mademoiselle est jolie. » dit-il de sa petite voix, faisant claquer sa langue de manière à imiter le son que font ce genre de baiser que l'on dépose sur le front des enfants, sur la joue des êtres aimés, parents, amis et autres amants platoniques. « Très jolie. » conclut-il, osant feindre une soudaine timidité en se cachant à moitié derrière son aile en roucoulant, ne laissant apparaître plus qu'une pupille orangée pour mieux revenir à la charge, tenter de captiver son audience, l'attention des deux hommes à qui il adresse un petit sifflement, un début de chanson. « Moi aussi j'ai voyagé. Beaucoup même ! » Dans sa cage, il s'agite un peu plus, venant se percher sur les barreaux de sa cage, les heurtant de la pointe de son petit bec. « Moi j'ai des endroits où il neige tout le temps, où le soleil brille même la nuit. » L'oiseau ne cesse de hocher de la tête, se faisant petit enfant excité à l'idée d'obtenir l'approbation de ses aînés, petit garçon voulant absolument terminer dans les bras de quelqu'un prêt à le cajoler, à lui pardonner ses terribles manières, l'absence d'une éducation qu'il serait de toute manière sot d'inculquer à un simple volatile qui n'aura le temps de se voir vieillir. « Oui oui, j'ai vu le monde, et ce qu'il y a après. Les pyramides j'ai vu, les temples perdus au fond de la mer, j'ai vu aussi. » Son chant se fait comptine entêtante, juvénile mais attendrissante petite mélopée qu'il est tentant de fredonner, là où lui, ne cesse de sautiller, s'accrochant à la porte de sa cage, faisant de ce fait bouger ce ticket attaché à sa cage, danser ce morceau de papier qui révèle sa destination, et le nom illisible d'un propriétaire dont le nom semble commencer par un immense s majuscule.
Louxor
« Moi j'ai vu des sirènes, des dragons, des gros monstres ! Oui oui, j'ai même rencontré Dieu et il n'est pas blanc ! » reprend le volatile, de plus en plus excité par ses propres élucubrations, par ces mensonges et vérités qu'il débite sans se soucier de la grogne, de l'agacement qui court désormais parmi les passagers, ces autres voyageurs qui se tournent vers le trio pour les foudroyer du regard, leur en vouloir de ne faire taire cette petite chose qui réalise enfin l'ampleur de ce chaos qu'elle sème, et qui, follement amusée de voir tout ce monde l'observer, reprend de plus belle, interpellant un homme, enroulé dans un épais manteau de cuir et coiffé d'un chapeau couvrant difficilement son visage dévoré par une longue barbe grisée, les yeux masquée par une paire de lunettes aux verres teintés.
« Le Monsieur devrait se laver plus souvent ! Il sent le vieux chien ! Le toutou qui se roule dans la boue, qui mange les poubelles et qui a des puces jusque dans les fesses ! »
Un silence choqué tombe soudainement sur l'assemblée, avant d'être chassé par un juron, une autre vague de contestation qui ne fait qu'enflammer la langue aiguisée de cette perruche qui n'a définitivement, rien d'ordinaire.
« Et la Madame là-bas, c'est pas parce qu'on entend pas, qu'on sent pas ! »
Par envie purement mesquine d'humilier, de faire rougir la passagère d'un certain âge, la petite bête à plumes se permet de feindre un éternuement, puis un début de nausée avant de rire, comme le font ses enfants terribles qui aiment se faire fauteurs de troubles, vilains petits démons que l'on ne peut gronder trop durement, sous peine de passer pour un monstre.
« Ca suffit ! » finit par tonner l'inconnu précédemment insulté, qui de son siège, se lève, dépliant sa stature imposante, dévoilant au trio, ses mains abîmées par le labeur, par une vie qui n'a rien de celle d'un honnête artisan, s'avançant déjà vers la cage qu'il s'apprête à saisir. « J'vais lui tordre le cou à cet animal de malheur ! »
La perruche émet un cri alarmé, battant des ailes dans l'espoir d'effrayer le colosse, non sans continuer de piailler, de vomir une multitude de d'absurdes affirmations.
« Monsieur pue même de l'intérieur ! Vilain ! Vilain ! J'le dirais à M'man-qui-est-pas-m'man ! Celui qui entend tout, il saura ! Il sera fâché ! Très fâché ! »
Contre la porte de sa cage, l'oiseau se jette désormais, tentant d'échapper à son agresseur, à l'étranger qui déjà, referme ses doigts sur la poignée de celle-ci.
« J'vais te montrer ce que j'en ai à foutre de ton gars qui entend tout. »
Dans la cabine, personne ne tente d'aider le pauvre animal, comme indifférent à son sort, pire, attendant presque l'exécution de la perruche avec dans le regard, cette impatience malsaine qui transforme cette masse anonyme, en une meute de charognard affamée, prête à se repaître de la moindre carcasse que l'on pourrait jeter entre leurs pattes.
- IMPORTANT - AIDE:
- Voilà de quoi agrémenter votre voyage jusqu'à Louxor. Sachez qu'une fois ce passage terminé, et en fonction de vos réactions, je vous ferais avancer jusqu'à votre destination afin que vous puissiez rencontrer le contact du Baron. Si jamais vous avez lle moindre doute, la moindre idée ou simplement envie d'en savoir plus, n'hésitez pas à me contacter, histoire qu'on en parle. Comme d'habitude amusez-vous et n'hésitez pas à tenter des trucs, vous ne craignez rien !
Oui je suis gentil pour l'instant. <3
Si vraiment vous ne savez pas quoi faire, je dirais simplement que laisser un petit oiseau mourir, ce n'est pas très chevaleresque et que quelqu'un pourrait vous remercier d'avoir pris la défense de cette perruche à la langue bien pendue.