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Aurelius Lehmann
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Enfant de la Lune
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Mer 18 Aoû - 2:21
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L'heure où les Enfants de la Lune sortent pour rendre grâce à l'astre lunaire
«La Nuit ! La Nuit ! Chasse ! Courir ! Bondir ! »

Oui. C'était enfin la Pleine Lune. Cet astre que nous avons, nous les loups, appris à aimer plus que notre propre vie s’élèverait haut dans le ciel ce soir, dans toute sa splendeur, pour éclairer ses enfants et les guider dans leur chasse. Tout en lâchant un demi sourire, je sors de mon coffre les vêtements que j'ai l'habitude de porter lors de cette nuit que nous attendions tous. Rien de bien sophistiqué, car il faut que nous puissions les retirer rapidement pour laisser le loup jaillir. Une simple chemise, aux petits boutons faits pour se défaire en tirant sur le tissu, un pantalon sans bretelles, et c'est tout. Pas de chaussures, car, dans notre meute, nous partions du principe qu'un pied habitué à fouler le sol de la forêt donnera un coussinet adapté à tous les sols. Je n'ai jamais vraiment mis cette théorie à l'épreuve, mais j'avais toujours respecté cette tradition. Il était donc rare de voir les loups de notre meute avec chaussures aux pieds, sauf en période de grand froid, ce qui arrivait tous les ans. Tout en m'habillant, je retiens à grand peine le loup qui est en moi et qui semble fou de joie à l'idée d'aller chasser. J'aurais eu une queue, en cet instant, elle aurait battu l'air à toute vitesse, car j'étais aussi impatient que lui de bondir dans les bois. Mais l'heure de la chasse allait attendre, car nous avions une mission de la plus haute importance.

Mon maître était bien occupé, comme bien souvent, et allait sans doute passer la nuit dans son bureau pour travailler. Il m'avait assez souvent vu transformé pour savoir que la Pleine Lune était sacrée pour moi, et il me laissait généralement en paix. Il avait tenté une fois de me retenir, lors d'une nuit telle que celle ci, il l'a amèrement regretté. Je crois que je n'ai jamais vu un homme cracher son thé aussi loin, mais, d'un autre côté, celui ci devait être imbuvable. Que voulez vous, quand on a l'esprit occupé par autre chose, rien d’étonnant à ce que les mains ne suivent pas les ordres donnés. Sans un bruit, je m'éclipse donc de la maison et rejoins en courant le lieu de rendez vous. Sentir mes pieds nus fouler le sol de la forêt me rends aussi heureux qu'un enfant et j'ai la sensation d'être revenu chez moi... Sensation qui s'évapora bien vite quand je me mis à penser à ma famille, à ma meute... Revenir chez soi, alors qu'il n'y a là bas plus que mort et chagrin ? A quoi bon... Sans cesser de courir, je chasse cette pensée de ma tête.

Bientôt, j'arrive à la clairière où je dois attendre ce membre du Club Diogène, Abraham Van Helsing. Depuis plus d'un an, il lutte pour contenir le loup qui hurle en lui à chaque Pleine Lune. Il a fait le choix de ne pas succomber à la transformation, et je le respecte, même si je ne le comprends pas. Être un loup, c'est certes accepter de voir son corps devenir celui d'une bête, et son esprit en proie à des pensées animales, mais c'est également s'offrir une totale liberté, et tous les avantages qu'offre la condition de loup. Le Baron est par exemple bien heureux d'avoir un odorat tel que le mien au sein de son foyer, car ses plats n'ont jamais été aussi délicieux. Je ne sais donc pas pourquoi Van Helsing s'obstine à refuser ce don offert par la Lune, mais je ne dirais rien, car je ne suis pas en position de dire quoi que ce soit.

Cette morsure, il l'a eu à cause de moi.

C'était il y a un an, environ. J'étais... Dans une mauvaise période. Le loup se montrait difficile à contrôler, et j'étais constamment fatigué, à cause des raids des vampires qui m'obligeait à faire des nuits blanches. Lors d'une Pleine Lune, je n'étais donc pas en mesure de contenir le loup et il a jailli, libre et féroce, prêt à déchirer tout ce qui se trouverait à portée de ses crocs. Et, ce soir là, c'est Van Helsing qui s'est trouvé sur son chemin. Il s'en est sorti avec une simple morsure, mais, depuis ce jour, chaque Pleine Lune est pour lui un véritable enfer. Je me suis brusquement rappelé cette nuit lorsque je l'ai retrouvé -ou rencontré?- Au Club Diogène. Personne ne sait que je travaille en tant que Valet de Ludwig d'Offenberg, et ils ont accueilli à bras ouverts un loup garou sans famille, sans meute, et seulement dicté par une froide vengeance... Enfin, c'est ce que je leur ai dit. J'ai tout de suite reconnu Abraham lorsque nos regards se sont croisés, même si lui ne m'avait jamais vu sous mon apparence humaine. Il m'a avoué plus tard son malheur et j'ai pris la ferme décision de l'aider, comme pour me racheter de ma faute... Mais c'est difficile. Je ne supporte plus de devoir lui mentir, de devoir lui cacher l'identité du loup qui l'a mordu ce soir là. Mais ce soir serait différent.

Voilà Abraham qui s'avance, visiblement tendu, déjà en proie aux tourments imposés par la bête. J'incline la tête pour le saluer et lui dis : « Bonsoir Monsieur Van Helsing. Je suis heureux que vous ayez accepté de venir. » Je m'avance un peu dans la clairière et, après avoir laissé la lumière de la Lune montante caresser mon visage, je me tourne vers l'Enfant d'Adam pour lui dire : «  Je préfère vous prévenir, je... Je suis ici pour vous aider. Vous avez choisi de renoncer au Loup, et je respecte ce choix. » C'est tout, car Abraham devait se douter que, si je ne désavouais à voix haute pas sa décision, j'y étais tout de même fermement opposé. Je reste quelques secondes silencieux, à le regarder de haut en bas, quand le loup me rappela qu'il était temps. Je repris alors, tout en retirant ma chemise : « J'ai plusieurs choses à vous demander, Monsieur Van Helsing. J'espère déjà que vous n'êtes pas un homme pudique sinon, vous feriez mieux de regarder ailleurs.  Et ensuite... Êtes vous vraiment sur de vouloir faire cela ? Résister est plus douloureux que laisser faire vous savez. Il n'y a pas de mal à être ce que je suis. »

Tout en laissant tomber mon pantalon, je décide alors de me lancer. Je me devais de lui poser LA question. Je retiens le loup, le temps de quelques minutes, pour pouvoir lui demander : «  Vous souvenez vous, Monsieur Van Helsing, du Loup qui vous a mordu ? »
Je me devais de savoir. Car, s'il ne s'en rappelait pas, je pouvais encore lui cacher la vérité... Juste le temps que je trouve le courage de tout lui avouer... S'il s'en rappelait... Me voir transformé ne facilitera pas les choses entre nous. Mais, au moins, il n'y aurait plus de secrets. Reste à voir si Van Helsing est rancunier, et s'il arrivera à contenir la bête en étant furieux contre moi. Je suis prêt à me battre. Un loup non contrôlé reste dangereux et imprévisible, mais j'en ai connu suffisamment pour savoir les maîtriser.
Abraham Van Helsing


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Jeu 9 Sep - 11:00
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Aurélius & Bram

Dompter la bête en soi —

Un an, un an déjà qu’au cours d’une mission je m’étais fait mordre, et un an que le croissant noirâtre s’étale sur mon épaule en un souvenir indélébile de ce qui s’est passé au cours de cette nuit de pleine lune. Je m’en rappelle encore comme si c’était hier : la traque au coeur d’une forêt sombre et profonde non loin de Berlin, notre petit groupe s’enfonçant plus profondément sous les arbres centenaires à la recherche d’une goule qui avait été signalée un peu plus tôt et terrorisait les gens du coin sans que Dracula ne lève le petit doigt… Nous l’allions pas laisser ces pauvres humains vivre dans la peur et se faire décimer, alors le club avait monté une mission pour trouver la créature et l’exterminer mais nous avions ignoré un détail… personne ne se doutait que le territoire sur lequel allait se dérouler notre traque était celui d’une meute de loups. C’est pour ça qu’après avoir rempli notre mission, au moment de tourner les talons pour retourner chez nous, nous avions senti une sueur glacée couler dans notre dos en entendant le hurlement caractéristique des enfants de la lune, beaucoup plus forts et graves que ceux de leurs congénères loups, bientôt suivis d’un galop furieux. Vite, trop vite nous avons été suivis par un loup énorme qui semblait particulièrement énervé, les babines écumantes de rage, et il semblait que notre simple présence était un affront impardonnable.

Resserrant les rangs nous avions continué à progresser, tirant quelques coups en l’air ou près de lui pour le faire déguerpir, et après de longues minutes, nous avons enfin recommencé à respirer en le voyant disparaître dans les fourrés. Plus de peur que de mal, ce devait être un loup solitaire qui se laissait aller à sa partie louve pour une nuit… Sauf qu’à la lisière de la forêt, au moment où nous nous croyions sortis d’affaire, je sentis d’un coup un poids m’écraser, me faisant tomber lourdement sur le sol en me coupant le souffle. J’eus juste le réflexe de lever ma carabine et m’en servir comme rempart contre les mâchoires maculées de terre et de sang du loup qui était revenu à l’attaque sans que l’on remarque sa présence.

Par chance, mes camarades eurent le temps de lui tirer une ou deux balles, malheureusement pas en argent, et le loup déguerpit, non sans m’avoir mordu profondément à l’épaule… Sur le moment je ne m’inquiétai pas outre mesure, car nous avions des remèdes à base d’aconit et d’argent qu’on pouvait prendre après avoir subi de telles blessures et qui empêcherait la transformation… Je suis donc rentré avec eux, et une fois à la voiture, on sortit des réserves une fiole dont on m’injecta le contenu.

Le problème est que cette fiole là devait avoir tourné, ou comporter un ingrédient de mauvaise qualité, car si elle m’empêcha de me transformer à la pleine lune suivante, elle n’avait pas totalement chassé le loup et je dus régulièrement m’injecter des doses d’argent mêlées à l’aconit pour empêcher le mal de se propager, laissant une cicatrice peu agréable…

Et depuis deux ans,  à l’approche de la pleine lune je vis le martyr, ressentant une démangeaison, un appel, une envie irrésistible d’aller dans les bois, de prendre une autre forme, même si je m’y refuse. Je refuse cette partie animale qui prendrait possession de moi, qui me ferait n’être plus moi même deux nuits par mois, et cela est hors de question… j’ai entendu trop de récits de loups ayant commis des choses horribles une fois transformés et s’en voulant toute leur vie en le réalisant…

Pourtant chaque homme a ses limites, et sentant encore une fois ces deux jours de cauchemar arriver, je demandai de l’aide à un loup garou travaillant pour le Club, le valet du comte Offenberg qui s’était rallié à notre cause, et qui était un loup garou d’assez fraîche date. Peut-être qu’en parlant avec quelqu’un qui avait cédé à l’appel de la forêt, les choses deviendraient plus claires, j’en apprendrais peut-être plus sur ce que ça impliquait ?

A l’heure dite je descends de mon automobile, ayant préféré laisser Severin à la maison pour lui éviter tout risque ou tout danger, et je m’engage dans la forêt déserte, une lanterne à la main et mon arbalète sur le dos, par simple précaution. Je reconnais bientôt la silhouette de celui qui m’attend et lui souris en lui tendant la main, alors que tout mon corps est fébrile à mesure que l’astre s’élève dans la nuit encore jeune.

Bonsoir Aurélius. C’est surtout gentil de demeurer avec moi pendant ce moment particulier pour vous…

Je ris lorsqu’il parle de pudeur, haussant une épaule.

J’ai beaucoup voyagé et plus d’une fois la notion de pudeur et d’intimité étaient des luxes ou des privilèges qui n’étaient pas envisageables. Et en plus je suis médecin, j’ai vu mon lot de corps dénudés vous savez… Pour le reste… c’est l’idée de ne plus être totalement moi même, que quelque chose d’autre, d’animal prenne le contrôle de moi-même tous les mois qui m’est insupportable…

Ma voix s’est faite plus grave et moins enjouée à mesure qu’on changeait de sujet, alors que je dépose la lanterne à mes pieds. L’envie de me gratter au sang à l’endroit de la blessure est presque insoutenable, alors je préfère sortir mon briquet et m’allumer une cigarette.

Si je me souviens du loup ? C’était… un loup… il avait le pelage sombre et les yeux dorés mais à part ça… je n’ai rien remarqué de spécial. Tout s’est passé très vite… et vu leurs capacités de régénération, les balles que mes camarades lui ont tiré dessus pour l’éloigner de moi n’ont pas du laisser de cicatrices… Pourquoi ?




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Abraham Van Helsing
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Aurelius Lehmann
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Lun 4 Oct - 22:48
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L'heure où les Enfants de la Lune sortent pour rendre grâce à l'astre lunaire
Le loup en moi pouvait le sentir. Abraham souffrait. Il se battait, luttant pour repousser la bête qui était en lui et qui menaçait de prendre possession de son corps et de son esprit. Je lâche un petit soupir en le voyant gratter son ancienne morsure. C'est moi qui lui ai fait ça, mais il ne le sait pas encore. Ce qu'il vit en cet instant, je l'ai vécu également. Je me rappelle encore des mois qui ont suivi ma première transformation. Je refusais, moi aussi, de me faire à l'idée que nous étions deux à nous partager un seul et unique corps. Lorsque la pleine Lune approchait, malgré les conseils d'Edda et de la meute, je résistais, je luttais pour ne pas me transformer. Mais la bête fut la plus forte, et je finis par succomber. Nuit après nuit, j'appris à accepter ma nouvelle nature, et grâce à Edda, je pu même apprendre à aimer le loup qui vivait en moi. J'espérais à mon tour transmettre ce savoir pour aider Van Helsing, qui continuait obstinément à rejeter la vérité. J'espérais, mais je sentais, au fond de moi, que cela ne serait pas une tâche facile. Abraham était un combattant, à sa manière. Il était reconnu par le Club Diogène et respecté de tous... Même de moi, même si je ne le reconnaitrais jamais devant lui. Pour l'heure, il y avait plus urgent. Tout en retirant mes habits, je demande à Van Helsing s'il était un homme pudique, il me fit tout un discours juste pour me dire qu'il ne l'était pas. Pendant tout ce temps, je l'ai regardé, la tête penché sur le côté et l'expression intriguée, comme un chien qui aurait entendu un bruit qu'il ne connaissait pas. Je finis par hausser les épaules et achève de retirer mon pantalon.

Le loup commence à devenir de plus en plus pressant, mais je le retiens, lui promettant qu'il pourra de son côté retenir le retour "à la normale" quand le jour viendra. Profitant de ce temps de gagné, je demande à Van Helsing pourquoi il s'obstine à refuser de se transformer. Il me dit alors ce que tout "apprenti" Loup Garou dit lors de ses premières transformations : il refusait que quelque chose d'autre, quelque chose d'animal, prenne le contrôle de lui même. J'hoche la tête, compréhensif, et lui réponds : Je comprends, Monsieur Van Helsing, et je respecte votre choix. Mais sachez que, une fois contrôlé, la bête et vous ne ferez plus qu'un, et, croyez moi, il y a beaucoup d'avantages à cela. Guérison accélérée, odorat surdéveloppé, vitesse accrue. La bête offre sa part de pouvoirs, en échange de tout ce qu'elle prends de son côté. Je ne dis rien de plus sur le sujet, car je sais qu'il vaut mieux une démonstration plutôt que des mots pour se faire comprendre. Avant de laisser le loup prendre les commandes, je demande à Van Helsing s'il se souvient du loup qui l'a mordu. Il me parla alors d'une bête au pelage sombre et aux yeux bleus. J'hoche la tête et, après avoir baissé un moment la tête, pensif, je lui réponds : Avant toute chose, Monsieur Van Helsing, sachez que je suis désolé. Terriblement désolé.

Ces quelques mots prononcé, je m'abandonne à la transformation. En quelques secondes, l'homme laissa place à un énorme loup, au pelage aussi noir que la nuit et aux yeux aussi bleus que l'océan. La bête vit Van Helsing pâlir en reconnaissant l'animal qui était à l'origine de tous ses maux, mais, au lieu de l'attaquer, il se contenta d'avancer d'un pas avant de se coucher aux pieds de l'homme. Un geste de soumission qui ne lui ressemblait pas, mais il savait que l'homme qui vivait en lui respectait celui qu'il avait en face de lui, alors il en ferait de même, sans savoir trop pourquoi. Alors que le loup se releva pour hurler à la lune, espérant ainsi déclencher une réaction chez Van Helsing, un bruit dans les broussailles le fit réagir. Un autre homme, non, un vampire, vu son odeur, s'avança, le sourire aux lèvres. Bravo le Cabot, le maître t'avait demandé de lui ramener un membre du Club, afin de l'interroger, mais je vois que tu as fait mieux que ça. Van Helsing ! Ni plus ni moins ! Le maitre sera heureux ! Quoi ? Mais de quoi parle t'il ? Je comprends que j'ai été suivi, et maudit mon manque de vigilance. Obnubilé par le bonheur du loup, je n'avais pas pris toutes les précautions qu'il fallait. Le loup montre les crocs au vampire. A ta place, le chien, je renterais dans ma niche. Ta mission est terminée désormais.
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Dim 24 Oct - 19:19
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Aurélius & Bram

Dompter la bête en soi —

C’est drôle de sentir en permanence qu’une partie de soi est un élément rapporté, quelque chose qui n’y était pas jusqu’au moment de l’attaque et qui s’y est installé depuis, comme un oiseau fait un nid au printemps pour y pondre ses œufs ou un écureuil pour y passer l’hiver. Cette partie bestiale en moi, cette présence animale, féroce et plus sanguine m’apparaît encore et toujours comme un parasite, quelque chose contre lequel je dois lutter. J’ai bien compris que je ne me transformerai jamais totalement, car rien ne peut lutter contre la force de l’animal, mais la potion censée m’éviter d’être transformé avait dû être mal conçue car j’ai un touche de loup en moi sans en être un totalement… et c’est dur. Je ne veux pas être une bête, je ne veux pas perdre le contrôle et tout oublier deux nuits par mois… L’idée de ne plus être maître de moi-même me terrifie, mais je sais également que cette lutte ne pourra pas être encore menée pendant des années et des années… Et c’est pour ça que j’ai accepté l’aide de Aurélius ce soir, un de nos espions, qui vit en parfaite harmonie avec son loup depuis que lui aussi s’est fait transformer un soir d’hiver. Même si pour lui c’est la vie de sa partie humaine qui a été plus difficile.

J’arrive donc au crépuscule, sentant cette pression, cet appel résonner durement en moi, comme si chaque fibre de mon être me poussait au plus profond des bois, et nous discutons un peu avec mon guide de ce soir pendant que ce dernier se met totalement nu. Voir un corps nu est quelque chose de si banal pour moi que j’ai encore parfois du mal à réaliser que ce n’est pas du tout le cas de tout le monde. Et dans un mélange de fascination et d’horreur j’assiste à cette transformation, à ce corps humain qui se déchire, se tord, se déforme pour mieux se reformer, comme un objet qu’on démonte avant de le remonter autrement et pour finir ce sont des poils qui recouvrent bientôt ce nouveau corps, cette nouvelle forme.

Pendant un instant mon coeur rate un battement quand je me rends compte, à la lueur de ma lanterne, à quel point il ressemble au loup qui m’a attaqué, avant de me détendre. Bien évidemment ça n’a pas pu être lui… c’est simplement une coïncidence… Et puis rien ne ressemble plus à un loup qu’un autre loup non? La bête s’approche de moi, échine basse et je tends la main vers lui pour le laisser me renifler, comme on le ferait avec un chien nouvellement rencontré.

D’un coup le loup recule, sursautant, observant quelque chose derrière moi et je me tourne, mettant la main à taille pour sortir le révolver qui s’y trouve. Un vampire? Mais que fait-il là? Et là tout mon sang se glace dans mes veines en comprenant ce qui se passe. Ou tout du moins en croyant comprendre.

Un piège.

Qui êtes vous? Et que faites-vous ici?

L’espace d’une seconde je baisse les yeux vers mon col, et vérifie que mon chapelet d’argent se trouve toujours contre ma peau, et qui pourra m’être utile si les choses dérapent.




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Mer 27 Oct - 0:35
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L'heure où les Enfants de la Lune sortent pour rendre grâce à l'astre lunaire
Le loup se tourna vers le vampire, les crocs dénudés. Un grondement sourd qui se faisait de plus en plus menaçant s'échappait de sa gorge. Ses moustaches vibraient avec le bruit, ses canines brillaient sous la lumière de la Lune. Le vampire, lui, souriait. Il avait l'habitude de voir le loup, mais c'était la première fois qu'il le voyait aussi menaçant. Mais cela ne suffit pas pour l'effrayer. Il avait l'habitude de me voir, moi, Aurelius, tel un petit chien soumis aux désirs de son maître. Quand le loup prenait les commandes, il l'avait vu libéré, n'écoutant que lui même. Il pensait que la bête était tel l'humain : peu dangereux, faible et soumis. Il se trompait, lourdement. Le vampire souriait donc, s'avançant vers Van Helsing. Quand celui ci demanda qui il était et ce qu'il voulait, il répondit, ignorant les grondements du loup : "Je suis ici pour te ramener auprès de mon maître. Le baron a quelques questions à te poser Van Helsing." Il tourna son regard vers le loup : "On ne t'a jamais appris à ne pas faire confiance aux loups ? Ils vendraient leurs mères pour un morceau de viande."
Le loup laissa échapper un aboiement furieux et indigné devant un tel mensonge. Un loup protège les siens. Un loup donnerait sa vie pour sa meute. Van Helsing n'est pas un loup, mais c'était tout comme pour nous. "Un frère, emprisonné dans le corps d'un homme." Tels étaient les mots qui martelaient les pensées du loup.

Le loup, bien entendu, ne pouvait pas s'exprimer, mis à part en grognant et en aboyant. Il décida de se placer devant l'homme, les babines retroussées, le regard froid et noir. Le vampire lui ordonna de s'écarter, le loup refusa d'obéir. Par les yeux du loup, en spectateur de la scène, je réfléchis à toute vitesse. Le loup peut surement neutraliser le vampire, sauf si celui ci est armé. Je connais bien celui là. C'est un des fervents agents de Ludwig. Un être dénué de tout sens moral, ne vivant que pour semer le chaos. Il fait partie de ceux qui se sentent offensé de voir un loup prendre la place très convoité de valet du baron. Il n'a éprouvé que mépris à mon égard, mais n'a jamais osé faire quoi que ce soit pour me faire du mal, car Ludwig veille. Cette protection est toute relative, car, lorsqu'il n'est pas là, je suis seul. Ce soir là, le vampire jubile, cela se voit à son sourire carnassier. Non seulement il va pouvoir capturer Van Helsing, mais en plus, si le loup continue à se rebeller, il pourra lui donner la correction qu'il mérite.
Je pense alors à fuir, avec Van Helsing sur le dos. Mais le vampire nous rattrapera sans problème.

"Il faut protéger notre frère !" Le loup se ramassa sur lui même, babines retroussées, prêt à bondir sur la sangsue. Ce dernier ne montre aucun signe de peur, et se permets même de dire : " Van Helsing, que préférez vous ? Suivre cette bête sauvage ou un être doué de toute sa pensée ? " Il huma l'air quelques instants avant de reprendre : "Il y a du loup en vous, Van Helsing, je me trompe ? Le Baron pourra vous guérir, sans aucun problème, il pourra même retrouver la bête qui vous a mordu et vous en faire un merveilleux tapis. Il suffit juste de me suivre." Quelle honte ! Oser mentir ainsi devant un loup en colère ! Van Helsing n'est sûrement pas dupe. Mais je le vois réfléchir à toute vitesse. J'espère qu'il ne me croit pas responsable de cette situation. Le vampire ne cesse de proclamer que j'ai vendu Van Helsing au baron, c'est faux, et j'espère sincèrement qu'il ne pensera pas le contraire. Le vampire s'approcha du loup, à pas lents et confiants. La bête, le poil hérissé,  gronda. Il se baissa et chuchota à l'oreille de l'animal : "N'oublie pas, nous tenons ta petite famille"

La main froide du vampire se posa sur le crâne du loup, qui ne bougea pas. Ma famille. Il menaçait de s'en prendre à ma famille. Je ne savais plus quoi faire. Le loup, lui, brulait de bondir, mais mon désarroi l'en empêchait. Le vampire passa lentement ses doigts dans le pelage de la bête, grattant ses oreilles avec un grand sourire. Le loup jeta un regard vers Van Helsing. Il savait que, si le vampire me l'ordonnait, je ferais passer ma famille avant Abraham... Si seulement il pouvait y avoir une autre solution !
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Mar 2 Nov - 14:00
Under the full moon
Aurélius & Bram

Dompter la bête en soi —

Je suis désolé.

Ces mots résonnent dans l'obscurité de la forêt alors que sous mes yeux je vois Aurélius cesser d'être Aurélius, changer pour devenir une bête. Un loup. Un loup comme celui qui se trouve en partie sous ma peau, dans mon être depuis cette fameuse nuit où j'ai été attaqué, et où l'appel a commencé à résonner en moi. Et je ne comprends pas. Je ne comprends pas à quoi il fait référence avec ses regrets : m'avoir fait venir ici? S'est-il rendu compte que cela ne va pas m'aider ? Que l'aide promise ne viendra pas? Et alors que je réfléchis à tout ça, ajouté au fait que sous sa forme de loup, il ressemble énormément à la bête qui m'avait attaquée il y a deux ans, je ne réalise pas tout de suite que nous ne sommes pas seuls. Il n'y a pas que le loup et moi non... un bruit d'abord, puis une silhouette se dessine entre les buissons et apparaît bientôt dans la clairière. Un vampire. Un vampire que j'ai déjà vu, un proche de Ludwig.

A cet instant bien trop de choses s'emballent dans mon esprit : est-ce que c'est Aurélius qui m'a tendu ce piège ? Est-ce que c'est Aurélius qui m'a mordu? L'a-t-on obligé à faire ça? Ou est-ce que ce vampire l'a suivi, sans que Ludwig n'ordonne quoi que ce soit? Je suis totalement désarçonné et bien que les rouages de mon cerveau fonctionnent à plein régime, je dois aussi réfléchir à comment réagir immédiatement, à savoir quoi faire en plus de trouver les réponses à mes questions. Mon premier réflexe est de saisir mon chapelet en argent, et je bénis ma prévoyance qui fait que j'ai plusieurs armes sur moi au moment présent... mais seront-elles suffisantes?

Et à ma question le nouveau venu répond qu'il est là pour une mission qui concerne Ludwig, preuve que cette rencontre était bien un guet-apens. Pourtant je feins la nonchalance, car il n'attend que ça, que je sois terrifié, qu'il sente ma peur ou au moins mon appréhension. Au lieu de cela je tire simplement ma montre à gousset de ma poche, y jette un oeil avant de la ranger à nouveau.

Je suis désolé mais mes horaires de réception sont de 13h à 18h tous les jours à mon cabinet. Veuillez transmettre mes disponibilités à monsieur Von Offenberg si vous le voulez bien, cher monsieur.

J'insiste pour lui faire comprendre que je ne suis pas son domestique ni son soumis, et qu'il n'a aucun droit de me parler ainsi, vampire ou pas. On n'a pas gardé les cochons ensemble tout de même. Et même si un sang glacé coule dans mes veines, d'autant plus en apprenant qu'effectivement Aurélius fait partie du traquenard. Est-il vraiment de notre côté? A-t-il travaillé depuis toujours pour Dracula avant d'être dans notre camp? Si oui, pourquoi trahir sa couverture aussi bêtement? Je tente de calmer ma respiration alors que je hausse une épaule.

J'ai vu des vampires qui ont vendu leur mère pour encore moins alors...

Pourtant, chose étrange, il semblerait qu'Aurélius souhaite me défendre. Je le vois adopter une attitude clairement hostile à l'encontre du nouveau venu, le poil hérissé et refusant que l'enfant de la nuit s'approche davantage de moi, comme pour me protéger. Quelle est donc cette attitude? Pourquoi vouloir me protéger tout en étant celui qui m'a vendu? J'avoue être perdu et dans mon esprit je cherche simplement une façon de me sortir de là le plus vite, et le plus pacifiquement possible. La furie du loup semble grandir de minute en minute alors que le vampire reste impassible et que je m'efforce de faire de même, avant de laisser échapper un rire amer face à ses propositions.

Vraiment? J'ai été consulter les meilleurs spécialistes, guérisseurs et médecins d'Europe, sans succès. Cela m'étonnerait grandement que comme par magie votre maître ait ce dont j'ai besoin sous la main pour me soigner. Donc coupons-là les faux semblants et dites-moi clairement ce qu'il me veut au lieu d'enrober ça d'un tissu de mensonges voulez-vous?

Pourtant l'envoyé se rapproche du loup, murmurant quelque chose à son oreille qui le fait instantanément se calmer et faire retomber sa rage. Pourtant son regard lance des flammes et j'y vois de la panique autant que de la fureur. Et brutalement je lance un coup d'oeil autour de nous. Nous sommes seuls. Absolument seuls. Et si cette soirée était l'occasion de couper une des têtes de l'hydre de Dracula? Glissant mon chapelet autour de mes doigts je serre le poing dans la poche de mon manteau tout en m'approchant du vampire, lui donnant l'impression que je capitule.

Très bien, je vous suis...

Sauf qu'une fois tout près je lui décroche un formidable coup de poing, y mettant toute ma force, et imprimant les marques des perles sur sa joue, formant autant de trous dont les bords se mettent à crépiter, comme en pleine combustion.

Arrêtez de croire que nous sommes de vulgaires pantins! Vous étiez aussi des humains avant votre morsure alors revenez sur terre et cessez de vous croire tout permis!

Et avant qu'il ne se rétablisse, je riposte, mon autre main cherchant la fiole d'eau bénite que j'ai fixée à ma ceinture.




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Jeu 11 Nov - 3:43
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L'heure où les Enfants de la Lune sortent pour rendre grâce à l'astre lunaire
Je ne savais pas quoi faire. Le vampire me tenait, m'empêchant de faire quoi que ce soit. Si j'agissais, il ferait du mal à ma famille... Bon sang, je déteste me sentir aussi impuissant ! Le regard du loup se tourna vers Van Helsing, tandis que le vampire, comme si tout allait parfaitement bien, grattait ses oreilles. Le poil de l'animal se dressait, comme par dégout, à chaque fois que l'ignoble créature plongeait ses doigts dans l'épaisse fourrure noire. Il y a quelques années de cela, je n'aurais pas pu le retenir. Le loup aurait bondi, il se serait jeté sur le vampire, puis en aurait fait de même sur l'homme. Cette rencontre aurait fini dans un festin sanglant auquel le loup seul aurait été convié. Aujourd'hui, c'est différent, et bon sang, j'aurais préféré qu'il en soit autrement. Pour une fois, je voudrais laisser le loup donner libre cours à sa rage, à sa férocité... S'il n'y avait pas eu Hannah... S'il n'y avait pas eu les garçons... Je l'aurais laissé les massacrer. Si je ne retenais pas le loup, Van Helsing se serait qu'une victime malheureuse, celui qui était là au mauvais endroit au mauvais moment... Si je ne retenais pas le loup... Soudain, je me rappelle un détail, celui qui peut faire toute la différence. Le regard du loup est braqué en ce moment même sur ce détail : Van Helsing lui même. Il est un loup, bien qu'il ne l'admette pas encore, bien qu'il refuse de l'accepter. La bête qui vit en moi épargnerait elle Van Helsing sur ce seul prétexte ? "Frère" Cette réponse seule me suffisait.

Peu à peu, je relâche mon emprise sur la bête, et je sens ses babines se relever lentement. Si le vampire disparaissait, qui d'autre pourrait ordonner qu'on fasse du mal à ma famille ? Le Baron ne serait pas au courant, vu qu'il n'a pas orchestré (pour une fois) cette mascarade. Ce vampire là m'a suivi, dans le seul et unique but de m'en faire voir de toutes les couleurs. Le fait qu'il soit tombé sur Van Helsing n'est pour lui qu'un coup de chance. J'en suis certain. Il avait tout inventé... Et il n'y a qu'une seule manière de le savoir. Alors que j'achevais de libérer le loup, muscle par muscle, l'homme se décida à passer à l'action. Il frappa le vampire, de toutes ses forces, de son poing armé d'un chapelet. Rien de tel que la religion contre de telles créatures. Le vampire hurla, brulé par les perles qui traçaient des cercles sanglants sur sa joue. Van Helsing recula, cherchant quelque chose dans ses poches. Je ne m'arrêtais cependant pas pour regarder ce qu'il fait. Le loup bondit, et j'hurlais avec lui cette rage, cette fureur qui l'habitait depuis que nous avons été réunis pour la première fois, il y a bien des années de cela. Pris par surprise, le vampire ne pu lutter bien longtemps, seul face à la bête. Après une brève lutte ponctuée par les cris stridents de la sangsue, ce dernier gisait au sol. Le loup s'était déchainé, et, pour une fois, j'étais heureux d'avoir pu le laisser donner libre cours à sa férocité. Par les yeux du loup, j'affrontais cette horrible vision, cette explosion de chair et de sang. Je pouvais sentir le gout de ce dernier dans la gueule de l'animal, je sentais son odeur...
Le vampire vivait encore... Si on pouvait appeler ça "vivre" étant donné sa nature.

Le loup recula d'un pas et tourna la tête vers Van Helsing. Si je ne le retenais pas, en cet instant, il aurait achevé la créature, mais je tenais à laisser cette décision au médecin. Après tout, c'est lui le principal intéressé de cette histoire. Peu importe ce qu'il décidera de faire, cela sera notre secret. Un de plus... Quoique. Je pouvais toujours me défaire de l'un d'entre eux avant d'en garder un nouveau. Tenant la bride du loup, je le laissais s'avancer vers l'homme. Une fois face à lui, l'animal ouvrit sa gueule pleine de sang. Lentement, sans gestes brusques, il referma ses mâchoires à l'endroit exact où Van Helsing avait été mordu, il y a des années de cela. Les crocs touchèrent le tissu de ses vêtements, et apposèrent une très légère pression, de façon à ce que l'homme sente les dents sur sa peau, sans que cette dernière soit percée. Si, avec cela, il ne comprenait pas... Je pourrais toujours tout lui avouer à l'aube. Le loup recula, et s'éloigna de quelques pas pour finalement s'allonger dans l'herbe. Il entreprit alors de lécher ses pattes pour les nettoyer, tout en gardant un regard attentif sur Van Helsing. Maintenant que je le tenais de nouveau, Van Helsing n'avait plus rien à craindre. C'était tout un art, savoir libérer et retenir la bête en temps voulu imposait un effort considérable de la part de l'homme, mais le jeu en valait la chandelle.
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Lun 15 Nov - 11:45
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Aurélius & Bram

Dompter la bête en soi —

Je n'ai rien contre la race des vampires : c'est une race qui a des caractéristiques, des points forts, des points faibles et des besoins, comme tout être du monde animal, incluant les humains. Pour une bonne partie, ceux qui n'ont pas demandé à être transformés, je peux excuser quelques comportements violents ou erratiques du fait de leur nouvelle condition, le fait de s'habituer à ces nouvelles capacités qui sont si loin de ce leur corps mortel était capable d'accomplir... sans aller jusqu'au meurtre bien sûr. Et pour ceux qui ont choisi en leur âme et conscience de recevoir le baiser des ténèbres, je suis encore moins indulgent... mais c'est une décision qu'ils ont prise et à eux de l'assumer. Par contre, ce que je ne supporte pas, c'est qu'une race pense avoir la primauté sur une autre, puisse donner des ordres, et se croire supérieur à toutes les autres. Un loup garou peut arracher la tête d'un vampire d'un coup de griffes, un sorcier peut le transformer en flammes d'un claquement de doigts et il y a d'autres créatures là-dehors qui peuvent faire bien pire... pourtant, parce les vampires ont fait preuve de plus de courage en se révélant, de stratégie, que sais-je, les voilà propulsés aux commandes en Allemagne, et bénéficient toujours d'une influence non négligeable en Grande Bretagne même depuis la fuite de Dracula, le parlement a passé de nouvelles lois comme quoi l'exclusivité des vampires en politique n'était plus légale, et que la parité était désormais exigée... Je n'ose imaginer combien de nobles ou d'arrivistes qui ont choisi de se faire transformer pour accéder aux sphères qui leur étaient interdites et qui doivent amèrement regretter à présent...

Mais là, à voir cet émissaire de Ludwig m'ordonner de le suivre, comme si sa condition lui conférait d'emblée une autorité sur moi, la rage me monte au nez, le mélange de la suffisance du nouveau venu et la trahison de Aurélius, en qui j'avais confiance pourtant, et qui s'avère être à leur solde. Là aussi il va falloir que je le dénonce, que je dise au Club que c'est un agent double, et qu'il n'a infiltré nos rangs que pour pouvoir espionner pour le compte de celui que je déteste. Mais un problème après l'autre : d'abord le vampire, et ensuite le loup, car des deux c'est le vampire qui constitue la menace la plus immédiate. Je mens donc, feignant de le suivre pour mieux me rapprocher de lui, et au moment où je me trouve à côté, je le frappe de toutes mes forces, mon chapelet d'argent enroulé autour de mon poing, le crucifix contre ma paume. Et je mentirais en disant que je ne savoure pas la sensation de ma main contre son visage, et le crépitement de la peau du mort brûlée par l'objet consacré. Une vague de rage me submerge, forte et violente alors que je le frappe, encore et encore, pendant que mon autre main dégage ma flasque de ma ceinture. Et je fais sauter le bouchon entre mes dents, arrosant ensuite le visage déjà à moitié décomposé de l'émissaire qui gémit sur le sol. Et avant que j'aie pu réaliser quoi que ce soit, une masse sombre bondit près de moi, atterrissant sur la créature, qu'elle attaque avec violence.

Je grimace en entendant simplement les bruits de ce massacre, avant que le loup Aurélius ne se recule et croise mon regard, comme s'il me laissait décider du sort de l'émissaire. J'hésite une seconde, avant de prendre ma décision : l'achever. Attrapant un bout de bois tout proche j'en arrache quelques fines branches et le brise pour en former un pieu rudimentaire que j'enfonce dans le coeur du vampire. Rapidement le corps s'évapore en un nuage de poussière se dispersant rapidement dans le vent nocturne. Eh bien... voilà une surprise... Aurélius qui a volé à mon secours, mais pourquoi? S'est-il dit qu'en faisant ça je serais plus indulgent envers lui? Qu'il pourrait se sauver? Pendant quelques secondes je fixe simplement l'endroit où se tenait le corps quelques instants avant que le loup ne s'approche de moi et pendant un instant j'ai peur qu'il ne s'attaque à moi également, afin de faire disparaître tous les témoins gênants, sauf que toute colère et toute rage semblent l'avoir quitté. Au contraire, ses crocs se referment sur mon poignet avec une grande délicatesse qui me surprend, et lève les yeux vers moi. C'est là que je comprendre. Le loup en Forêt Noire, la nuit où j'ai sauvé Séverin... c'était lui? Mais comment? Pourquoi? Le choc de la nouvelle est rude et mon coeur tambourine dans ma poitrine alors que je réalise que j'ai passé tout ce temps avec lui, à recueillir ses informations, à partir en mission, pour qu'au final... il m'ait caché ça. Qu'il m'ait croisé encore et encore sans rien dire.

Il s'éloigne tranquillement et se lèche, alors que comme un idiot je me laisse retomber sur l'herbe et le contemple, totalement hagard, l'esprit bien trop embrouillé pour faire quoi que ce soit. Puis, au bout d'un long moment, je tourne la tête vers lui.

Parce que tu m'as sauvé je te laisse une chance de t'expliquer. Viens... viens chez moi pour le déjeuner et on parlera. Si tu n'es pas là à midi, je préviendrai le Club et ta couverture sera exposée au grand jour... Tu m'as compris?

Puis je me relève, époussetant les feuilles mortes de mon manteau avant d'attraper la lanterne et m'éloigner dans la nuit noire en direction de ma voiture.




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Abraham Van Helsing
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Aurelius Lehmann
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Lun 15 Nov - 19:30
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L'heure où les Enfants de la Lune sortent pour rendre grâce à l'astre lunaire
Un vent léger se leva, soulevant les poils de la bête qui, impassible, assista à la mort du vampire. Van Helsing avait fait cela d'une main experte, enfonçant le pieux dans la poitrine du vampire qui, dans un dernier cri d'agonie, s'évapora dans un nuage de cendres. Cet dernier, avant de disparaitre dans la nuit, passa devant le museau du loup, qui éternua bruyamment. L'animal frotta sa truffe avec sa patte et se releva pour s'approcher de Van Helsing. Ce dernier, méfiant, marqua un mouvement de recul, mais se laissa faire quand, avec une surprenante délicatesse, le loup mordit, sans percer la peau, son épaule, à l'endroit exact où il avait été mordu, bien des années plus tôt. C'est alors que l'homme comprit, enfin. A travers les yeux du loup, je pu observer le déluge d'émotions qui submergea Van Helsing, qui se laissa retomber sur le sol, complètement hébété. Le loup en profita pour nettoyer le sang sur ses pattes, léchant consciencieusement ses griffes, ses poils et ses coussinets. Je pouvais sentir le goût du sang sur notre langue, et nous trouvâmes cela écoeurant. Ce n'était pas une chasse. Il n'avait pas tué pour se nourrir mais par devoir, et, s'il était satisfait d'avoir sauvé Abraham, il ne trouva autre aucun avantage à avoir tué le vampire. Je lui souffle le nom d'Hannah, de mes fils, et des membres de notre défunte meute, afin de donner à son acte tout son sens. Je sentis sa reconnaissance et nous arrivons ensemble à une totale quiétude. Pour une fois, nous ne faisions qu'un.

Abraham brisa le silence, me demandant de venir chez lui afin de lui apporter des explications sur ce qu'il s'était passé. Je sentis la nervosité m'envahir quand il me dit qu'il n'hésiterait pas à me dénoncer si je ne venais pas, ou si j'avais du retard. Le loup resta impassible, et observa l'homme qui s'éloigna. Il ne bougea que quand il fut sur que la voiture de Van Helsing était loin. "Chasse ?" Oui il était temps. D'un bond, le loup partit en courant. Il avait terriblement faim, et il avait senti l'odeur d'une biche dans le sous bois.
Quelques heures plus tard, je me redressais sur mes deux jambes, frigorifié et épuisé. Ma peau était couverte de terre et de végétaux. Un regard vers le ciel m'informa que l'aube venait tout juste de pointer le bout de son nez. J'avais encore quelques heures devant moi. Le loup en moi était satisfait et repu. D'un bon pas, je me dirige vers la clairière où m'attendent mes vêtements. Tout en marchant, je réfléchis à l'excuse que je donnerais si jamais on me demande où est passé ce vampire qui nous avait surpris, Abraham et moi. Une fois habillé, je rentre au manoir, pour y faire ma toilette et enchaîner sur mes tâches de la matinée. Par chance, le Baron est absent, il avait du s'absenter pour la nuit. Je m'occupe de ce que j'ai à faire et, quand sonnent dix heures, je prends la route pour le domicile d'Abraham.
Habillé de mon uniforme de valet du Baron d'Offenberg, dont l'écusson ornait fièrement ma poitrine, je toque à la porte. Je n'attends que quelques secondes avant que la porte s'ouvre sur un Abraham au visage fermé et au regard froid. Instantanément je baisse les yeux, en bon loup soumis.


Abraham me fait entrer et, sans un mot, je m'assois face à lui. Il attendait des explications, il en aurait. Et je ne compte plus lui mentir, j'en ai assez de tout cela. S'il y a bien quelqu'un qui doit connaître toute la vérité, c'est lui. Peu importe ce qu'il décidera de faire par la suite, je lui fais confiance, et je sais que son jugement sera le bon. Je lève les yeux vers lui et lui demande : "Croyez vous, monsieur Van Helsing, que servir le Baron d'Offenberg soit ma vocation ? Pensez vous franchement que cela me rende heureux de repasser ses chemises, de lui préparer son thé, ou de.. De nettoyer les traces de sang qu'il laisse derrière lui ? " Je me tus quelques secondes avant de reprendre, sur un ton bas, comme si je craignais que le baron nous entende : "Il tient ma famille, monsieur Van Helsing. Ma femme, mes deux fils.. J'ignore où ils sont, j'ignore s'ils sont en vie, je sais juste que, si je sers le Baron, il ne leur fera rien." Je passe nerveusement une main dans mes cheveux noirs et, tout en détournant le regard, je prends une grande inspiration. Je me tourne enfin vers Abraham et, le regardant droit dans les yeux, je lui dis : "Monsieur Van Helsing, il a fait de moi un renégat, un traître à ma propre espèce. Les loups de Berlin me voient comme un ennemi, a cause de ce qu'il m'a fait faire. Oui, j'ai intégré le club à la demande du Baron, je lui ai donné des informations et... Ai conduit, plus d'une fois, le Club à l'échec. Mais je ne le regrette pas, et je le ferais encore. Car c'est le seul moyen pour moi d'assurer la... La subsistance de ma famille."
Je soupire une dernière fois et demande enfin à l'homme devant moi : " Monsieur, peu importe ce que vous déciderez de faire, je ne vous demande qu'une seule chose : qu'auriez vous fait, à ma place ?"
Je ne lui ai pas encore parlé de la morsure qu'il porte et qui le fait souffrir, cela viendra plus tard... Pour l'heure, il y a plus important, ma survie et celle du Club en dépends.
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Mar 14 Déc - 19:45
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Aurélius & Bram

Dompter la bête en soi —

Deux révélations survenues en même temps et qui viennent de tout simplement renverser mon monde, et remettre en question tant de choses en lesquelles je croyais. La première, que Aurélius est le loup qui m'a mordu, qui a insufflé une part de bête en moi, un souffle animal contre lequel je lutte depuis ce fameux jour, et la deuxième est qu'Aurélius est au service des vampires. Enfin, plus exactement, qu'il n'est pas l'espion à notre solde qu'il se prétendait être mais qu'il est un traitre, vendant nos informations à l'ennemi. Mes jambes me portent à peine alors que je rejoins mécaniquement ma voiture, traversant la forêt sans même remarquer ce qui m'entoure. Un esprit mal intentionné pourrait y trouver l'occasion rêvée pour s'attaquer à moi mais par chance je m'assieds sur mon siège sans encombre, même si je dois m'y reprendre à trois fois avant d'arriver à mettre le contact et allumer le moteur. Pourquoi ne m'a-t-il rien dit? Pourquoi m'a-t-il caché qu'il est le responsable de mon état? En toute franchise je ne lui en aurais pas voulu si j'avais été certain que c'était un accident, une pulsion qu'il a tenté au mieux de contrôlée mais qu'il n'est pas arrivée à vaincre, qu'il avait tout fait pour résister. Mais là... je le croise depuis des mois au Club, nous échangeons sur des missions, il connaît certains de nos secrets et maintenant savoir qu'il a peut-être tout dit au vampire que je déteste me glace le sang...

Toutes ces pensées virevoltent dans ma tête comme une nuée de mouches agressives alors que mon coeur tambourine dans ma poitrine : qu'a-t-il dit? A qui? Qui est menacé? Est-ce qu'à ce moment-même des hommes de Ludwig ne seraient-ils pas en train de converger vers les domiciles de certains d'entre nous? D'être démasqués, et tués? Surtout qu'il est prompt au jugement et expéditif dans les sentences... ceux qui seront attrapés ont peu de chances de finir en prison... Ca sera surtout une expédition pure et simple, peut-être même en public pour montrer l'exemple... C'est seulement arrivé devant chez moi que je me rends compte que j'ai fait tout le chemin, dans une sorte d'état second, bien trop occupé à réfléchir et réfléchir encore pour me concentrer sur ma conduite. Je coupe le contact, sors de la voiture et monte les marches menant à ma maison. J'y retrouve Jenkins à qui j'explique tout, et heureusement ce dernier a les mots pour me rassurer : s'il nous avait trahis, nous aurions beaucoup plus de pertes et on ne pourrait pas opérer aussi... "tranquillement" si je puis dire. A moins que Ludwig ne prévoie une opération de grande ampleur et qu'il place ses pions...

Je dors très mal, sursautant au moindre bruit, persuadé que des hommes du vampire vont surgir chez nous d'un instant à l'autre, avant de me lever à l'aube et prendre une grande tasse de café bien serré. Je vais ensuite à l'université donner mon cours, regardant nerveusement autour de moi et manquant de faire rater mon opération à cause de mes mains tremblantes, avant de finalement voir l'heure du déjeuner arriver et rentrer chez moi. Jenkins m'informe que personne n'est encore venu, et que le déjeuner est prêt. J'ai à peine le temps de m'installer au salon et de m'allumer une cigarette qu'on sonne à la porte et je vais ouvrir, le coeur battant. Il est là.

Méfiant je jette un oeil aux alentours pour vérifier qu'il n'y a personne d'autre que lui et il semblerait bien. Je lui fais signe de me suivre et lui désigne la table déjà mise dans la salle à manger. Je m'assieds, prenant mon verre de vin.

Je vous écoute Aurélius... mais j'apprécie que vous soyez un homme de parole.

Il commence à me parler, à se dévoiler et je pince les lèvres. En effet c'est un agent double mais il a de bonnes raisons pour le faire, raisons qui pourraient tourner en notre faveur... En cas de litige, vers qui va-t-il se tourner? Ceux qui l'ont toujours respecté, qui lui ont fait confiance, ou celui qui l'a fait chanter et menacé sa famille? Je hoche simplement la tête, buvant une gorgée de vin. Et à sa question je ne peux qu'être d'accord, car dans une situation similaire, j'aurais fait la même chose... Quelques secondes passent pendant lesquelles je réfléchis à ce que je vais dire, avant de rompre le silence.

Je comprends. Je ne dis pas que j'excuse, mais je comprends. Et quand on est directement concerné, il est impossible d'être rationnel et d'accepter de sacrifier trois personnes pour en sauver des centaines. Par contre votre secret est découvert et certains de nos membres sont morts par votre faute. Ma question est la suivante : pourrons nous tourner cette...collaboration forcée avec Offenberg à notre avantage, ou votre allégeance lui est-elle totale? Dans ce cas, je vais être honnête, vos jours risquent d'être comptés... Qu'en dites-vous?




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Aurelius Lehmann
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Lun 27 Déc - 21:17
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Je suis au pied du mur.

Incapable de me défiler, incapable de fuir, me voilà face à mes fautes, face à mes crimes. Abraham est tel un juge qui décidera si on me tranchera ou non le cou. Je laisse échapper un frisson en croisant son regard. Moi, le puissant loup garou, tremble devant un simple être humain. Je l'avoue, il m'effraie. Je le respecte aussi énormément, car il a une telle force de persuasion, une telle autorité qui émane de sa personne au quotidien. Je me sens presque misérable à ses côtés. Il exige des explications, et docilement, je m'exécute. Je ne peux rien faire d'autre, de toute manière. Je n'ai également pas beaucoup de temps. Si le Baron se rends compte de mon absence, je suis dans le pétrin. Lui ne m'a jamais vraiment corrigé. Son regard suffit à me donner des sueurs froides. Non, ce sont ses sbires qui prennent un malin plaisir à me rappeler que je ne suis rien à leurs yeux. Je lui parle de ma famille, du fait que le Baron les retiennent en otage, et que, chaque jour, il me rappelle cruellement que j'ai échoué. J'en porte encore les marques sur mon corps, malgré la faculté de guérison des loups plus qu'impressionnante. .

Van Helsing écoute, hoche la tête, mais reste inflexible. Je m'en doutais. Bien évidemment que le club compte plus pour lui qu'une simple famille. Il me dit qu'il était difficile d'être rationnel quand on était directement concerné. Il me dit ensuite que mon secret était découvert, et que plusieurs membres du Club étaient mort par ma faute. Cela faisait mal, bien entendu, car je ne souhaitais pas que cela arrive. Mais, pour retrouver les miens, je suis capable du pire. Je reste donc impassible, affrontant le regard froid de l'homme qui me fait face. Je croise les mains sur la table, et l'écoute me demander si une collaboration sera possible, si on pouvait tourner cette situation à l'avantage du club, ou si mon allégeance pour le Baron était totale. Dans le deuxième cas, il me dit que mes jours étaient comptés. Je laisse échapper un petit rire qui n'avait rien de joyeux. S'il croyait me faire peur avec ça, il était tombé sur le mauvais loup. Je me penche un peu en avant et lui réponds : Monsieur Van Helsing... Sachez que j... je suis déjà condamné. Si je n'obéis pas au Baron, ma famille et moi p... périrons. Si je n'obéis pas au Club, ce sera lui qui me tuera. Croyez vous que la Mort me fasse peur ? Mes jours sont comptés depuis presque un an.

Je me rappuie au dossier de ma chaise et reprends, dans ces ultimes mots : Comprenez, monsieur Van Helsing, que je ne suis pas un homme rationnel. Je n'hésiterais pas à tout donner, tout tenter, pour retrouver les miens. Ils sont ce que j'ai de plus cher à mes yeux. Si vous parvenez à tirer ma famille des griffes du Baron, je donnerais ma vie pour le Club. Dans le cas contraire, je n'ai malheureusement pas le choix, vous le comprenez...
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Jeu 13 Jan - 19:56
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Les heures passent avec une lenteur affligeante, en attendant qu'Aurélius arrive chez moi et s'explique enfin sur tout ce qui s'est passé, et ce que j'ai appris en quelques minutes à peine l'autre nuit. C'est fou comme quelques instants peuvent changer une vie, peuvent tout faire basculer et faire voir le monde autrement... Hier encore je prenais Aurélius comme un allié, un camarade, quelqu'un croyant aux mêmes valeurs que nous, avant de me rendre compte de l'horrible et implacable vérité : c'était un traitre. Et en plus d'un traitre, c'était lui qui, deux ans auparavant, m'avait donné cette morsure qui avait elle aussi changé le cours de ma vie, qui avait fait entrer une part animale en moi, le souffle de la bête présente, grattant mes muscles et mes pensées, surtout lorsque la pleine lune approchait.

J'angoisse autant à l'idée de savoir que de ne pas savoir, car...et si ses révélations étaient pires que ce à quoi je m'attendais? S'il me révélait que tout notre Club était compromis? Que des dizaines voire des centaines de personnes allaient mourir? Ou tout simplement, est-ce que ça n'allaient pas être des hommes de main de Dracula qui allaient se présenter à ma porte pour m'arrêter? Est-ce que je serais emmené? Torturé? Tiendrai-je le coup? Toutes ces pensées se bousculent dans mon esprit alors que je suis la progression désespérément lente de l'horloge qui égrène heures et minutes jusqu'à l'heure fatidique.

Par chance il vient seul, ou tout du moins c'est ce qu'il semble, car il n'y a que lui derrière la porte... Peut-être y a-t-il des espions cachés dans la rue? Je le laisse pourtant entrer et lui fais signe de me suivre et de partager le déjeuner qui nous attend. Et il a l'honnêteté de jouer cartes sur table et d'être franc, plutôt que de se trouver des excuses ou des fausses raisons. J'apprécie les gens qui assument et qui ne rejettent pas la faute sur autrui... Et à mesure qu'il parle j'essaie de me mettre à sa place : qu'est-ce que je ferais si moi aussi j'étais confronté à la même chose? Si je vivais avec l'angoisse de savoir les miens à la merci du vampire et de ses hommes? Il est facile de critiquer quand on n'a rien à perdre, mais si son engagement peut avoir des répercussions néfastes voire terribles sur ses proches, je comprends qu'il se soit engagé là-dedans, qu'il n'ait pas eu le choix...

Et si vous me racontiez en détail ce qui s'est passé? Comment vous en êtes venu à être à sa merci? Peut-être que ça m'aidera à trouver une façon de nous tirer tous de là... De trouver une solution qui pourrait tous nous arranger. Sauf lui, bien sûr.

Je l'encourage à parler d'un geste, tout en désignant les plats remplis disposés devant nous.

Je vous en prie, si vous avez faim, mangez... On réfléchit mieux l'estomac plein.

Surtout que les prochains mots qui vont sortir de ses lèvres vont décider de la suite des événements... à savoir si nous irons tous à notre perte ou si nous pourrons utiliser cette collaboration forcée à notre avantage...



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Lun 17 Jan - 1:31
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Van Helsing m'intrigue...

Il vient pourtant d'ouvrir sa porte à un traitre. Un loup garou qui sert les vampires et qui n'a pas hésité à sacrifier des vies au nom de leur maudite cause. Je baisse les yeux. Il est quand même imprudent. J'aurais pu venir accompagné d'une armée de vampires. Ils ne rêvent tous que d'une chose : mettre la main sur Abraham et lui tirer un maximum d'informations avant de le laisser mourir, sans doute vidé de son sang. Je frissonne en pensant au sort qui attendait Abraham s'il venait à se faire prendre. Mais cela n'arrivera pas, du moins, pas aujourd'hui. Il parait rassuré de me voir seul, et je peux le comprendre. Je me demande si d'autres hommes sont là, à nous épier, attendant que je fasse la moindre faute pour me mettre une balle dans le crâne. J'inspire, laissant toutes les odeurs de la maison envahir mes narines. Non. A part Van Helsing, et ce que je suppose être des domestiques, je ne sens rien. L'homme est attablé lorsque j'entre dans sa maison. Les effluves de son repas réveillent le loup, qui me souffle d'aller chasser. Je le calme et m'assoie face à Van Helsing.

Je lui explique donc ma situation. Il comprends, mais n'éprouve aucune compassion. Il sait que je ne peux trahir le Baron, car il nous tient, ma famille et moi, par la gorge. Je lui dis que, quoique je fasse, je suis condamné. Il reste stoïque, se montrant étrangement sympathique et me proposant de raconter tout ce qu'il s'est passé. Je reste un moment silencieux, plissant les yeux, essayant de deviner le fond de sa pensée. Il est l'un des rares hommes que je ne peux réellement cerner. Il est gentil, certes, mais je sens au fond de lui une certaine sauvagerie... Sans doute est ce son loup, la bête qui vit en lui et qui n'a jamais pu être libérée. Je devrais lui en parler, mais la question de savoir si je suis un traitre ou non aux yeux du Club est la priorité. Van Helsing, sentant la gêne dans mon silence, crut que ce dernier était du à la faim. Il me dit qu'on réfléchissait mieux le ventre plein. Je secoue la tête et lui dit : C'est gentil, monsieur Van Helsing, mais c'est tout l'inverse pour moi. La faim m'aide à rester alerte. De p... De plus, je ne mérite pas de partager un repas avec vous, après ce que j'ai fais.

Je détourne le regard. Il est temps de lui raconter mon histoire. Je lâche un soupir et commence : La nuit était tombée depuis plusieurs heures. J'avais couché mes fils, et, avec ma femme, nous nous reposions devant la cheminée. C'est Edda, la femelle dominante, qui a donné l'alerte. Cela faisait plusieurs semaines que nous menions des raids, pendant les nuits de pleine Lune, contre les vampires. Nous avions déjà p... perdu bon nombre de loups, et notre nombre ne cessait de décroitre entre les transformations, car ils profitaient de notre vulnérabilité pour nous attaquer. Ils s'en p.. prenaient à toutes les meutes voisines de la notre. Nous s... savions que nous étions sur la liste. Je me tus, les yeux baissés sur mes mains. Je reste silencieux quelques secondes, laissant le flot de souvenirs m'envahir. Je reprends : Ils étaient une vingtaine. Ils nous surp... surpassaient en nombre. Ils ont tous été massacrés. Edda, les loups, les louves... Les louveteaux. J'ai été blessé, et je pensais mourir. J'entends encore le cri de ma femme, lorsque je suis tombé, lorsque j'ai p... perdu connaissance. Je me suis réveillé dans les geôles d'Offenberg. Il était là. Il m'a laissé le choix. Mourir, et laisser ma famille en p.. pâture à ses vampires. Ou le servir, devenir son valet, rejoindre le Club, lui donner ce dont il a besoin... Ma famille serait ses otages, mais il ne lui fera rien. Tel est son paiement. Je n'ai même p... pas réfléchi... J'ai accepté.

Je lève les yeux vers Van Helsing et les baisse aussitôt, ne voulant pas affronter son regard. A lui de décider ce qui allait m'arriver à présent. A lui de décider s'il allait rapporter ma trahison au Club, ou se taire...
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Mer 2 Fév - 20:30
Il est là, le loup dans la bergerie, l’allié qui s’est avéré être un traitre, celui en qui j’avais confiance et qui au final s’avère être la dernière personne à qui j’aurais dû l’accorder. C’est drôle comme la perception de quelqu’un peut changer une fois qu’on connaît tout d’elle, qu’on a vu au-delà de la surface, un peu comme si on se retrouvait face à quelqu’un de totalement différent, un vrai étranger.

Et même si nous n’avons pas collaboré tant que ça, mon esprit tente de se raccrocher à quelques indices, fouiller dans les moments passés ensemble ce qui aurait pu me mettre la puce à l’oreille, un indice que je n’aurais pas vu, une information qui m’aurait échappé… C’est terrible ce besoin qu’a l’esprit de vouloir combler les trous, et chercher une explication… Cette peur absolue du vide, il faut croire.

Pourtant je le laisse entrer, m’efface pour le laisser passer le seuil de ma porte, j’en suis encore à me demander si j’ai fait le bon choix, ou la plus grosse connerie de mon existence. Et s’il m’avait vendu? Et s’il nous avait tous vendus? Et si dans l’heure qui vient, pendant qu’il est ici, sous mon toit, est ce que les hommes de Offenberg n’iront pas toquer à toutes les portes des membres pour les mettre en prison, au mieux, ou les exterminer froidement, au pire? Que notre organisation soit dévoilée? Que je sois le seul survivant et qu’on m’accuse ainsi moi aussi de pactiser avec l’ennemi? La salle à manger me semble si loin et le fait d’y arriver, durer un siècle. Pourtant on s’installe en face et il s’explique.

Je ne dis pas que j’excuse et je comprends. Dans d’autres circonstances, sous la même menace, peut-être aurais-je réagi moi aussi de la même manière? En attendant je lui propose simplement de se servir dans le repas préparé par Jenkins, dont les différents plats sont disposés devant nous et répandent une odeur alléchante.

Je pense qu’au point où on en est, ce n’est pas un repas de plus ou de mois qui va faire la différence alors, si vous en avez envie, je vous en prie, servez-vous.

Et lorsqu’il commence à raconter son histoire en détail, à m’expliquer pourquoi et comment il s’est retrouvé en si fâcheuse posture, je porte machinalement le verre de vin à mes lèvres et en bois une gorgée, avant de me rappeler que j’aurais peut-être mieux fait de garder l’esprit clair. Je repose la coupe et l’observe me raconter cette nuit qui a fait basculer son existence, et la mienne, par conséquence, un peu plus tard. Il a l’air visiblement bouleversé mais je ne réagis pas, pas avant d’avoir tout entendu tout du moins. Et lorsqu’il a fini, je prends quelques secondes pour réfléchir, assimiler ces révélations pour le moins déroutantes avant de briser le silence.

Eh bien… J’aurais envie de dire que… je pense qu’on peut tirer la situation à notre avantage. Et quand je dis notre avantage, je parle du club mais également de vous. De votre situation. Je ne sais pas si le fait que vous n’ayez pas tout révélé est de votre fait ou si c’est Offenberg qui voyait un intérêt à ne pas tous nous exterminer d’un coup mais qui sait, vous avoir pourrait être la clé pour faire tomber toute l’organisation d’Offenberg une bonne fois pour toutes… Par contre je vais devoir en parler à Tesla et aux autres, je ne veux pas porter seul la responsabilité si les choses venaient à tourner mal, et qu’on me reproche d’avoir caché une telle nouvelle… Donc reste à savoir ce que vous accepteriez de faire, si on vous promettait qu’on ferait tout pour libérer votre famille, et ainsi vous ôter les chaînes qui vous retiennent à lui. Est-ce que vous pourriez lui transmettre de fausses informations? Pas tout le temps bien sûr, sinon il s’en rendra compte, mais que de temps en temps certains tuyaux ne soient pas les bons, par un vrai jeu de malchance?

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Mer 6 Avr - 1:37
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Under the full moon  
L'heure où les Enfants de la Lune sortent pour rendre grâce à l'astre lunaire
Qui aurait cru que je puisse tomber aussi bas ?

Rien dans ma vie ne me prédestinait à devenir le valet d'un puissant vampire, encore moins de faire partie de la race que lui et ses chers congénères chassent sans relâche. Depuis l'avènement de Dracula, notre race est persécutée, nos membres sont assassinés sans l'ombre de remords. Nos hommes, nos femmes, nos enfants, aucun n'est épargné. Tel a été le destin de ma meute, tel a été le destin de ma famille. Mes enfants, ma femme sont peut être encore en vie, mais à quel prix ? Ludwig les vide t'ils de leur sang chaque nuit ? Que leur fait il subir ? J'ignore où ils sont, j'ignore s'ils vont bien, et je dois m'abaisser à servir ce monstre pour avoir des réponses à toutes mes questions. Pour l'heure, je n'ai eu droit qu'à des silences, des réprimandes, des ordres. Ludwig ne veut clairement pas me répondre, il se sert de moi pour parvenir à ses fins avec le Club Diogène. Il se sert de moi pour faire tomber la résistance et asseoir le pouvoir de Dracula sur l'Allemagne. Van Helsing a découvert ma traitrise et, pourtant, il s'obstine à vouloir me proposer à manger, comme si j'étais affamé. Il est vrai que je ne mange pas tous les jours à ma faim, mais là, de voir ces victuailles, ces plats alléchants répartis dans de magnifiques assiettes sur la table, cela me donne plutôt la nausée. J'incline la tête et réponds simplement : Merci Monsieur. Mais je reste immobile, ne touchant pas au repas, préférant m'abstenir de manger quoi que ce soit, alors que je ne mérite de toute évidence pas.

Je raconte donc mon histoire à Van Helsing, qui reste stoïque et imperturbable. Il écoute en silence, le regard perdu dans la contemplation du mur derrière moi. Il écoute en silence, et cela me rends très nerveux. J'avais besoin d'avoir une réaction de sa part. Colère, froideur, ou compassion. Rien de tout cela, juste du silence. Quand j'eus terminé, il essaya de me persuader d'avouer qui était celui a qui j'ai juré allégeance et, sans hésiter, je lui réponds que le Baron a ma totale fidélité, car il me tient en laisse en retenant ma famille en otage. Je n'ai pas le choix. Je lui dois obéissance tant qu'il les retient. Van Helsing semble comprendre le dilemme qui me déchire en deux. Je lui dis que ma vie n'a guère d'importance car, à cause de cet acte de traitrise non désiré, je suis condamné. Menacé par les vampires qui veulent ma peau, menacé par les loups qui veulent se venger, menacé par le Club qui, quand il saura, voudra également sa part du gâteau... Etrangement, je m'en fiche. Tant que ma famille vit, tant que mes enfants grandissent, tant qu'ils sont libre. Van Helsing me propose alors une contrepartie. Il informera le Club de ma traitrise, mais il me défendra, à condition que j'accepte de livrer de fausses informations au Baron, de temps en temps, afin de le pousser à commettre des erreurs qui, un jour, lui seront fatales. Je déglutis. Je doute que le Club entier soit de l'avis de Van Helsing, mais cet homme a beaucoup de poids sur l'organisation. Je ne risque pas d'en sortir indemne... Quand au Baron, si je commets la moindre erreur, ma famille et moi seront exécutés par les vampires, sans aucune pitié. Si le Baron commence à se méfier de moi, je suis terminé, il va falloir que je soit très convainquant. Un agent double qui agit des deux côtés... Reste à voir qui me permettra de rejoindre ma famille en premier. Non pas que je doute des capacités du Club, mais ils peuvent être effectivement ceux qui nous sauverons... Je lève les yeux vers Van Helsing et je réponds, nerveux : Je veux bien essayer Monsieur... Si vous autres du Club n'avez rien susp... Suspecté avant aujourd'hui, je pense que je p... peux être aussi convainquant avec le Baron.
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Lun 23 Mai - 18:40
Under the full moon
Aurélius & Bram

Dompter la bête en soi —

La situation est clairement inédite et inattendue pour moi. Bien sûr nous avons déjà eu des traitres, des alliés qui se sont avérés être des ennemis, des gens qui ont retourné leur veste pour se vendre au plus offrant, ou parce que l'empire de Dracula avait des moyens de pressions plus intéressants, mais je n'y avais jamais été confronté directement. Jusqu'à maintenant. Et bizarrement, je crois que je m'étais imaginé qu'un traitre ressemblerait à autre chose, qu'il y aurait quelque chose sur son visage, sur sa physionomie qui l'indiquerait, un indice qui me crierait au visage "mais oui c'est un traitre" comme dans les romans, ou au cinéma... alors qu'en fait j'ai un homme simple en face de moi, quelqu'un de banal, comme tout le monde. Quelqu'un qui n'est pas motivé par l'appât du gain ou le fait de renverser un gouvernement mais juste un homme qui souhaite protéger sa famille, un homme sur qui on fait pression... Et à l'entendre je me dis que ce sont les traitres les plus efficaces car ils ont tout à perdre...

Et c'est vrai qu'automatiquement je retourne la situation et me demande ce que moi, dans sa situation, j'aurais fait. Est-ce que j'aurais accepté de trahir pour protéger les miens? Est-ce que je n'aurais pas tout fait pour être sûr que ceux que j'aime resteront indemnes? Est-ce que je pourrais me regarder en face en sachant que mes convictions ont condamné ceux que j'aime? Et en observant Aurélius face à moi je me dis deux choses : la première est que je n'aimerais pas être à sa place, car sa situation doit être bien difficile, et de deux : est-il honnête? A-t-il vraiment une femme? Des enfants? Sont-ils vraiment sous la coupe du vampire? Les détails sont crédibles, assez pour sonner vrai, pas trop pour éviter le côté trop préparé et récité... l'émotion dans sa voix ne semble pas feinte non plus... Diantre. La responsabilité de tout cela est trop lourde pour moi et j'ai déjà hâte de la partager avec Nikola et les autres, et de pouvoir en discuter avec eux. Garder un tel secret et qu'au final ce soit faux? Qu'il nous trahisse? Je ne pourrais pas me le pardonner. Et je pense qu'il devra raconter son histoire à d'autres également...

Il me faut quelques secondes pour mettre mes idées au clair, revenir sur cette révélation et réfléchir à la marche à suivre... mais maintenant que je me suis décidé les choses sont plus claires et plus simples.

Je vous le reconnais, si les choses ne s'étaient pas déroulées de cette manière dans la forêt l'autre soir je crois que je ne vous aurais jamais soupçonné... et c'est ce qui peut être à notre avantage. Je ne vous cacherai pas que vous serez sûrement mis à l'épreuve et que vous devrez rendre des comptes à d'autres personnes que moi. La situation est bien trop grave pour que je porte seul cette révélation, j'espère que vous me comprenez...

Voyant qu'il n'a pas touché au repas je recule ma chaise et me lève.

Je pense que nous nous sommes tout dit. Si vous n'avez pas faim je pense que nous pouvons en rester là. Je vous souhaite une bonne soirée Aurélius, prenez soin de vous.

Il se lève à son tour et jusqu'à la porte d'entrée je me demande si j'ai bien fait, si je n'ai pas fait une énorme connerie non pas en lui faisant confiance mais en le croyant, au moins pour l'instant... mais cela, l'avenir nous dira. Je jette même un regard anxieux dans la rue alors que je le ramène sur le perron, et lui serre la main avant de le laisser filer dans la nuit. J'écris immédiatement un mot que je confie à Severin qui file dans la nuit



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