The sun, the moon and the truth - Lizzie & Aurelius

The sun, the moon and the truth

La journée avait été longue et chaude pour Lizzie. Les clients s’étaient succédés, chose assez rare lorsque le temps à l’extérieur est assez bon, et elle avait à peine eu une minute pour souffler.
Mais maintenant, il était presque 17h; la boutique fermait dans une trentaine de minutes, et les clients étaient enfin partis. Elle s’affala derrière la caisse pour souffler un coup.

Caitlyn n’avait vraiment pas un corps très résistant. Comment avait-elle pu, avec aussi peu de force physique, occuper un poste dans la police ? Cela échapperait toujours à Lizzie. Avec tous les allers-retours effectués ce jour pour aiguiller la clientèle, elle avait l’impression qu’elle s’était faite piétiner par une vingtaine de chevaux, au moins.

Elle regarda l’heure. 17h10. La librairie fermait officiellement ses portes dans 20 minutes, mais vu la journée qu’elle venait de passer, elle décida, exceptionnellement, de fermer ses portes à la clientèle.

“De toute façon, je suis seule avec mes livres alors à quoi bon m’imposer 20 minutes d’attente” pensa-t-elle.

Alors qu’elle se dirigeait vers la porte, cependant, quelque chose - ou plutôt quelqu’un, retint son attention. Elle était sure qu’il n’y avait plus personne, alors elle se demandait vraiment comment elle avait pu ne pas remarquer un dernier client.

“Bon, la fermeture avancée ne sera pas pour aujourd’hui” se dit-elle.

Elle s’approcha doucement de la personne. C’était un homme, qui semblait avoir une trentaine d’années, 35 tout au plus. Il regardait les rayons avec attention. Elle l’observa un peu, remarquant qu’il lisait les titres à voix basse. Pour elle, c’était sur, il cherchait un livre en particulier.

- Bonjour monsieur. Bienvenue à la librairie “l’attrape-rêve”. Si je peux vous aider pour quoi que ce soit, n’hésitez pas, je suis là pour vous aider.

Elle jeta alors un coup d’œil sur le rayon qui semblait l’intéresser. Bizarrement, il semblait avoir jeté son dévolu sur les livres portant sur le monde surnaturel.

- Sujet intéressant, si je puis me permettre. J’ai d’autres livres à disposition dans l’arrière boutique si vous en cherchez un en particulier.

Il était vrai que certains de ses livres n’étaient pas exposés dans les rayons. A son arrivée à Berlin, elle avait décidé d’étudier au maximum l’univers qui l’entourait pour savoir si, d’une façon ou d’une autre, elle pouvait trouver un chemin vers Hans, dans ce monde ou dans un autre. Mais comme personne ne s’était jamais vraiment approché de ce rayon, elle pensait qu’il était peu commun pour les habitants de Berlin de lire des livres sur les dirigeants politiques ou autres.

Cet homme, qui paraissait si sombre, était le premier.

Codage par Libella sur Graphiorum

De toutes les tâches, de toutes les corvées qu'il a pu me donner à faire depuis notre rencontre, celle ci est sans doute la pire.

Il le sait, pourtant. Il l'a vu lorsque j'essayais de lire le menu des banquets, ou sa liste de course. Il sait que j'ai beaucoup de mal avec tout ça. Lire est pour moi un véritable calvaire, écrire l'est tout autant. J'essaye au maximum de me passer de ce genre d'activité. Comment ? En faisant travailler ma mémoire, tout simplement. Lorsqu'il me donne un ordre, une instruction, plutôt que de la noter, je préfère la ranger dans un coin de ma tête. Avec le temps, cet exercice quotidien m'a permis de me souvenir de paroles prononcées la veille, voire l'avant veille. Le Baron ne m'en a jamais tenu rigueur. Tant que la tâche est effectuée dans les temps, il est satisfait. Pour le moment, il n'a pas trop à se plaindre de son valet... Si on exclue bien entendu le sujet "Hannah"... Lui même reconnait qu'il s'agit d'un manquement de l'un de ses subordonnés. Hannah n'aurait jamais du devenir un vampire, cela bouleverse tout son plan. En me tenant par la gorge, il s'assurait à la fois ma fidélité et une vision précise des actions du Club Diogène. Ingénieux. Qui pourrait suspecter le pâle et timide loup garou ?

Mais je m'éloigne du sujet. Aujourd'hui, il m'a demandé d'aller lui trouver un livre. Un ouvrage assez rare, d'après lui, sur lequel il peine à mettre la main depuis de nombreuses années. Il a entendu parler d'une petite librairie à Berlin et, bien entendu, il refuse de s'y rendre lui même. Pourquoi se déplacer quand on a un valet ? Il m'y envoie donc, avec pour seule et unique consigne de rechercher et de ramener le livre. Bon sang, cela va me prendre des heures... Et voilà déjà la fin de la journée, je me rends donc au pas de course vers l'adresse proprement dite du commerce, et entre de manière tout à fait discrète. Il y avait peut être un ou deux clients quand je suis arrivé et j'ai décidé de me plonger dans mes recherches, préférant ne pas me laisser déconcentrer par les échanges entre la jeune vendeuse et ses clients. La mission avant tout. Je mets déjà presque dix minutes à trouver le rayon portant sur le sujet qui intéresse mon maitre. En ce moment, il ne lit quasiment que des ouvrages portant sur le surnaturel. Fantômes, vampires, légendes, etc. Vient ensuite l'étape la plus difficile. Trouver le livre. Prenant un à un chacun de ceux exposés dans les rayons, je perds quelques secondes précieuses à en déchiffrer le titre. Ce qui prends normalement une ou deux secondes à une personne normale me demande presque une minute entière.

L'heure de la fermeture approche, et je n'ai toujours pas trouvé. Lâchant un soupir, je lève la tête quand la vendeuse me salua. Elle me souhaita la bienvenue dans sa boutique, et me demanda si j'avais besoin d'aide. Prenant soudain conscience que je n'y arriverais pas seul, je lui réponds en bégayant, le regard fuyant : M... Mmm... Merci. Elle me dit ensuite qu'elle a dans l'arrière boutique d'autres livres portant sur le sujet. Je me sens rougir, ne voulant pas me lancer dans un sujet de conversation que je suis loin de maitriser. Je décide de mettre les choses au clair. De toute manière, si elle est assez observatrice, elle remarquera sans mal le blason du baron, brodé sur ma livrée. Je lui dis alors : Je cherche un livre p... P... Pour mon maitre. Il recherche "le P... premier d'entre eux." Avez vous cet ouvrage ? Je prends une seconde pour observer son visage du coin de l'œil. Elle parait jeune, mais étonnamment lasse. Son odeur interpella le loup en moi de manière significative. Mort. Métal. Je n'aime pas ça.

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The sun, the moon and the truth

L'homme recherchait effectivement un livre en particulier.
"Le Premier d'entre eux". Ce livre était tellement particulier que Lizzie l'avait mis au fond de la réserve. Elle ne sait pas pourquoi, il lui inspirait un mauvais sentiment. Qu'un homme tel que le client face à elle lui demande ça l'intriguait.

- Si je peux me permettre, c'est un vieux livre assez poussiéreux. De plus, de tous les livres dans ma librairie, c'est le seul que je n'ai qu'en un exemplaire. Je ne voudrais pas remettre en doute votre recherche, mais êtes-vous sur que vous souhaitez le lire ?

Elle savait que ce qu'elle disait à l'homme n'était pas convenable pour une libraire. Elle décida donc d'ajouter, avant que l'homme ne jacasse et que le bouche-à-oreille ne tourne en sa défaveur :

- Ne vous méprenez pas, je ne veux pas être trop curieuse. Elle chuchota alors : Ce livre rend juste extrêmement mal à l'aise. Je ne saurais vous l'expliquer, mais même couverture fermée, il dégage quelque chose de pesant, presque malsain. On dirait que ce livre veut nous tirer du côté obscur.

Elle rigola alors légèrement :

Enfin, je vous dis ça mais vu le monde dans lequel on vit, je suis surement encore trop innocente pour avoir le courage de me plonger dans ce livre. j'oublie parfois à quel point nous sommes entourés par le surnaturel

Quelle ironie pour un être fait de métal comme elle. Elle n'était même pas vivante.

Elle fit alors un léger sourire à l'homme, et lui indiqua d’un geste le coin le plus agréable de sa librairie.

- Je vais néanmoins aller le chercher. Puis-je vous proposer de vous installer dans le coin lecture en attendant ? Vous y serez plus à l'aise.

Elle lui tourna alors le dos, avant de partir dans sa réserve. Une fois qu’elle était sure de ne plus être dans l’angle de vision de l’homme, un frisson parcourut son échine. Quelque chose ne tournait pas rond avec lui. Elle ne savait pas encore quoi, mais elle allait essayer de continuer la conversation pour essayer de mettre le doigt dessus. Tant pis si elle dépassait l’heure de fermeture.

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