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Abraham Van Helsing
Abraham Van Helsing
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Mar 29 Juin - 19:56



Hungry Like The Wolf


Caché dans les buissons recouverts de neige, je glisse une flèche à pointe d'argent dans mon arbalète alors qu'un bruit se fait entendre au loin, malgré le blizzard qui hurle à mes oreilles : des hurlements. Des hurlements de terreur. Sortant de ma cachette je me lance dans la direction du bruit, mes pieds équipés de raquettes pour cette expédition, ce qui me permet de presque courir au lieu de m'enfoncer dans le manteau épais qui recouvre tout. Mon acolyte ne doit pas être très loin, mais impossible de le dire avec les gros flocons qui me bloquent la vue et s'accrochent à mes cils... impossible non plus de l'appeler pour ne pas donner l'alerte à notre proie, qui elle même semble avoir trouvé une nouvelle victime cette nuit.

Cela fait plusieurs mois que cette région un peu reculée est victimes d'attaques de loup garous, mais nous n'avons eu la confirmation de la vraie nature des attaques qu'il y a peu. Vu l'endroit, plusieurs autres explications s'imposent : chiens enragés, loups, ours, mais également un facteur humain : pervers ou dément qui auraient pu s'en prendre à ces personnes sans défense, vivant parfois loin de tout... C'est seulement la remarque d'un policier zélé qui en remplissant ses rapports, s'aidant d'un almanach, a découvert que toutes les attaques se déroulaient des soirs de pleine lune, avant de disparaître pendant les trois semaines suivantes pour survenir à nouveau... Herr Obserst en a parlé à son supérieur, le Uberkommisar Humbrecht... par chance le vieil homme du genre commode avait vu des choses pendant la Guerre, et voyait les vampires d'un très mauvais oeil ce qui l'avait décidé à rejoindre nos rangs. Il n'était pas du genre actif à faire des missions de nuit, mais parfois simplement perdre un dossier, oublier de mettre un tampon ou déclarer un vice de procédure pouvait nous faire gagner un temps précieux ou nous sauver la vie. C'était lui qui nous avait envoyé un télégramme quelques jours plus tôt, quand suite à la dernière attaque, il ne faisait plus aucun doute sur le fait que c'était bien un loup garou... Nous étions arrivés le soir précédant la pleine lune, mais il nous avait échappé, s'enfuyant dans les bois profonds malgré la neige. Au bout de longues heures de poursuite, la bête avait eu l'intelligence de rejoindre une sente de sangliers, rendant ses traces invisibles dans le sol retourné et couvert de boue... Il avait donc fallu attendre la nuit suivante... avec un temps affreux et me voilà, enroulé dans mon épais manteau à col de fourrure ) à progresser aussi vite que je pouvais pour retrouver l'origine des cris.

Bientôt j'arrive en vue d'un petit chalet montagnard, éclairé et dont la cheminée fume... seulement la porte est grande ouverte, chose impensable par se froid sans une bonne raison et mon coeur rate un battement en réalisant que j'arrive peut-être trop tard... Arbalète relevée je la tiens plus fermement alors que j'arrive tout près, entendant plus distinctement les hurlements et les bruits de chaos provenant de l'intérieur. La bête est là. Poussant du pied la porte claquant au vent je jette un coup d'oeil pour voir au final le monstre penché sur une silhouette au sol, dans une mare de sang, et je retiens un haut-le-coeur face au bruit de festin qui s'élève malgré les hurlements du vent. C'est mon ouverture. La bête me tourne le dos, c'est maintenant. Je mets en joue et vise, sauf qu'il a du sentir ma présence car je le vois se retourner lentement, les babines luisantes d'hémoglobine, et il se met à gronder sourdement en hérissant le poil. Je dois agir vite et je décoche une première flèche qui l'atteint à l'épaule. Un jappement lui échappe pendant que je glisse une nouvelle flèche dans mon arme. Sauf qu'en voulant reculer pour mettre un peu de distance, mes pieds rencontre une chaise abandonnée et je tombe en arrière.

Et là, je vois la bête se ramasser, prêt à bondir, et pendant un instant je pense qu'elle va me sauter dessus. Sauf qu'au-lieu de ça son corps passe au-dessus du mien pour fuir hors du chalet. Je me redresse à la hâte, arbalète en main et le suis. Il faut que je l'attrape ce soir, pour qu'il ne fasse pas de victime supplémentaire... Et à ma grande surprise j'entends grogner et hurler un peu plus loin. Suivant les traces je vois la bête en bas d'un arbre, en train de lacérer le tronc pour essayer de grimper, et en levant les yeux je distingue une silhouette dans les branches. Un gamin. J'étouffe un juron et trop pris à chasser cette nouvelle proie la bête ne fais pas attention à moi, me permettant de viser tranquille. La flèche vient se loger dans sa gorge et après quelques secondes à se débattre en râlant le corps retombe, inanimé sur la neige, dans une mare de sang rendu noir par la nuit. Petit à petit le corps se rétrécit, les poils disparaissent et ne laissent qu'une silhouette un peu rondouillette de femme. En m'approchant je la reconnais, c'est la tenancière de l'auberge où j'ai dormi! Bon sang... l'ennemi était juste sous nos yeux... M'approchant du tronc je bascule mon arme sur mon dos avant de lever le nez vers le gamin perché là-haut.

Eho! Tout va bien, tu peux descendre! Tu ne risques plus rien! Es-tu blessé?


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Severin Jäger
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Ven 9 Juil - 18:35

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Nous irons au bois
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C’était une soirée d’hiver comme les autres. Ses parents et lui avaient dîner assez tôt. En cette saison, leur quotidien n’était pas très passionnant. Leur ferme n’était pas encore raccordée au réseau électrique alors, ils évitaient de rester éveillés trop tard, économisant leurs lampes à huile. Oh ça, on était économes dans la famille Jäger. C’est comme cela qu’on crée les petites fortunes. Du moins, c’est ce que répète Frau Jäger quand Severin réclame de lire plus longtemps. Ils étaient en train de se mettre au lit quand les coups avaient retenti contre la porte. Des coups violents. Herr Jäger s’était saisi du fusil de chasse jamais très loin de la porte. Severin, curieux s’arrête de préparer les bûches pour que le feu dure toute la nuit. Leur chien grogne et couine tout à la fois, se tassant sous la table.

Qui est là ?” demanda alors son père d’une voix forte.

Pour toute réponse, des coups qui redoublent. Des grognements. Severin sursauta franchement. Il n’avait jamais entendu quelque chose de la sorte. C’était vraiment effrayant comme bruit. Ils échangèrent un regard avec sa mère. Ils étaient deux à ne pas être rassurés.

C’est le loup. Il aura pas nos animaux.” dit son père avec colère.

Il ne pouvait pas savoir qu’un loup aurait été en cet instant une bénédiction. Il ne savait pas qu’en ouvrant cette porte, il allait causer la mort de son épouse et la sienne. Il ne pouvait pas savoir. Il songeait aux habituels loups qui ravageaient les bergeries pas les habitations. Un loup, ça ne tue pas un homme armé. Il chargea son fusil, et ouvrit la porte. Il ne fallut pas plus que cela pour que la bête s’engouffre dans l’ouverture, bondissant sur son père qui n’eut pas même le temps de tirer. Sa mère fut prise pour cible, tétanisée par la peur, elle ne se défendit même pas. Comprenant que cet animal n’avait rien d’un loup, Herr Jäger hurla à son fils de courir, de fuir. Severin sortit de sa torpeur entendant son cri. Il passa par dessus la table, la bête essaya de l’attraper, griffant tout son torse, déchirant ses vêtements, mais il ne s’arrêta pas, conscient sans doute qu’il devait courir pour sa vie. Il passa par porte ouverte et se mit à courir. Il entendit bientôt des grognements derrière lui. Pourtant, il entendait aussi des coups de feu. Il y avait plusieurs loups ? Il n’était pas sûr de vouloir vérifier l’information. Il essayait de courir sans tomber dans la neige. Sa course était compliquée mais il savait que c’était la mort qu’il avait à ses trousse. Il était à bout de souffle et en regardant derrière lui, il vit une énorme silhouette de loup. Cours, cours, cours. T’arrête pas. T’arrête pas. Son regard accrocha sur un arbre. Il y vit sa seule chance salut, les loups, ça monte pas aux arbres. Alors il avait grimpé, s’écorchant les mains sur l’écorce du sapin s'agrippant à s’en faire mal partout. Mais il s’élevait petit à petit mètre après mètre. Pas assez vite. La bête sautait sous ses pieds. Il glissa et il sentit sa chaussure agrippée. Elle glissa de son pied et réussit à reprendre l’ascension. ça grognait en dessous de lui. l’arbre tremblait sous les coups répétés. Il était à plusieurs mêtres de hauteur. Il avait froid. Son cœur battait si vite.

La bête se lassa et partit après un dernier grognement. Mais Severin ne voulait pas descendre. Il allait revenir. Tant pis. Il préférait mourir de froid que dévoré. L’image de sa mère trop imprimée dans ses rétines. Et… Il resta là à pleurer, accroché, frigorifié. Un pied glacé d’être à nu. Il voyait sa chaussure déchiquetée en bas. Il avait mal au ventre aussi. Il n’osait pas regarder la blessure qu’il avait. Le temps s’écoula. Sans qu’il puisse l’estimer.

Et heureusement qu’il était resté perché. Un loup… Pas le même était arrivé à nouveau. Il essaya de lui jeter des branches dessus, mais ça n’avait pas l’air de le faire fuir. Et ses mains lui faisaient trop mal pour qu’il continue de couper des branches alors il resta juste immobile. Il allait mourir ici et personne ne le retrouverait. Pourtant l’improbable se produisit. Une carreau qui traverse la gorge de la bête qui s’effondre. Son corps mort qui change. Frau Zimmer ? C’était impossible. Il était en train de délirer à cause du froid. Et puis, il y eut la voix d’un homme. Le chasseur.

Et...Et….Et… L’autre… Y’en a… un … un autre…” réussit-il à articuler difficilement entre ses dents qui claquaient.

Mais s’il ne descendait pas, il allait mourir ici. Il ne sentait déjà presque plus son pied. Alors… Il essaya de descendre, les première mètres, il arriva à descendre sans trop de mal, puis ses doigts n’arrivèrent plus à sécuriser sa prise, et il tomba, heurtant quelques branches, la neige amortissant heureusement sa chute. Mais il n’avait plus la force de se relever.

Je...Je...je veux pas mourir…” murmura-t-il à l’homme en pleurant.

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Dim 11 Juil - 12:18



Hungry Like The Wolf


C’est une scène de cauchemar qui s’offre à moi alors que je m’arrête dans l’entrebaillement de la porte. A chaque fois, lors des missions, il y a cette seconde, cette ténue et infime seconde pendant laquelle, avant de contempler un désastre, on espère s’être trompé, on espère qu’on ne va pas voir ce qu’on craint de découvrir, que les choses ne sont pas aussi graves… ou mieux, qu’on est arrivés à temps pour éviter le pire. Je chéris les fois où c’est le cas, où notre arrivée a pu faire la différence, sauver des vies et je m’y raccroche, comme un naufragé à une caisse de bois, comme au promeneur égaré à sa lanterne dont la flamme vacille faiblement, mais qui représente et contient tout ce qui lui donne l’énergie de continuer, et d’aller encore et toujours là où on a besoin de lui, là on il saura faire la différence, même minime… C’est pour ça que ceux qui ont choisi le Club se sont engagés, car les missions réussies valent plus que les échecs, que ruiner les plans de Dracula, éliminer des menaces, arriver à sauver des familles de créatures sont des carburants suffisants, et des façons de donner un sens à nos existences si faibles et insignifiantes à l’échelle du monde et des siècles.

J’ai envie de savoir que j’ai oeuvré à rendre un monde meilleur, guidé principalement par le souhait de redorer le nom de ma famille, de racheter la faute de mon père, et de laisser un lieu plus sûr après l’avoir quitté qu’il ne l’était en arrivant… Et c’est pour ça que parfois, je supporte le spectacle d’horreur que j’ai devant les yeux, cet humain qui est maintenant bête, et qui se repaît d’une des habitantes des lieux bien que cette dernière soit déjà morte. Il y a déjà une mare de sang par terre mais le pire est le bruit, cet horrible gargouillis mouillé mêlé de mastication qui vous soulève le coeur, mais qui est aussi là pour m’indiquer une chose : si la bête mange, c’est qu’elle est occupée. Si elle est occupée, c’est que je peux frapper.

Par malchance mon premier coup rate, et en voulant tirer une seconde fois, je commets l’erreur de débutant de ne pas regarder où je mets les pieds pour ne pas quitter ma proie des yeux, et tombe en arrière sur une chaise abandonnée là. Curieusement, au lieu de m’attaquer, la bête me saute par-dessus, et pendant un instant je vois la fourrure blanche constellée de sang de son ventre avant qu’il ne retombe à l’extérieur et se mette à galoper dans la poudreuse.

Je retrouve rapidement la trace de la bête malgré la tempête de neige qui fait toujours rage grâce aux flaques de lumière provenant du chalet, et je peux enfin décocher un trait d’argent au loup trop occupé à vouloir attraper le gamin de la maison réfugié dans les branches hautes. Je reconnais le loup, contemplant sa forme humaine de femme avant de m’adresser au gamin pour lui dire de descendre.

Sauf que le vent hurle à mes oreilles et le froid mord mon visage et j’arrive à peine à l’entendre…seules quelques syllabes peut être plus lourdes que les autres pour que le blizzard ne les emmène pas retombent jusqu’à moi, mais pas assez pour que je puisse comprendre ce qu’il me dit. Alors je reprends, plus fort, mettant ma main en porte voix.

Je t’entends pas… mais viens n’aie pas peur… On va te tirer de là… C’est terminé…

D’un coup je vois la silhouette qui tombe, s’agite dans les branches avant d’atterrir sur l’épais tapis de neige au pied du sapin dans lequel il s’était réfugié. C’est un garçon qui doit avoir quinze ou seize ans, et qui est en chemise de nuit avec un pied nu… Et en l’aidant à se relever je remarque de profondes balafres sur son torse… Je ne pense pas que ce soit trop grave mais il va falloir s’en occuper au plus vite… Dans un geste rapide j’ôte mon épais manteau et le glisse sur ses épaules, le refermant sur lui.

Voilà, ça t’aidera à te tenir chaud… on va te s…

Les mots meurent dans ma gorge alors qu’une violente douleur explose dans mon épaule et que je sens trainé en arrière dans la neige. On me lâche ensuite et je découvre un autre loup tout près de moi, qui me contemple en grondant, les babines maculées de mon sang qui poisse déjà le tissu de ma chemise, et qui gèle quasiment immédiatement vu le froid. Pendant un instant je me dis que ça multipliera mes chances de survie en m’empêchant de trop saigner, mais là il faut surtout que je me débarrasse de l’autre bête, qui est plus grande et massive que la première. Il est trop près pour que j’utilise mon arbalète, alors je me mets à genoux, et tire le long couteau de chasse à lame trempée d’argent qui est rangé dans ma botte fourrée et lorsque la bête me saute dessus, j’essaie de trouver une ouverture pour le blesser, tout en l’empêchant d’attaquer ma gorge. On roule dans la neige pendant de longues secondes, alors que je suis prêt à défendre chèrement ma peau, mais la lutte est dure. Le loup a une force immense et je suis blessé et je rassemble mes dernières forces pour tenir sa gueule baveuse à distance de mon visage, pendant ce qui me semble être un siècle, évitant les coups de crocs et les griffures du mieux que je peux, quand soudain la bête sursaute avant de s’effondrer mollement sur moi, comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Et en quelques instants le corps devient plus fin et plus léger, reprenant son apparence humaine que j’arrive à repousser sur le côté, reprenant mon souffle.

C’est là que je vois Karl, sa carabine encore fumante en main, qui se penche sur moi.

Bon sang Bram, tu t’es encore mis dans de beaux draps! Je suis arrivé juste à temps on dirait!
Il… il y avait deux loups. J’ai abattu le premier un peu plus loin. Il y a un gamin vivant mais blessé… Il faut qu’on aille le soigner. Et moi aussi…
Viens-là.

Je sens des bras forts comme des troncs de chêne me soulever et m’aider à me remettre sur pieds. C’est seulement là que je me rends compte à quel point j’ai froid même si je porte plusieurs couches de vêtements.

Gamin? Gamin où es-tu?


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Severin Jäger
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Ven 3 Sep - 23:45

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Allongé dans la neige, il a l’impression d’être déjà un peu mort. Il a l’impression qu’il peut plus se battre que le froid a déjà commencé à grignoter son corps. Il va se changer en un corps gelé. Il a cette terrible impression. Il arrive même plus à pleurer. L’eau salé sur ses joues a gelé à demi, mordant un peu plus son visage douloureux. Mais tout est douloureux. Tout son corps. Il a l’impression que c’est la fin qui est déjà là. Mais il veut pas mourir lui. Il veut vivre. Il est trop jeune pour mourir non. ça s’peut pas. ça s’peut pas. ça s’peut pas. L’homme l’aide à se relever. Péniblement, il se remet sur ses pieds qu’il sent à peine. La chaleur du manteau lui dévore la peau. Il a si peur.

L’au...L’au… L’autre…” essaie-t-il de prévenir en vain.

Il n’avait même pas eu le temps de voir le loup qui lui arrache son sauveur. Il n’arriva pas à crier. Il regarda avec horeur l’homme se faire entraîner. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire ? Lâchement, il se remit en mouvement. Essayant maladroitement de courir. Mais ses jambes n’arrivaient plus à le porter. Il tombait tous les trois pas, s’enfonçant dans la neige. Il voulait pas mourir ici. Pas comme ça. Il voulait pas. Il luttait. Il essayait de lutter. Il s’effondra encore. Ses pieds lui faisaient plus mal. Il arrivait plus à bouger. Il essaya de ramper. Sa tête dans la neige. Tâche de couleur dans la blancheur du décor. Il n’entendit que de loin la voix de son sauveur. Il voulait répondre mais les mots passaient plus ses lèvres. Elles avaient bleuies un peu plus. Il arriva à peine à lever le bras. Il voulait pas mourir…

Ses yeux papillonnent. Il y avait trop de lumière. C’était ça mourir ? C’était le paradis ? Ou l’Enfer ? Il avait fait trop de bêtises, alors il avait pas le droit aux jolis ange et à la félicité ? Il avait mal… Bon sang… Il papillonna un peu plus des yeux. Il avait l’impression qu’un arbre lui était tombé dessus.

Gnnn…” fut le seul son qui passa ses lèvres au début.

Il essaya de se redresser et eut un gémissement plus fort. Il avait mal au ventre. C’était vraiment très douloureux. Il avait quand même réussi à s’asseoir en s’adossant contre le montant du lit et les oreillers. Merde. C’était sacrément joli en Enfer. Il regarda un peu autour de lui. C’était une chambre ? Il sentit aussi un truc dans son bras. Comme une aiguille avec un tuyau… ? C’était quoi ça ? Il avait jamais vu ça ? On lui faisait quoi ? Il paniqua un peu. Tirant sur le tube, essayant d’enlever ça… Mais ça faisait mal de tirer dessus… Rah !

Il continua de regarder autour de lui. C’était… Cossu. Il avait jamais connu un pareil luxe jusque là. ça faisait mal au Paradis ? Il palpa son torse douloureux, il y avait des bandages. Peut-être qu’il était pas… mort ?

Hé ! Y’a quelqu’un ? Hé…” lança-t-il d’une voix éraillée.

Sa gorge était comme engourdie.

Hé ! Je suis où… Hé… Me laissez pas tout seul… Hééé…

Il paniquait un peu. Il avait peur. Il voulait revoir ses parents. Il se sentait tout petit là. Un gamin perdu. Les souvenirs d’horreur n’arrivant que par bribes floues. Trop floues pour qu’il réalise vraiment. La confusion régnait dans sa caboche.

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Dim 3 Oct - 18:43



Hungry Like The Wolf


Parfois il suffit d'une chose, d'une toute petite chose pour tenir, pour se battre, et pour garder la volonté de résister... Et la mienne, à présent, est de savoir que tout près, il y a un gamin transi de froid et peut être blessé, qui a vu ses parents se faire tuer sous ses yeux, et qui doit mourir de peur dans cette forêt sombre au beau milieu de la nuit. C'est pour ça que je rassemble mes forces, malgré le froid qui m'engourdit petit à petit et mon sang qui poisse le tissu de mon épaule, malgré le poids de la bête sur mon torse qui me coupe le souffle, malgré sa gueule à quelques centimètres de la mienne, sa bave brûlante qui tombe sur mes joues, son haleine fétide qui empeste et qui forme des volutes de vapeur dans l'air glacé. Pour ce môme.

Alors oui, ça serait facile de lâcher prise, de tout abandonner et de sombrer dans un délicieux noir absolu, un rien reposant mais je me dis que si je le fais, qui se battra? Il y en aura d'autres certes, mais si tout le monde abandonne, bientôt il n'y aura plus personne pour s'élever contre les injustices et les menaces comme Dracula, ou comme ces loups... Que si plus personne ne trouve le courage de se battre pour ce qui est juste et bon, bientôt il n'y aura plus rien à sauver. C'est aussi ce qui m'a fait m'engager au départ, pas seulement parce que mon père avait choisi la même lutte que moi, même s'il a échoué, mais parce que je le pouvais. Parce que j'avais les capacités d'aider à rendre le monde un peu meilleur, à me sacrifier ne serait-ce qu'un peu pour poser ma pierre à l'édifice, avoir contribué à ma maigre échelle, à la hauteur de mes moyens et mes aptitudes, et parce que je n'aurais pas supporté de voir ma vie s'achever en me disant que je suis resté passif face à toutes les horreurs qui s'étalaient face à moi, les bras croisés. A moi tout seul bien sûr que je n'arriverai pas à renverser le monstre au pouvoir, mais si cent ou mille hommes ou femmes font un peu, on peut arriver à beaucoup... ne serait-ce que laisser une porte ouverte alors qu'elle aurait dû être verrouillée, oublier une signature en bas d'un document, tourner à gauche au lieu de la droite. Comme les battements d'ailes du papillon au Japon peuvent provoquer un ouragan à l'autre bout du monde, cet assemblage de petits gestes faits par une multitude peuvent renverser l'ordre établi, et j'ai envie d'avoir été un des rouages de cette grande machine. D'ailleurs, heureusement que je n'en ai pas été le seul, car malgré mes efforts la bête furieuse aurait rapidement fini par avoir le dessus, si mon camarade n'avait pas eu le bon réflexe et l'avait éliminé à temps.

Dans l'idéal, j'aurais aimé pouvoir les sauver, leur expliquer ce qu'ils étaient, leur donner des pistes pour vivre avec leur partie animale, voire leur faire rencontrer d'autres loups qui vivent en harmonie avec le loup en eux, mais ils sont un danger bien trop important, semant les cadavres derrière eux... mais heureusement, on a pu en sauver un. Enfin je l'espère, car il faut le retrouver. Je lui ai ordonné de partir se cacher et j'espère vraiment qu'il n'a pas trop souffert du froid, et qu'il n'y avait pas un autre loup qui aurait pu lui faire du mal. Je grogne quand Karl m'aide à me relever et passe sur mes épaules une lourde couverture qui était dans son sac à dos, le mien étant quelques mètres plus loin et je claque des dents en la resserrant contre moi. Je donnerai mon royaume pour un bain brûlant et une bonne soupe, mais le plus urgent est de retrouver le gamin... A nous deux on balaie rapidement les environs avant de le retrouver, inconscient mais en plutôt bon état. Par chance les loups n'ont pas attaqué le bétail de la famille et Karl harnache rapidement le solide cheval de trait qui s'agitait nerveusement dans l'écurie, comme s'il sentait le danger, avant de nous charger, le gamin et moi à l'arrière, bien emmitouflés.

Par chance il nous faut moins d'une heure pour retourner en ville, au cours de laquelle je lutte contre l'inconscience, me concentrant au maximum pour m'occuper du jeune homme qui a l'air d'aller bien, et on tambourine à la porte du médecin du village qui vient nous ouvrir en robe de chambre et bonnet de nuit, une chandelle à la main. Après un rapide examen du garçon, il envoie Karl le mettre au lit dans une des chambres en haut, avant de s'occuper de moi. La chaleur douce de son foyer a un effet léthargique presque aussi puissant que l'anesthésique qu'il m'injecte avant de me recoudre, et je me force à discuter boutique, de confrère à confrère, le temps que son aiguille se fraie un chemin dans la chair de mon épaule pour en suturer la plaie. Après ça, il me passe des vêtements propres une fois que je suis un peu débarbouillé, et je m'écroule sur un canapé du rez de chaussée, près de la cheminée, dans un sommeil sans rêves. Le lendemain j'ouvre les yeux alors que le soleil est bien haut, et après avoir discuté avec le constable du coin venu enquêter, à qui je sers une histoire d'attaque alors que nous nous rendions en visite dans la famille du gamin et non pas pour une partie de chasse, il semble content de notre version des faits, et surtout que son district soit débarrassé de la menace... Après un copieux petit déjeuner je remonte voir mon protégé qui commence tout juste à se réveiller, et je l'empêche de s'arracher la perfusion de nutriments fixée à son bras, m'asseyant sur le rebord du lit près de lui.

Doucement... doucement... je suis là... Tout va bien. La nuit a été difficile pour nous tous mais tu t'en es tiré...

Je laisse passer une seconde avant de croiser son regard et poser ma main sur son avant bras.

Est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé la nuit dernière ? De ce qui t'es arrivé pour que tu te retrouves ici?


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Abraham Van Helsing
“Bien qu’innocent, tu dois expier les péchés de ton père.” Horace

Severin Jäger
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Ven 29 Oct - 15:59

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Nous irons au bois
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Un homme était rentré dans la chambre alors qu’il essayait d’enlever ces choses dans son bras. Il fallait pas ? Mais c’était quoi tout ça ? Il n’était pas rassuré. Et puis, il était où, là ? Ses parents n’avaient pas les moyens de payer une nuit dans un si bel hébergement. Il ne comprenait pas. La nuit lui semblait si floue. Il se sentait juste encore frigorifié. Il avait eu si froid. Et… Il avait mal partout. Comme si tout son corps avait été jeté partout. Qu’on l’avait piétiné. Il eut une grimace en bougeant un peu. C’était qui cet homme ? Il ne se souvenait pas. Il le connaissait ? Pourquoi sa tête lui faisait mal comme ça ? Il fronça les sourcils.

Je… Je sais pas…

Il n’avait pas de souvenirs précis. Et il avait mal à la jambe.

Mes… Mes parents… Ils sont où ? Pourquoi je suis pas à la maison ?

Il se sentait vaseux, presque nauséeux. Son regard était fixé sur ces tuyaux bizarres dans son bras. C’était beaucoup trop bizarre. Il fallut plusieurs secondes pour que son cerveau lui distille une à une les images de l’horreur. D’abord le loup gigantesque. Le sang. Tout ce sang qu’il y avait chez eux.

Papa…. Et Maman… Ils…

Sa voix se brisa un peu. Il ne comprenait pas ce qui était arrivé. Ce n’était pas possible. Les loups, son père en avait déjà tué et… Ils étaient pas si fort et sanguinaires. Et… Il grimaça en ayant essayé de bouger. Il avait mal. Il se sentait pris d’angoisse. Il avait l’impression qu’il allait étouffer. Il se sentait si oppressé. Il avait du mal à respirer. Il se sentait paniquer. Il s’était passé trop de choses cette nuit. Il avait besoin d’air. Il avait besoin de sa mère. De sentir sa main dans ses cheveux, qu’elle lui dise que ce n’était qu’un cauchemar. Que rien de tout ça n’avait pu arriver. Ce n’était pas possible. Dans la vraie vie, il n’y a pas de monstre, c’est dans les contes. Dans les histoires pour se faire peur au coin du feu mais pas dans la vie réelle. Les loups, on les tue, pas l’inverse. C’était qu’un mauvais rêve. ça ne pouvait être qu’un mauvais rêve.

C’est… C’est pas vrai… J’ai… J’ai fait un cauchemar… Je… Je suis malade ? J’ai… J’ai eu quelque chose qui me fait imaginer tout ça… Pas vrai ?

Il était paniqué. Il avait besoin que cet inconnu lui dise que c’était ça la vérité. Que tout allait s’arranger, redevenir comme avant.

“J’ai… J’ai mal à la jambe… Je… Je… Je sens pas mes orteils…

Tout s’embrouillait tellement dans sa tête. Il tira le drap pour voir ses jambes. Son pied était dans un sale état. Bleui. Presque noirci par endroit. Il avait beau essayer de bouger ses orteils, ils étaient figés. Il comprenait pas ce qui se passait. Il n’arrivait plus à respirer. Son torse se soulevant trop vite et pourtant il avait la sensation d’étouffer. C’était pas possible. C’était un mauvais rêve. Il voulait se réveiller. Il voulait se réveiller…

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Ven 5 Nov - 16:17



Hungry Like The Wolf


Alors que la neige s'était remise à tomber à gros flocons autour de nous, je retiens presque une larme de joie lorsqu'au beau milieu des sapins et des bourrasques qui nous empêchent de progresser, on distingue les premières lueurs du village. En dehors de l'hiver c'est une promenade rapide qui doit être charmante, mais ce soir, entre le froid, la neige qui tombe et celle au sol qui nous arrive presque aux genoux rendant notre marche difficile, c'est tout sauf une balade de santé... Chaque pas est une lutte, surtout que le temps joue contre nous : je suis blessé, le petit aussi et l'un comme l'autre nous avons besoin de soins. C'est comme comme les marins se repérant aux lueurs des phares lors des tempêtes qu'on progresse, et bientôt les sapins se font plus clairsemés, la pente moins escarpée et on retrouve ce qui semble être un chemin. Les maisons, silencieuses et regroupées comme une nichée d'oiseaux massés les uns contre les autres pour se tenir chaud sont toutes proches, et grâce aux belles enseignes en fer forgé suspendues sur les façades, on repère rapidement la maison du médecin du village. Et si au début nous avons droit à toute une série de jurons prononcés avec l'épais accent bavarois, une fois la porte ouverte sa mine change, il pâlit, surtout quand il reconnaît le jeune homme qu'on ramène avec nous et nous fait vite entrer à l'intérieur.

Par chance le gamin va bien et je me retrouve en tête à tête avec le médecin, lui expliquant que nous avons été attaqués par des loups, ou des chiens errants, mémorisant bien chaque détail que je lui donne car il ne sera pas le seul à qui je devrai servir cette histoire, expliquant qu'on cheminait vers le village quand en passant près de la ferme du gamin on a trouvé des corps, et le petit un peu plus loin qui avait fui. Pour ne pas faire peser la honte et la vengeance sur les aubergistes garous qui n'y étaient pas vraiment pour quelque chose, surtout incapables de contenir leur partie lupine, je raconte que leurs corps aussi ont été trouvés parmi les autres. Heureusement il ne me pose pas trop de questions, me parlant simplement du pauvre gamin du nom de Severin qui est maintenant orphelin, et que d'autres personnes dans la région ont récemment été attaquées par des bêtes sauvages. Je me retiens de lui dire que maintenant l'affaire est réglée et le laisse me soigner, appréciant la chaleur du feu et la douce somnolence de mon corps qui se réchauffe en plus de l'anesthésique qu'il m'a injecté avant de s'occuper de moi. J'abandonne mes vêtements déchirés et trempés de sang pour m'écrouler et dors d'une traite.

Le lendemain j'arrive juste à temps pour empêcher Severin de s'arracher la perfusion qu'on lui a posée et lutte quelques secondes pour l'immobiliser, le temps qu'il reprenne ses esprits et surtout, de lui expliquer ce qui s'est passé la veille. Enfin... avant de lui expliquer, j'ai surtout besoin de savoir ce que lui sait. Afin de savoir comment agir. S'il ne se souvient de rien, ou de peu de choses, ça sera simple. S'il en a trop vu... il va falloir prendre certaines mesures. Et je sens ma gorge se nouer quand le gamin semble ne vraiment rien se rappeler de la veille, car cela implique que... je doive lui faire certaines révélations peu agréables. Comment peut-on apprécier d'annoncer à un gamin de quinze ans, peut-être plus, que ses parents sont morts et qu'il est seul au monde? Comment peut-on aborder ça sereinement, qu'en une seconde je vais faire basculer toute la vie de cet enfant? Ce sont les pires moments je crois. Pourtant quelqu'un doit le faire, et ce quelqu'un, ça sera moi... Je pince les lèvres, cherchant mes mots alors que je le vois lutter contre l'inconscience, se rappeler, refuser de l'admettre, et poser sur moi ses yeux perdus. J'inspire profondément avant de poser ma main sur son avant bras.

Severin c'est ça? Severin. Je m'appelle Abraham, Abraham Van Helsing... nous sommes chez le médecin de ton village, car hier soir ta famille et toi avez été attaqués par des chiens errants... Je suis... sincèrement navré de devoir te dire ça mais tu es le seul qui a survécu, car tu as réussi à te réfugier dans un arbre, hors d'atteinte. Mon ami et moi passions par là pour venir au village quand nous avons entendu des cris... nous t'avons trouvé et on a réussi à repousser ces chiens errants grâce à nos armes. Ensuite nous t'avons ramené... Je sais que c'est une terrible nouvelle donc... si tu as besoin de quoi que ce soit, que je prévienne quelqu'un... je ferai mon maximum pour t'aider d'accord?

Paniqué je le vois qui écarte les draps pour me montrer sa jambe et je fronce les sourcils. On dirait que sa peau a été brûlée par le froid... C'est vrai qu'il était pieds nus, ou à peine vêtu hier... Je pince les lèvres en me penchant un peu plus, examinant une de ses jambes, l'effleurant du bout des doigts.

Ce n'est pas très beau à voir... Je vais faire mon maximum pour soigner ça... Mais encore une fois, n'hésite pas, si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. D'accord? Je suis désolé pour toi... ça va être dur mais...ça va aller. Je te le promets.


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Mer 8 Déc - 18:33

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Nous irons au bois
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Severin n’arrivait pas à comprendre tout ce qui se passait. Et les souvenirs de la veille venaient par vague. Des vagues qui le submergait d’horreur. Il se noyait dans toutes ses images floues, dans ce qui n’avait pas plus de sens maintenant que la veille. ça n’avait pas de sens. Il avait peur. Il s’était passé quelque chose qui le dépassait. Et… Les mots de l’homme se mélangeaient aux images. Des chiens errants ? Non… Non, les chiens errants ne font pas ça. Il savait que des chiens errants, même nombreux ont peur de l’homme. Il vivait à la campagne, il savait ça. Les chiens et les loups n’attaquent que rarement. Et son père savait les défendre. C’était pas possible. C’était pas ça du tout ! Il mentait ! Il sentait les larmes monter à ses yeux. Et sa jambe… C’était beaucoup trop.

S’il avait besoin de quoi que ce soit ? Il avait besoin de sa mère. Il avait besoin de son père. Il fondit en larmes. Il n’arrivait pas à respirer, sa respiration devenant hoquetante. Il n’avait pas besoin d’un inconnu ou de ses services. Il avait besoin de ses parents !

ça… ça va pas aller !” hoqueta-t-il avec colère et tristesse.

Il essaya de se lever, bondissant avec la force du désespoir hors du lit, à l’opposé du docteur Van Helsing. S’arrachant les perfusions, dans sa chute. Parce qu’il n’arriva pas à faire un pas, son pieds abîmé glissant sans supporter son poids. Son corps s’écrasa par terre lui arrachant un cri de douleur. Il se traîna par terre, essayant de se relever en s’appuyant contre un meuble. Mais il n’y arriva pas, restant juste assis, perdu, en larmes.

C’est… c’est pas vrai… Vous… Vous mentez ! Vous êtes qu’un menteur !

Il avait besoin de diriger ses émotions vers quelqu’un et il n’y avait qu’Abraham dans la pièce. Et tout se mélangeait tellement dans sa tête. Son bras saignait qu’il se soit arraché la perfusion.

C’était pas des chiens ! C’était pas… Mon père… Vous mentez !” hoqueta-t-il perdu. “Je veux maman… Maman…

Pourtant l’image de sa mère couverte de sang lui venait à l’esprit. Il l’avait laissée et il s’était enfui. Il n’était qu’un lâche. Il avait laissé sa mère mourir. Il avait abandonné sa famille. Il était un fils indigne.

J’ai… J’ai… J’ai laissé maman… J’ai… J’ai…

Les larmes roulaient en torrent sur ses joues. Il ne méritait pas d’être encore vivant. Il ne méritait pas…
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Sam 18 Déc - 18:38



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Pauvre gamin... vraiment et sincèrement, pauvre gosse. Jusqu'à ce que ma bouche s'ouvre, que mes lèvres forment les quelques mots fatidiques, tout va encore bien, et tout son monde est encore en place à part ses blessures : stable, rassurant, tel qu'il l'a toujours connu, entouré de sa famille, dans sa maison. Pendant encore quelques secondes il va vivre dans cette quiétude, cette assurance tranquille que tout va redevenir à la normale dès qu'il ira mieux et qu'il sera soigné. Il rentrera chez lui, sa mère lui cuisinera de bons petits plats, il passera quelques jours avec un livre près de la cheminée, et puis il reprendra sa routine, ne repensant à cette fâcheuse nuit qu'en observant sa cicatrice, jouant peut-être même aux durs en la montrant aux filles... Oui... tout ça c'est ce qu'il s'imagine, parce qu'il est tout bonnement impossible d'envisager autre chose... et je déteste être celui qui par mes mots va chambouler toute sa vie, va ruiner ses espoirs et ses rêves, va lui infliger la plus douloureuse des blessures... parce qu'on ne se remet jamais vraiment de ça, parce qu'il n'y a aucune façon de vivre ce drame sereinement... et c'est moi qui va lui infliger ces blessures, en lui révélant la vérité.

J'essaie d'attendre, de lui offrir encore quelques secondes, quelques minutes d'innocence, de cette vie où tout est encore possible, où il n'a rien à craindre, mais je ne peux repousser l'inévitable trop longtemps. Alors je me lance, prononçant ces paroles qui sonnent horriblement creuses malgré toute l'empathie que j'essaie d'y mettre, malgré le soin que j'y apporte. Tout sonne froid et faux... et je ne peux que contempler son visage qui se décompose petit à petit alors que son cerveau commence à accepter l'inacceptable. Comprendre l'incompréhensible. Et je me sens si mal quand il comprend, quand il tente de sortir du lit, et surpris par son énergie, je n'arrive pas à l'arrêter à temps. Je le vois tomber sur le sol, arrachant sa perfusion au passage et me précipite pour l'aider à se relever. Je tombe à genoux près de lui et viens l'attirer contre moi avec force, ma main caressant son dos dans un geste que je veux rassurant.

Doucement... doucement... je suis désolé Séverin... je suis vraiment désolé... mais tu ne seras pas tout seul. Je serai là si tu as besoin d'accord? Je serai là... je serai là...

Je finis par m'asseoir sur le sol, l'attirant un peu plus contre mon torse, et le berce doucement sans le lâcher. Pauvre enfant dont je viens de gâcher la vie...

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Lun 10 Jan - 21:20

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Nous irons au bois
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Tout se mélangeait tellement dans sa tête. C’était impossible tout ce qui arrivait. ça lui filait la nausée. Il avait l’impression que sa tête était sans dessus dessous, tout son estomac aussi. Il avait tellement d’images qui revenaient. Impossible de chasser l’horreur qui revenait. Les cris, les bruits, les images. C’était comme une boucle, il revoyait sa mère se faire sauter dessus pas la bête, et les os qui se brisent dans un craquement mou et vivant. C’était… Trop précis pour ne pas être réel. Il n’aurait jamais imaginé de telles horreurs. Il ne savait pas ce que c’était mais ce n’était pas un loup normal. Ni des chiens errants. C’était monstrueux. Il n’était plus un enfant qu’on effraie avec des contes et pourtant, là, il avait l’impression que le Grand Méchant Loup avait détruit sa vie. C’était… Cauchemardesque.

Et sa jambe qui refusait de le porter. Son pied tout roide. C’était trop. Beaucoup trop. Il ne savait pas comment gérer tout cela. Il n’arrivait qu’à pleurer et à crier sur ce médecin. C’était trop. Il essaya de se dégager de ses bras, essayant vainement de le repousser. Mais il était à bout de force, et sans doute qu’une partie de lui savait qu’il ne restait que cet homme pour le serrer dans ses bras.

P… pourquoi…” gémit-il en finissant par enfoncer son visage contre sa chemise.

Il ne comprenait pas pourquoi eux. Pourquoi ses parents ? Pourquoi lui ? Qu’est-ce qu’ils avaient fait qui avait déplu à Dieu pour qu’ils soient punis ainsi ? Ils ne méritaient pas ça ! Ils ne méritaient pas cette horreur…

Qu…Qu’est-ce que… Je… Je vais devenir ?” hoqueta-t-il entre deux sanglots.

Il avait mal partout. Et sans son père, sans ses parents, qu’est-ce qu’il allait devenir ? Il ne voulait pas être seul. Il ne pouvait pas non plus aller chez ses soeurs qui avaient toutes d’autres de choses à gérer, comme leurs enfants. Et il n’était pas prêt à devenir un adulte… Il serra le tissu de la chemise de l’homme entre ses doigts. Le sang coulait un peu de son bras, mais l’arrachage de sa perfusion n’avait pas fait beaucoup de dommage.

Me… Me… Me laissez pas… Monsieur… S’il vous plaît…

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Jeu 20 Jan - 19:12



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Pauvre gosse... pauvre gosse qui s'est retrouvé bien trop vite arraché à l'étreinte douce de l'enfance, avec des problèmes d'enfants et des inquiétudes d'enfants. Pas une seconde on ne s'imagine que ses parents puissent mourir, car c'est tellement impensable, tellement abrupt, tellement idiot que ça ne vous effleure même pas l'esprit. Ils sont là, ils seront toujours là et voilà tout. Période bénie où les petites choses sont une fête, et où on ne s'inquiète que des devoirs, des disputes entre amis, d'avoir déchiré son fond de culotte en jouant avec ses camarades ou cassé son plumier. Voilà les seules inquiétudes qu'il aurait dû connaître à son jeune âge, se poser des questions d'adolescent, commencer à penser aux filles, à son métier, et non pas à voir sa vie chamboulée par des bêtes sauvages sorties tout droit d'un cauchemar. Et alors que je le serre avec force contre moi, ma main caressant son dos alors qu'il réalise seulement toute l'horreur de ce qu'il a vécu et qui le laissera marqué à tout jamais, je me dis encore une fois que j'ai eu de la chance d'avoir été épargné, d'avoir été protégé de cette douleur jusqu'à la mort de mon père, survenue seulement quand j'étais un homme, alors que je connaissais les risques de notre engagement.

Sa douleur me serre la gorge et je le garde tout contre moi, le berçant doucement, le laissant se vider de sa peine, le laissant pleurer. Loin de moi l'idée de refouler mes larmes ou de dire à quelqu'un de le faire, car c'est une des façons les plus saines d'exprimer ses émotions, et que le corps, submergé, dans un trop plein, n'a d'autre choix que d'ouvrir les vannes, et tout laisser sortir, comme le pus d'une plaie. Ceux qui ne pleurent pas et qui gardent tout enfoui en portent toujours les séquelles... ceux qui ont accueilli leur douleur apprennent à vivre avec... Et à cet instant je me promets de ne pas le laisser tomber, lui qui a perdu tout son monde en une seule nuit, lui qui a dû devenir un adulte, et l'unique homme d'une maison qui n'existe plus en une seule nuit. Je peux me permettre de l'accueillir sous mon toit, surtout qu'une jeune homme comme lui ne va pas me ruiner. Et s'il veut faire des études, je pourrai l'inscrire à l'université, ou le laisser apprendre la profession de son choix.

Comme s'il lisait dans mes pensées, ses sanglots s'apaisent le temps de me demander dans un murmure ce qu'il va devenir, et je réponds avec franchise.

Tu pourrais rester ici, si tu connais des gens chez qui tu pourrais t'installer. Mais si tu le souhaites je peux t'emmener avec moi à Berlin. J'ai un cabinet là-bas et une maison bien assez grande pour t'accueillir. Surtout que je vis en vieux garçon, avec Jenkins mon majordome. Il sera content d'avoir de la compagnie. Ou si tu souhaites chercher un maître d'apprentissage je pourrai t'en trouver un. Mais quoi qu'il arrive tu n'es pas seul d'accord? Je ne pars pas. Je resterai avec toi le temps que tu ailles mieux. Je te le promets.

Deux semaines plus tard.

Je souris à Jenkins qui nous attend sur le quai de la gare et lui fais un signe de la main avant de passer derrière Séverin pour pouvoir le rattraper si jamais il tombait. Il se débrouille bien sur ses béquilles mais l'amputation est fraîche et se déplacer sur un seul pied n'est vraiment pas chose aisée... J'attends que le flot des voyageurs descende avant d'aider ma nouvelle recrue, et nous regagnons enfin le sol Berlinois. Une fois le jeune homme stable je donne une accolade rapide à mon majordome qui s'incline légèrement devant le jeune homme, lui lançant un sourire chaleureux.

Bonjour monsieur Séverin, comment allez vous? Je me présente, je suis Jenkins, le majordome de monsieur Van Helsing. Ravi de faire votre connaissance.

Face à cette présentation si cérémonieuse je ne peux me retenir de laisser échapper un léger rire.

Allons Jenkins ce n'est tout de même pas le Kronprinz!
En effet monsieur, s'il s'était agi du Kronprinz je me serais adressé à lui en tant que "Votre Altesse Sérénissime".
Vous avez sûrement raison.
Là-dessus vous pouvez me faire confiance. Monsieur Séverin, êtes vous capable d'aller jusqu'à la voiture? Je suis garé juste devant.

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Lun 28 Fév - 20:58

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A toute chose malheur est bon. Longtemps il n’avait pas compris cette phrase mais depuis cette funeste nuit, il comprenait un peu mieux. La chagrin était toujours là. Forcément. Il avait tout perdu. Ou presque. Tout ce qui peuplait son monde d’enfant. Tout ce qui peuplait son monde d’adolescent. Mais il avait aussi rencontré son futur. Monsieur Van Hellsing. Parce qu’il lui devait la vie, il s’était juré de rester avec lui. Jusqu’à avoir payé sa dette de vie. Alors… Sans doute qu’il resterait toute sa vie avec lui. C’était un plan qui ne le dérangeait pas. En fait, partir, c’était moins douloureux que rester. Même si c’était quelque part assez effrayant de quitter la Bavière. D’aller à la grande ville. Berlin, ce n’était pas rien. Aucune de ses soeurs n’était parti aussi loin. Il se sentait aventurier et terrifié en même temps. Et puis, ce n’était pas rien de faire un si vaste périple sur un seul pied. L’amputation avait été nécessaire. Même si parfois, il avait encore l’impression de sentir son pied, il avait bel et bien disparu. C’était… Une épreuve de plus. Mais il ne pouvait pas baisser les bras. Un Jäger ne baisse jamais les bras.

Son humeur oscillait d’une façon absolument vertigineuse entre l’euphorie de la découverte, la peur du changement, et la douleur du deuil. Un manège d’émotions contradictoires. Vraiment très étrange à vivre. Le train était arrivé en gare à Berlin. Tout paraissait gigantesque. Il était émerveillé et aussi apeuré. Et si il n’était pas à la hauteur ? Si Monsieur Abraham n’avait plus envie de le garder avec lui ? S’il était un poids et non une aide ? Ces angoisses planaient au-dessus de sa tête. Il se fraya une chemin jusqu’à l’extérieur du train, de plus en plus adroit avec ses béquilles. Il ne voulait pas faire honte à M’sieur Abraham en tombant. Il était blessé, mais pas impotent.

Il releva le nez vers l’homme à qui Monsieur Van Hellsing venait d’offrir une accolade. Et il haussa un sourcil en l’entandant le vouvoyer. Il pouffa avec monsieur Abraham.

ça va ! Le voyage était long mais monsieur Van Hellsing est de bonne conversation ! Mais vraiment, vous pouvez arrêter de me vouvoyer, c’est bizarre ! Et puis, dites juste Severin ! Et oui, j’peux, vous en faites pas, pis j’me débrouille bien avec mes béquilles !

Et il était bien trop fier pour demander à être porté, ça, non ! Il commença donc à sauter à côté des deux hommes, prenant quand même le temps de bien prendre appui sur ses béquilles pour ne pas glisser. Il avançait à peine moins vite qu’eux. Il était juste un peu essoufflé en arrivant à la voiture, et il ne put réprimer un petit sifflet admiratif.

Eh bien ! Elle est rudement belle votre voiture, m’sieur !” lança-t-il à Abraham, pas vraiment conscient de toute la richesse de celui qui le prenait sous son aile.

Il prit place dans la voiture, un peu maladroitement, s’étalant à moitié sur la banquette arrière en grimpant mais il se remit bien comme il fallait, laissant la place à Abraham. Son regard collé à la fenêtre.

J’imaginais pas Berlin comme ça ! Comme c’est grand ! Et y’a tellement de gens ! C’est fou !

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Dim 20 Mar - 12:11



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J'étais resté avec lui, dans ce village bavarois perdu dans les montagnes sombres remplies de légendes jusqu'à ce que sa blessure soit parfaitement cicatrisée et que tout risque d'infection soit écarté. Après quelques jours où j'avais vraiment eu peur de le perdre, et que son corps, après toutes les terribles épreuves auxquelles il avait été soumis, n'abandonne la lutte, j'avais vu avec bonheur qu'il reprenait des forces, et qu'il guérissait, tout simplement. Evidemment, accepter de voir un de ses membres disparaître, une partie de lui-même être amputé était quelque chose d'extrêmement dur et violent, mais je lui promettais encore et encore que je veillerai sur lui quoi qu'il choisisse. S'il souhaitait vivre avec nous, la porte lui serait grande ouverte, s'il préférait rester ici, je m'assurerai qu'il ne soit pas à l'abri du besoin, et si c'étaient les études qui le tentaient, ma position de professeur à l'université permettrait facilement son admission... Il avait affronté tout cela avec une force et un courage provoquant mon admiration et mon respect, et ce qu'il traversait me rappelait beaucoup ce que j'avais moi-même vécu. Le pire moment furent les funérailles, où on dut l'emmener dans un fauteuil roulant, et je restai près de lui alors qu'il disait adieu à sa famille, dans le cimetière couvert de neige balayant par les vents furieux des sommets.

Heureusement nous voilà de retour, décision que j'acceptai avec joie. J'étais certain que l'avoir à la maison ferait plaisir à Jenkins et lui permettrait de ne pas être seul à longueur de journée, en ramenant un peu de vie et d'agitation. Le trajet en train s'était bien passé et le temps était passé rapidement, entre lecture, discussion et jeux de cartes dans notre compartiment. C'était vraiment un brave garçon et j'étais sincèrement heureux de le voir venir habiter avec nous, et pas seulement coupable de n'avoir pas su sauver ses parents et être arrivé trop tard... Jenkins est déjà là et nous accueille chaleureusement, mettant de suite notre invité à l'aise. D'ailleurs Severin le regarde avec surprise lorsque mon majordome le vouvoie, sûrement une des premières fois de sa vie qu'on s'adresse à lui de cette manière, et je vois l'anglais incliner respectueusement la tête à la remarque du jeune homme.

Très certainement Séverin tout court... Et n'hésite pas à dire si tu as besoin d'aide, il n'y a rien de honteux à cela. La preuve...

Avec un sourire amusé il ôte les gants qu'il ne quitte qu'à la maison, lorsque nous sommes seuls, et agite doucement ses doigts mécaniques avant de les glisser sous le coton blanc.

Je sais ce que tu as traversé mon garçon et je peux t'affirmer que ces prothèses pourront te permettre de tout faire comme avant...

On se met en route, Jenkins et moi épaulant notre éclopé qui boitille lentement en direction de la sortie de la gare. Heureusement le flot des voyageurs s'est calmé, sûrement parce que ceux du train que nous venons de quitter s'est éparpillé, et que ceux du train suivant ne sont pas encore là... Au moins ne risque-t-il pas d'être bousculé... Comme l'avait annoncé mon domestique la voiture est garée juste devant et j'éclate de rire face à sa réaction, avant de l'aider à grimper à l'arrière. Jenkins se met au volant et souriant par-dessus son épaule, après qu'on ait démarré, lance.

Je t'apprendrai à la conduire si tu veux. C'est toujours pratique d'avoir quelqu'un d'autre qui sait manoeuvrer cet engin, au cas où monsieur ou moi ne serions pas disponibles.

Je suis certain que cette proposition n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et on se met bientôt en route, mon majordome se glissant souplement dans le trafic berlinois fait de voitures, de calèches et de tramways et j'observe avec amusement l'émerveillement du jeune homme face au spectacle de la grande ville.

Tu vas t'habituer je te le garantis. J'ai aussi été surpris en venant, Amsterdam est une ville bien calme à côté...

Il nous faut un petit quart d'heure pour arriver jusqu'à notre demeure, et la berline s'arrête devant le perron. J'aide Séverin à sortir et on grimpe doucement les quelques marches menant au hall d'entrée.

Bienvenue chez toi! Ta chambre t'attend au deuxième étage mais pour l'instant nous t'avons installé dans un petit salon que je n'utilise pas beaucoup, le temps que tu puisses avoir ta prothèse et que tu sois à l'aise pour t'en servir. On te fera la visite du rez-de-chaussée tout à l'heure. Est-ce que tu as faim?

La porte d'entrée se referme et mon camarade apparaît, portant le sac contenant les maigres affaires de notre rescapé, nous précédant dans sa chambre temporaire. C'est une petite pièce agréable, où le sofa a été poussé dans un coin pour laisser place à un lit à barreaux de fer une place aux oreillers moelleux, descendu du dernier étage.

Et voilà!


panic!attack

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