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Diamonds never die | w/ Ludwig Von Offenberg Empty Diamonds never die | w/ Ludwig Von Offenberg

Ven 6 Aoû - 15:04


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Diamonds never die

« Ce Walter Gropius est fantastico ! J’aime sa vision dell’arte ! » La Casati avait passé la matinée avec cet architecte, fondateur d’un mouvement et d’une école. L’homme ambitionnait de mélanger tous les arts dans une seule école afin de créer les nouveaux artistes de demain. Evidemment, la curiosité de Luisa Casati avait été piquée et elle avait fait des pieds et des mains pour le rencontrer. Véritable femme cultivée, elle avait adoré la conversation qu’elle avait eue avec l’homme. Philosophie, théâtre, architecture, tout y était passé. Subjuguée par tant d’intelligence, Luisa avait accepté de donner de l’argent à l’école afin qu’ils puissent mettre en œuvre leur grand projet. « Vous êtes aussi brillante que Shakespeare, Signore Gropius. L’arroganza en moins. » lui avait-elle dit en partant. La veille, la marquise avait encore eu une dispute avec le dramaturge. Elle était particulièrement vexée de la tournure qu’avaient pris les événements. William avait osé détruire un vase de Chine avant de partir avec grand fracas, comme il avait coutume de le faire. Les insultes en italien avaient fusé dans tout Ermelerhaus, elle hurlait des « merda, stronzo, poeta fallito » et autres douceurs à l’encontre de l’homme qu’elle aimait un peu plus que les autres, tout en le raccompagnant vers la sortie.

La Casati avait donc décidé d’organiser une grande soirée pour ses semblables le lendemain. Et, surtout, elle avait fait en sorte que cela revienne aux oreilles de Shakespeare afin qu’il sache qu’il n’était pas le bienvenu. Elle avait invité tout le gratin berlinois à ce qu’elle avait sobrement intitulé : La chasse à l’homme.Elle n’en avait pas dit plus. La marquise adorait être énigmatique. Bien que tout était dit dans le titre pour cette fois-ci. Pour l’occasion, elle avait demandé à Paul Poiret de lui confectionner une tenue de Diane chasseresse. Le pauvre homme avait eu de nombreuses sueurs froides devant les extravagances et les exigences de la Marchesa. Ils étaient finalement tombés d’accord sur une longue robe drapée vert d’eau, agrémentée de véritables diamants, car rien n’est trop beau pour elle. Sur sa tête, elle avait fait confectionner une tiare avec des véritables bois de cerfs. Marcello, un de ses serpents trainait autour de son cou et sur ses épaules alors qu’elle s’admirait. Luisa Casati ne se lassait pas de regarder son reflet dans le miroir, tout n’était que splendeur lorsqu’elle passait sous la main experte de Paul Poiret. Tout en se laissant habillée et coiffée, la reine auto proclamée de Berlin discutait avec ses deux guépards. « J’ai entendu Kandinsky est revenu de Russie il y a quelques jours. Il doit me peindre. » Dans un claquement de doigts, elle fait venir son homme à tout faire (et accessoirement celui qui étanche sa soif lorsqu’elle en a le désir.) qui était tapi dans un coin de la chambre de la marquise. « Günter, tu écris pour Kandinksy qu’il doit me peindre demain. » Elle lève un bras dégingandé pour que Marcello s’y enroule et s’avance en hurlant à ses domestiques. « Andare ! Ils vont venir ! »

Affalée dans son trône, la Marchesa observe tous ses invités dans une pause lascive. Ils sont là, tous les vampires de la capitale, à discuter de tout, de rien. Très certainement de rien. Ils ont peut-être eu le baiser de l’immortalité, mais ils ne brillent pas tous par leur intelligence. C’est tout du moins l’avis condescendant que Luisa Casati se fait d’eux. La vérité est telle qu’elle s’ennuie sans Shakespeare. Balançant une jambe par-dessus l’accoudoir, elle discute avec une domestique pas vraiment à l’aise à l’idée d’être entourée d’une telle population. « Tu vois le gros là ? Idiota. La conversation me fait dormir. Mais il est ministre, alors il vient. »

Pourtant, une entrée la fait se redresser et sourire de toutes ses canines. D’un bond, elle se lève, ouvrant les bras pour enlacer Ludwig Von Offenberg. Luisa Casati se permet bien plus que ce qu’elle devrait avec lui. Mais elle se moque de tout, elle est immortelle. Et elle est marquise. « Mon cher Luigi, amoooore ! » La Marchesa accompagne la fin de sa phrase d'un baiser passionné sur les lèvres de l'homme de l'ombre du comte, extravagance qu'elle s'octroie avec tout le monde. Ses yeux charbonneux, illuminés de son sourire, parcourent son visage fermé. « C'est toujours un piacere de te voir ! » Plaisir qui n'est peut-être pas partagé, mais elle s'en fiche, s'accommodant de sa présence comme un gage de haute estime de la part du comte. Ses grands bras fins l'invitent à prendre place à ses côtés.« Le petit trône, tu as habitude. » Elle dissimule à peine un sourire moqueur alors qu’elle reprend place, claquant des doigts pour faire changer la musique afin de couvrir le brouhaha qui commence à l’insupporter.

« Tu sais j'ai fait comme tu veux pour Van Helsini. Je crois pas qu'il fait du mal à une volare ! » C'est alors qu'un rire clair sort de sa bouche pendant que son serpent s'aventure vers Von Offenberg. Elle le rattrape en baisant la tête de l'animal. « Marcello, pas poli ça ! Tu vas voir Luigi, ce soir grande festa par la Casati ! Grandioso ! J'ai invité uniquement les nôtres. Il loro piacere è il mio ! » A nouveau un rire de hyène s'échappe de ses lèvres. « Alors, tu me dis pas les nouvelles ? » Au moins, Ludwig est plus divertissant que tout ce zoo qui se pavane devant elle
 
PRETTYGIRL
Ludwig von Offenberg
Ludwig von Offenberg
Enfant de la Nuit
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Lun 30 Aoû - 19:52
Diamonds never die
Luisa&Ludwig
Everything I touched was golden
Everything I loved got broken
On the raod to Mandalay
Every mistake I've ever made
Has been rehashed and then replayed
As I got lost along the way

Il ne dit rien, ce frère qui à mes côtés, prétend être la victime d'un ennui qu'il n'a jamais connu, d'une lassitude qu'il aime feindre pour tromper ceux assez fous pour le penser fatigué par les années, par des siècles à errer sur une terre peuplée d'individus qui finissent tous par se ressembler, par de ne faire plus qu'un, fusionner pour n'être qu'une seule entité dirigée, gouvernée par les mêmes ambitions et pulsions, par ces vices voués à se transmettre, à se faire maladies, pestes partagées par cette humanité qui n'est plus que foule grouillante tolérée par les éternels, nuisance nécessaire ; qui à sa manière, exprime toute cette gratitude qu'il ne prendra jamais la peine de formuler, cet amour fraternel qu'il infuse, diffuse en ce silence plaisant, durant lequel, je me fais moi-même voyageur au sein de mes pensées, de ma psyché, le remerciant de n'essayer de se faire vivant en ma présence, d'être autrement, de tenter de me tromper, d'entretenir des habitudes et des manières trop humaines, pour à la place, me permettre de me lover dans son aura, de l'aimer, cette honnêteté qui est sienne, cette noblesse qui est la sienne, de continuer, malgré les siècles, de m'avoir accepté à ses côtés, de m'avoir pardonné mes envies, cette obsession que je porte à une sirène dont la silhouette continue de me hanter, dont les souvenirs se font mirages à la surface de mon derme, fer ardent venant poignarder mes viscères, lacérer mes organes, brûler mes artères pour arracher à mon être, ce désire qui n'est que poison, visions de ce temps où, dans ces bras, j'étais l'empereur d'un monde qui n'a jamais existé, d'un royaume qui n'a duré que le temps d'un caprice, d'une lubie.

« Demain soir. » Sa voix se fait tendre feulement, étrange ronronnement qui déchire le silence, m'oblige à rouvrir les yeux pour sur sa silhouette se détachant de la pénombre, mes prunelles abîmées par la faim, par des instincts bafoués, refoulés. « La Casati organise une de ses fameuses soirées. » Malgré ce sourire que je vois fleurir sur ses lèvres, il poursuit, ignorant ce grondement qui s'échappe d'entre mes crocs désormais apparents. « Tu iras. J'ai besoin que tu sois mon représentant, que le Baron, et non mon ombre, se montre, se fasse grand et puissant parmi les nôtres. » Le reproche qui suit me fait presque bondir de mon siège, essayer d'échapper à son regard, à cet affrontement que je n'ai le courage de mener ce soir. « J'ai besoin que tu existes, ou ils commenceront à oublier qu'il est de bon ton de te craindre, de trembler à ton passage, pour ces courants d'airs que tu sèmes dans ton sillage. »

Ne suis-je donc que cela, au final ? Que ce rapace que tu gardes à tes côté, ce terrible prédateur que tu tiens en laisse, que tu lâches sur cette populace que tu aimes voir s'amasser à tes pieds, tomber à genoux, embrasser ce sol que tu foules quand tu prétends être ce Dieu que tous attendaient, ce Seigneur plus cruel encore que celui que l'on dit régner sur les cieux ? Suis-je cela, mon frère ? Ton simple émissaire ? Ton archange le plus dévoué, le plus décidé à te plaire, à satisfaire ces ambitions que je n'ai trouvé belles qu'un temps ? Ce bras armé qui pourfend selon tes volontés?



Au milieu des corps se rencontrant, s'effleurant, je me fais immense anomalie, ombre en plein jour qui ne sait se fondre dans la masse, qui se découpe entre les silhouettes des invités, des êtres, des hommes et femmes dont les regards ne cessent de se faire insultes, injures, silences choqués, surpris qui font courir le long de mon échine, bien des frissons, de désagréables tremblants qui parviennent à me faire serrer les crocs, esquisser cette moue désagréable, cette grimace dissuasive qui m'épargne la corvée de devoir répondre à des salutations dont je n'ai que faire, d'engager avec de quasi-inconnus, ces conversations pleines de banalités, d'évidences que je n'ai le cœur de supporter en cette soirée, auxquelles je suis bien heureux d'échapper, tandis que parmi ceux qui s'entassent en ce lieu pour se perdre en plaisirs inutiles et autres folies destructrices, je me fraye un chemin, m'impose, me fait fléau que tous tentent d'esquiver, de ne point de trop près effleurer, de crainte probablement de s'attirer les foudres d'un jugement divin, de se voir condamnés pour avoir péché, trouvé en cet endroit, ces extases impies qui enfantent de nouveaux désirs, se font mères de tous les excès, d'une faim qui ne connaît la satiété, qui finit toujours par l'emporter, devenir plus obsession que simple pulsion, être cette démence à laquelle on ne refuse rien, cette perdition pernicieuse que j'ai vu emporter tant de ces vieilles âmes qui furent là au premier jour, qui dans leurs plus beaux moments de folies, se disaient éternels, incapables de trépasser, délaissés, craint même, par cette fatalité qui n'aime être distancée, cette fin qu'il nous faut tous affronter un jour, étreinte, embrasser en demandant pardon, en priant pour que soit oublié, cette vie dont l'au-delà se contrefout bien, cette existence qui ne sera rien aux yeux de ceux qui suivront, des survivants, de cette nature qui prospérait avant que nous venions au monde. Vêtu d'un immense manteau sombre, rehaussé d'un épais col en fourrure, je me fais ombre glissant au milieu des anonymes, de ces visages qui se tournent vers moi au détour d'un souffle, d'une phrase, d'un de ces silences qui m'entourent si bien, se fait magnifique cavalière à mon bras, épouse qui sublime la sévérité de mon regard, toute cette cruauté qui auréole mon crâne, se fait macabre couronne dont je n'ai honte, jalouse maîtresse m'épargnant la présence futile d'opportunistes, d'autrui, mais se doit de s'étioler, pour la venue de la marquise, qui comme toujours, hurle mon prénom, se fait grande princesse, exubérante diva qui roule des hanches jusqu'à moi, les mains tendues en avant, les lèvres prêtes à s'échouer sur les miennes, le temps d'un baiser toujours trop passionné à mon goût, souillé par l'envie de m'humilier, de me rabaisser, de ne faire de moi, qu'un petit garçon comme un autre, un faux enfant dont le courroux n'est qu'une distraction de plus, une attraction presque, qui est toujours récompensée de plus d'attentions de ce genre, de gestes que je déteste, méprise, haït alors qu'elle se donne en spectacle pour moi, minaudant, fredonnant, feulant comme une panthère en me désignant ce siège sur lequel je m'installe, non sans étouffer un grognement agacé, sans arriver à ne point dévoiler, le temps d'une grimace, la pointe de mes crocs.

J'accepte de jouer avec toi uniquement parce que Vlad te trouve amusante, apprécie l'abondance de ta décadence, ce désir que tu as de te faire grande actrice de ta vie, fausse impératrice dont les sujets ne jurent que par l'excès, l'ivresse, cette allégresse qui est souvent bien cruelle amie. Avec toi, je danse, je valse parce qu'il me l'ordonne, parce qu'il me tient à la gorge, connaît le nom de ma plus grande faiblesse, sait que par loyauté, envie de lui plaire, je serais prêt à me faire apocalypse sur cette terre, comme pieux pénitent rampant dans la poussière, dans les ossements.

Installé sur ce trône volontairement petit, je me redresse, toise sans peine la foule dont je perçois les regards sur ma personne, ose même relever le menton, dévoiler sous les plis de mon épais manteau, la courbe de cette rapière terriblement mortelle, de cette arme qui ne me quitte jamais, et dont la garde est ornée de quelques écailles, d'un hommage à la nature même de celle qui, venue des marées, se fit écume et tempête en ma vie, catastrophe m'arrachant à la mortalité, à cette humble existence qui était mienne, à ce quotidien où je n'étais que père, marin, époux, amant, être fait de vices et de travers, d'espoirs et de rêves dont aujourd'hui il ne reste plus bien que des fragments, des bribes que je ne parviens à retenir, décousues pensées que je regrette de n'avoir sauvegardé, qu'en de rares instants de solitude, je m'efforce de retrouver, de préserver ; ne glissant ainsi qu'un regard au reptile curieux, à ce serpent qui bien vite s'en retourne à son giron là où elle, sème le début d'un intérêt en ma personne, l'envie de desserrer les lèvres, de m'abîmer dans les tréfonds d'une conversation, de presque, lui pardonner ses manières, leur trouver cette touchante envie de provoquer que l'on pardonne aux cœurs encore trop jeunes, trop rebelles, que l'on aime, parce qu'elle est la preuve que l'on vieillit, s'assagit, que l'on accepte les offenses du temps, l'on comprend enfin la beauté d'une âme usée par les années, les siècles, les déceptions, les épiphanies et autres révélations.

« Si tu crois cela, c'est que ce cher Abraham sait effectivement plaire aux femmes. » finis-je par lui souffler, un sourire aux lèvres, une pointe de mépris dans la voix, dans ce geste qui me permet de venir lisser ma barbe impeccablement taillée, soigneusement brossée, parfumée des gémissements de mon dernier repas, de cette victime qui entre mes bras, me suppliait de l'épargner, de me faire miséricordieux, de me soucier de ces pleurs, de sanglots qui finirent par cascader dans le creux de mon cou. « Il a appris des erreurs de son père, sait qu'il ne peut se permettre d'être tendre, trop faible, de jouer au saint sans risquer de choir. »

De la disgrâce de son père, il a retenu mon odieuse trahison, la dureté de mon regard, le tranchant de ce cœur qu'il pensait séduire d'idéaux qui ne tiennent jamais face au temps, qui finissent, inéluctablement, par s'effriter, s’éroder, devenir rancœur et regrets, remords rongeant la raison et le cœur. Sur sa personne, il sait que se projette ma silhouette, mon ombre, mon envie de le torturer, le pousser à dépasser ce géniteur, à sauver son nom de l'amnésie, à faire de lui, un adversaire digne de cette violence que je réprime.

« J'aimerais que le plaisir soit partagé. » En coin, je lui glisse un regard, ne pouvait contenir ce rictus d'enfant terrible qui illumine mon visage. « Dracula s'excuse de ne pouvoir être là, d'où ma présence. Il tenait à ce que je te dise que je serais son moyen de se faire pardonner. »

Une occasion pour toi de t'amuser, avait-il fini par ajouter, juste pour me voir enrager, lui grogner qu'un jour, je me ferais un plaisir de te crucifier à la porte de sa chambre, toi et ta ménagerie d'animaux sauvages.

D'un battement de cils, je feins l'ennui, ose croiser le regard de certains convives, de regretter, de n'être venu avec de quoi me nourrir, pour mieux soupirer, refuser toute tentation, tentative de me corrompre, de me faire danser avec les plaisirs, les passions, les interdits, ces éphémères contre lesquels je lutte afin de ne jamais devenir comme celle, qui au détour d'un caprice, n'eut aucune peine à m'abandonner, me rendre à cet océan auquel elle m'avait dérobée.

« Que voudrais-tu que je te dise, Luisa ? Berlin ne change pas. »

Pas autant que je l'aimerais, trop doucement au goût de l'être impatient que je suis parfois, qui aimerait faire trembler les fondations de l'évident au moindre de ses pas, être ce prédateur dont les crocs enserrent le destin, cette immense araignée trônant au centre d'une toile que ses proies voient comme une galaxie, un univers à conquérir.

« Les hommes non plus et les nôtres... »

Je retiens de justesse un rire méprisant, me contentant d'une simple expiration.

« Ils célèbrent pour l'instant. »

Je marque une pause, le temps de plonger en ses iris, mes prunelles assombries par une faim que les siècles n'ont su dompter.

« Et toi, tu embrasses toujours autant. »

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