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Dante Uccello
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Mer 19 Jan - 1:11

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

La nuit, l'heure où les créatures de l'ombre partent en chasse.  Il est temps pour le chasseur de partir.

"Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?  Au charnier !" Murmure t'il, alors qu'il attache le masque sur sa tête. Le costume noir, impeccable, sans l'ombre d'un poil ou d'un pli, semble se fondre dans l'obscurité, alors que son propriétaire s'enfonce dans les bois. Cette forêt, il la connait aussi bien que ses congénères volants. Il sait où trouver les points d'eau, où se réunissent les cerfs, où ils aiment se gaver d'herbe fraiche. Mais ce ne sont pas eux qui l'intéressent, bien qu'il se dirige vers leur groupe. Il traque leur prédateur. Un vampire, un familier d'Offenberg, qui ne peut rester une nuit sans avoir vidé une créature de son sang. Il n'a été transformé que récemment, et reste vulnérable, même s'il ne s'en rends pas compte. Il s'imagine être le plus fort, surtout lorsqu'il fond sur sa proie sans défense pour lui arracher la gorge. Immobile, le bec légèrement relevé, il attends, se mêlant aux arbres, aux pierres. Nul ne se rends compte de sa présence. Un lapin passe même entre ses jambes, confiant, et grignote un brin d'herbe avant de s'en aller sans se retourner. Puis, le vampire vient. Il le voit, à la lisière de la prairie, s'approchant lentement du groupe de jeunes cerfs. Il a déjà repéré sa proie : un jeune mâle, aux bois encore recouvert de velours, qui paisse paisiblement, inconscient du danger. Il est temps d'agir.

Le Corbeau releva sa manche, et, de la pointe de son couteau, fait perler une minuscule goutte de sang sur son poignet. Le vampire se fige, et il hume l'air, cherchant l'origine de cette appétissante odeur. Pourquoi saigner un cerf quand on peut avoir un Homme ? Il tourne la tête vers le sous bois, repérant la trace de l'Homme, et, le sourire aux lèvres, il s'élance. Il court, élançant ses jambes au dessus des grandes herbes, riant hystériquement. Quel est l'idiot qui s'aventure ainsi dans une forêt en pleine nuit ? Il le paiera de sa vie. C'est ce qu'il croie, c'est ce  qu'on lui a toujours appris. Celui qui l'a transformé à vanté l'intelligence supérieure des vampires, qui les amenait bien au dessus de ces pauvres êtres humains, mortels et si bêtes... Il est naïf, hélas. On ne peut plus rien pour lui. A peine le sous bois atteint qu'il tombe, fauché en pleine course. Il tente de se relever, mais une canne, au bout d'argent, s'écrasa sur sa joue, brulant sa peau, ses chairs, et lui causant d'affreuses souffrances. Il hurle et ouvre les yeux sur son agresseur. Un homme, celui qui portait cette odeur si attirante. Un homme grand, tout vêtu de noir, portant un masque d'oiseau. Aucun son ne sort de la bouche de cet homme, qui, sans aucun remords, extrait une longue lame d'argent de sa canne pour trancher les ligaments des mollets du vampire. Le voilà incapable de marcher, l'argent brûle la blessure.  La lame avait été recouverte d'eau bénite, tout comme la canne. Le vampire râle, demandant suppliant son agresseur de le laisser en vie. Mais il n'écoute pas. Le voilà qui applique aux bras le même traitement qu'aux jambes, immobilisant le vampire.

Les mains gantées du Corbeau fouillent les poches, la veste, la sacoche du vampire, et il y trouve quelque chose de très intéressant. Une fiole, en or massif. Il l'ouvre, et sens, malgré son masque, une forte odeur de sang. Il ignore à qui ce liquide vermeil a appartenu, mais cela ne fait qu'amplifier sa froide fureur. Il trouve dans la sacoche deux autres fioles, avec cette fois ci des pierres précieuses incrustées dans l'or. Après quelques secondes d'observation, le pied appuyant sur la gorge de sa victime, il reconnait ces objets. Ce sont des fioles créées par un puissant sorcier, il y a plusieurs siècles. On raconte que le sang contenu dans chacune d'elle donnerait la force de mille hommes. Le Corbeau laisse échapper un ricanement. Ce ne sont que des fables, à ses yeux. Par contre, il sait que ces artefacts intéresseraient le Club Diogène.  Le vampire râle, essayant de se débattre, en vain. L'homme range les fioles dans sa veste, avant de se figer. Un craquement. Il n'est pas seul. Ce craquement était lourd, et n'avait rien d'animal. Il reprit son arme et la leva, prêt à se battre. Un homme ne tarda pas à sortir des buissons. Il est plutôt grand, et à une forte carrure. Le Corbeau se rassure, sans pour autant baisser sa garde. Ce n'est pas un vampire, mais rien ne dit que ce n'est pas un complice de celui qui git et gémit à ses pieds. Son pied appuie un peu plus sur la gorge du vampire tandis qu'il prends la parole, demandant à l'importun, d'une voix sifflante, à l'allemand parfait : Qui que vous soyez, vous n'avez rien à faire ici.
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Mar 1 Fév - 19:47


Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?


Le Caire, une semaine plus tôt.

J'écoute d'une oreille distraite la vieille radio crachotant une chanson à la mode en arabe tout en feuilletant le journal histoire de me tenir au courant des affaires du monde. Et on dirait que ce monde ne se passe pas trop mal, entre la Grande Bretagne qui se reconstruit maintenant que Dracula en a été chassé et que les vampires doivent vivre en harmonie, et sur un pied d'égalité avec les humains sur place, et cette Europe d'entre deux guerres qui vit une période de prospérité encore jamais atteinte, faite de progrès technologiques et industriels, d'une vie quotidienne plus douce et de moyens de transports nous permettant de traverser le monde en une poignée de jours, là où il y a cent ans encore traverser simplement sa région était une épopée... tiens, un type étrange, un certain Simon Kimbangu fonde son église... qui rassemble déjà de nombreux fidèles. Bizarre...

Je continue à parcourir les lignes dont l'encre bave un peu, jetant de temps en temps un regard à ma montre. Il est en retard... Foutus belges, on ne peut jamais compter sur eux. Je grogne et termine mon thé brûlant à la menthe, avant de voir enfin une silhouette bien trop propre et soignée se dessiner à contre jour à l'entrée du café où je me tiens. Silhouette reconnaissable entre mille. Marcus. Je replie les feuillets et les pose devant moi, avant de lui sourire et lui faire signe de me rejoindre. Gauche, manquant de trébucher après avoir heurté une chaise par inadvertance, le conservateur du musée d'Egyptologie le petit homme se laisse retomber sur la chaise en face de moi, et sortant son mouchoir soigneusement repassé et brodé à ses initiales de la poche de son veston de lin impeccable, il s'éponge le front avant de soupirer.

Quelle chaleur Richard, quelle chaleur...
Marcus... on n'est qu'au mois d'avril.
Justement! C'est une vraie abomination. Il n'y a que les chameaux et les scorpions qui peuvent survivre sous une chaleur pareille! Bon sang mes Ardennes me manquent... je veux voir du vert, de la pluie...de la neige même...
Tu m'as dit que c'était important.
Oui! Oui très juste! Oh Richard c'est une catastrophe! Tu sais que le musée avait récemment acquis un lot de trois fioles magnifiques, de l'époque du sultan Alī ibn ʾAbī Ṭalib, le cousin du Prophète. Ces fioles, en plus d'être de magnifiques oeuvres d'art contenaient également du sang, du sang de vampire très ancien qui devait être analysé. Ces fioles étaient dans la réserve, en cours d'examen, et personne à part l'équipe du musée ne savait qu'on les avait en notre possession.
Très bien, mais?
Mais elles ont été volées! Volées tu entends! Un matin la femme de ménage est arrivée, elle a vu le scientifique qui travaillait dessus assommé, à cause d'un violent coup sur la tête, la fenêtre ouverte et les fioles volatilisées. Le scientifique n'a rien vu ni entendu... Si ça se sait je vais perdre ma place! Il faut que tu les retrouves, et vite! Tu sais que j'ai de quoi payer.
Oui je le sais, je ne m'en fais pas pour ça. Tu n'as pas d'autres informations?
Aucune Richard, c'est pour ça que je fais appel à toi. Si ça avait été un vulgaire cambriolage, j'aurais vite fait jouer mes réseaux mais là, rien. Le néant.


Je sens la panique dans ses yeux et hoche lentement la tête.

Je vais voir ce que je peux faire.
Oh tu es un saint! Un vrai saint!
Je ne promets rien! Je vais juste faire trainer mes oreilles, donner quelques bakchich et je vais voir ce qui en ressort.
Très bien, très bien... Tiens moi au courant, je vais voir ce que je peux faire pour camoufler le vol pendant une semaine ou deux, mais je ne pourrai pas mentir plus longtemps.
Ca me laisse une bonne avance. Je m'en occupe de suite.
Mille mercis Richard, tu me sauves la vie!


Forêt aux alentours de Berlin - maintenant.

La chance d'avoir des contacts, c'est qu'on connaît toujours quelqu'un qui connaît quelqu'un, et quand on demande de faire trainer les oreilles pour avoir une information spécifique, il y a beaucoup de chances pour que ça morde à l'hameçon. C'est ce qui est arrivé pour les fioles de Marcus : aussi prévoyants qu'ont été le ou les voleurs, le Caire est une ville où tout se voit et où tout se sait. Les gens vivent dans la rue ou sur les terrasses, et il y a des yeux partout, contrairement en Europe où tout le monde est bien calfeutré chez soi... Et assez rapidement, comme Thésée remontant le fil d'Ariane j'ai réussi à remonter jusqu'à Dracula et ses sbires, à Berlin. Bon sang je n'avais pas prévu d'y retourner aussi tôt mais Marcus est dans la panade, et je ne vais pas laisser tomber un vieil ami qui m'a souvent rendu service par le passé. Alors j'ai sauté dans mon avion et j'ai traversé la Méditerranée pour la capitale allemande. Par chance, le réseau du Club Diogène est utile aussi, et on m'a vite donné une heure et un endroit : les fioles devront être vendues au coeur des bois à un homme de ce foutu Offenberg... et le lieu désolé joue en ma faveur : il est beaucoup plus facile de se tirer d'affaire dans des bois déserts que dans un café bondé.

Le tuyau est bon et perché dans un arbre, où je suis depuis une bonne heure, je tiens ma carabine en joue, prêt à viser le moment venu. Le vampire arrive, et je fronce les sourcils. Mais qu'est ce qu'il fout avec ces cerfs? Il va se faire un casse croute? Vraiment? Non mais c'est pas sérieux! J'ai pas le temps d'attendre qu'il se soit fait son souper, j'ai des fioles à voler moi... Je mets en joue, suivant le sens du vent, mais d'un coup il change de direction, comme si quelque chose avait attiré son attention. Qu'est-ce que c'est que ce bordel? Il s'éloigne de moi et de l'arbre, et alors que je le suis du regard à travers les jeunes pousses de printemps, voilà qu'une ombre noire portant un masque de corbeau apparaît de nulle part et l'attaque. On dirait que le piaf est là pour régler des comptes, vu les hurlements du suçeur de sang et je profite du raffut pour me laisser retomber souplement sur un tapis de mousse, et m'approcher en restant à couvert. Bientôt le vampire est en piteux état, et mes précieuses fioles dans la poche du nouveau venu. Une branche malheureuse signale ma présence et je sors de l'ombre, tenant l'inconnu en joue.

Malheureusement si, j'ai à faire. Je suis là pour les fioles. Vous me les laissez et vous pouvez garder tout le reste de ce qu'il possède. Il me faut ces fioles.

Je m'approche lentement, sans décrocher mon oeil de mon viseur.

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Lun 7 Fév - 0:43

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

L'homme, l'enfant d'Eve et d'Adam, sans peur, s'approcha de l'oiseau de proie, fusil en joue.

Le Corbeau resta totalement immobile, lame levée vers le nouveau venu. Lui n'a pas de pistolet, ni de fusil. Il en avait, il y a bien longtemps, mais ce sont des outils bruyants et salissants. Il préfère jouer la discrétion, la subtilité, à l'arme blanche. Il s'est confectionné, voila des années, une sorte de bracelet de cuir, capable d'envoyer des pointes en argent sur des vampires. Le procédé est encore expérimental et comporte quelques défauts. Il est par exemple très imprécis à longue distance et ne fais mouche qu'à bout portant. Quelques vampires ont eu cependant l'occasion de mourir, une pointe en argent plantée dans la poitrine. Avec cet homme, cela ne serait pas nécessaire. Sa lame et sa dextérité suffiraient... Si jamais il venait à se servir de son arme en tout cas. Le Corbeau n'attaquerait jamais un de ses congénères de lui même, seulement pour se défendre. L'homme lui ordonna de lui donner les fioles. Le Corbeau resta silencieux, tandis que le vampire, à ses pieds, tentait faiblement de bouger.  L'oiseau de proie ne bouge pas, le pied appuyé sur la gorge de sa victime. Il réponds à l'homme : Et pourquoi ferais je cela ? Qui êtes vous pour oser ainsi me faire face ?

Le Corbeau observa l'homme, sans baisser le bras. Il avait l'air d'être une sorte d'aventurier. Plutôt bien bâti, il est légèrement plus petit que le Corbeau, mais beaucoup plus massif. Il aurait pu aisément le comparer à un taureau. Ses yeux avaient cette lueur de détermination qu'il voyait chez tant de jeunes hommes de leur génération. Ce regard qui donne l'impression que rien ni personne ne peut les arrêter... Dante aussi avait ce regard, bien avant qu'Olivia ne soit vidée de son sang. A cette pensée, le Corbeau se dit qu'il était temps d'ajouter un trophée de plus à son tableau de chasse. Il sortit un pieu en bois de sa poche et, quelques secondes plus tard, le vampire n'était plus que cendres s'évanouissant dans la nuit. L'oiseau de proie se redressa et leva de nouveau sa lame vers le nouveau venu. Vu l'attitude de ce dernier, il devait savoir qui il était. Après tout, le Corbeau s'était fait connaitre à Berlin, sans jamais croiser ni parler à quiconque. Ses actes ont suffit à lui donner une certaine notoriété auprès des vampires comme des humains ou des autres créatures de ce monde. Lui, un simple être humain, est parvenu à mettre à genoux des suceurs de sang. Et ce ne serait pas cet homme qui allait changer les choses. Les fioles resteraient dans les poches du Corbeau, et elles finiraient entre les mains de Van Helsing. Point final.
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Sam 26 Fév - 20:28


Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?


L'avantage d'avoir un réseau comme celui que j'ai réussi à me construire depuis toutes ces années, c'est qu'avec un peu d'argent et un poste télégraphique, je peux solliciter une vraie chaîne humaine de renseignements dans toute l'Europe, la Méditerranée, l'Amérique du Nord et l'Asie. Le fonctionnement est simple : chaque personne que j'appelle demande à trois personnes de son réseau d'ouvrir l'oeil sur une chose ou un individu précis. Chacune de ces trois personnes va demander à trois autres personnes etc et en quelques heures, quelques jours, j'ai pratiquement toujours la chance d'avoir l'information que je veux. Comme là, où un télégramme apporté par un gamin des rues du Caire, galopant pieds nus et toquant à la porte du riad dans lequel je loge, m'informe que je tiens une piste pour le mystérieux voleur des fioles de Marcus. Un employé de l'aéroport a dit avoir vu ses fioles embarquer avec un dignitaire allemand dans un avion pour Berlin. Patrie des dents longues. Bingo. Mon cher Marcus va avoir à me faire un beau chèque, mais au moins sa réputation ne sera pas entachée...

Entassant quelques affaires dans mon sac de marin je saute dans le premier avion. De toute façon je ne compte pas m'attarder, et même si je ne pourrai pas faire l'aller-retour dans la journée je serai de retour au Caire avant la fin de la semaine, avec, j'espère, ces fameuses reliques dans mes sacoches. Le vol est long mais par chance pas de gamin braillard pour m'empêcher de dormir, et j'en profite pour prendre un repos anticipé au cas où une fois sur place je n'aurai pas le temps de fermer l'oeil, avant de débarquer, frais comme un gardon, sous une pluie printanière allemande, alors que quelques heures plus tôt je me trouvais sous l'implacable soleil cairote.

A mon arrivée, autre nouvelle de mon réseau, on me communique le lieu de la vente et j'ai tout juste le temps de louer une voiture à l'aéroport et me changer dans les toilettes, pour passer une tenue sombre et plus chaude que je dois déjà me mettre en route. Une fois sur place, tout se présente pour le mieux, et je suis à deux doigts de faire sauter la cervelle de mon commanditaire, histoire de le transformer en résidu de cendrier quand il semblerait qu'un nouveau joueur ait rejoint la partie. Mais c'est quoi cette dégaine? Je sais que les teutons ont une passion pour Carnaval, qu'ils commencent déjà à fêter le 11/11 à 11h11 - même si Berlin ressemble à un carnaval permanent- mais de là à se balader avec un masque de médecin de peste en pleine forêt... Une cagoule c'est beaucoup plus pratique si on veut être discret! Pourtant il répond sans se retourner, alors que notre proie est toujours par terre, d'une voix étrange, presque...mécanique? Ou rauque. Comme quelqu'un qui n'aurait pas l'habitude de parler.

Je suis celui qui vient de loin pour récupérer ces flacons. Il devait y avoir une vente ce soir, alors si vous êtes intéressé par l'argent, restez là, attendez le vendeur et prenez-lui son argent. J'ai fait une promesse à quelqu'un et je tiens toujours mes promesses.

Je continue d'avancer, toujours ma carabine en joue, et à ma grande surprise je vois le piaf sortir un pieu des profondeurs de son manteau et réduire le vampire en cendres d'un coup sec. Bordel de merde. Heureusement que je n'en avais absolument rien à faire de ce type, et que tant que son sac, avec son précieux contenu, restait ici intact, ça m'allait très bien. Pourtant lui n'a qu'une arme blanche, moi une carabine et pas que ça.

Jolie démonstration le corbeau, mais inutile. Je veux ces fioles, je les aurai. Maintenant recule et laisse-moi les prendre. Tu peux récupérer tout ce qu'il y a d'autre dans le sac, je m'en fous.

Je m'approche lentement, sans décrocher mon oeil de mon viseur.

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Mer 16 Mar - 20:49

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

L'oiseau avait appris à craindre l'homme.

L'être humain est vil, cruel et sans pitié. Il tue tout ce qui se présente à lui, il détruit les arbres, brule les feuilles, arrache la végétation. L'oiseau a appris à le fuir, comme tous ses congénères.  Mais le Corbeau, lui, n'a pas fui. Il reste et leur fait face. Il les affronte, les attaque, surtout ceux qui sont devenus des monstres. Les vampires et leurs serviteurs ne méritent pas d'exister, ils doivent payer pour tout le malheur qu'ils ont causé. Le vampire qui vient de s'évaporer à ses pieds n'était qu'un pâle exemple de ce dont le Corbeau est réellement capable. L'homme masqué reste immobile, impassible, bras armé et levé vers son adversaire qui, ayant chargé son fusil, ne quitte pas sa cible des yeux. Le temps parait soudain très long, et l'ambiance très tendue, surtout quand l'autre lui ordonne de lui laisser le sac et de partir.

Un bon point, déjà, il ignore que les fioles sont dans la poche de son manteau. Il les croit encore dans le sac. Mais le Corbeau n'apprécie pas d'être tenu en joue comme un vulgaire animal.  Le Corbeau reste silencieux, puis il ramassa lentement le sac et il le tendit vers l'homme, tout en rangeant sa lame dans sa canne et en levant le bras en signe de soumission. Et l'autre commet l'erreur d'avancer d'un pas, le regard rivé sur le sac.

Le Corbeau se baisse brusquement et, d'un mouvement vif, vient frapper l'homme sous son menton, dans un uppercut puissant. Son autre main attrape le fusil et lève brusquement le canon. Le coup part, déchirant le silence de la nuit et effrayant les animaux qui osaient à peine revenir dans la prairie. Le Corbeau, sans prononcer un mot, frappa durement le poignet de l'homme avec sa canne, lui faisant lâcher son arme. Il jeta ensuite le fusil dans les broussailles et souffla à l'homme : Ne me sous estimez pas. Les vampires ont appris à craindre mon nom, vous feriez bien d'en faire autant. Les fioles vont être restituées à ceux qui en ont vraiment besoin, et vous ne changerez rien à cela. 
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Dim 27 Mar - 16:18


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J'ai l'habitude de parcourir le monde en vivant mille aventures, mais je suis toujours surpris du changement que peut apporter l'avion. On monte dans un de ces engins alors qu'on est entouré par le désert suffocant et aveuglé de lumière et on descend sous une pluie tiède avec un soleil caché par des nuages noirs. En quelques heures à peine on peut changer de monde, de langue, d'habillement, de tout, même. Et autant cela m'amuse de comparer l'avant/après, autant là j'ai un autre plan en tête, un plan beaucoup plus pressé qui ne laisse pas vraiment place à la rêverie.

Tout au long du trajet j'ai peur d'arriver trop tard, que pendant mon vol des messages aient été échangés, que la date de l'échange ait été changée et pire, avancée ou que la tractation se fasse ailleurs.

Pendant de longues minutes je n'entends rien à part les battements de mon coeur, assourdissants à mes oreilles dans le silence profond de cette forêt sombre, me demandant plusieurs fois si tout n'est pas tombé à l'eau et si je ne dois pas rebrousser chemin quand j'assiste au spectacle du corbeau qui s'occupe de ma proie. Et même si je m'en fous de qui est ce taré je n'espère qu'une chose, me barrer d'ici le plus vite possible avec mon butin, et ainsi sauver les miches de Marcus. On dirait que l'homme mystérieux coopère, allant jusqu'à me tendre le sac. Attends attends... c'est suspect ça. Vraiment trop suspect. Et à la seconde où je me dis que c'est louche, je vois trop tard la main qui vient me frapper, et je sens la douleur très désagréable de mes dents qui s'entrechoquent alors qu'une explosion de douleur envahit tout mon crâne. Putain de merde le connard. Et j'ai à peine le temps de retrouver une vision claire qu'un autre coup, sur le poignet cette fois, me fait pousser un grognement sourd, ma carabine retombant sur le sol.

Bordel de merde, espèce de...

Je recule d'un pas, le voyant prendre le sac et partir, avant d'entendre son petit sermon à la con.

Qui en a besoin? Qui peut avoir besoin de ces vieilleries? Qu'est-ce qu'elles ont de si important? Si c'est l'argent qui compte, attendez celui qui devait venir les acheter et prenez ce qu'il a sur lui!

Je secoue la tête, comme pour tenter de dissiper ma vue brouillée, et je reviens vers lui, sortant un révolver de sous ma chemise, glissé dans mon dos.

Reposez-ça...

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Mer 6 Avr - 2:48

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

L'homme est désarmé, le voilà à la merci de l'oiseau de proie.

Le voleur n'a d'autre choix que de se rendre. Sans armes, sans moyen de se défendre, impuissant face à la force du Corbeau, il n'a d'autre choix que de tourner les talons et d'abandonner ce pour quoi il était venu. Il n'a visiblement pas aimé de se faire humilier ainsi, car son regard exprime la plus noire fureur qui puisse exister chez un être humain. Le Corbeau connait bien ce regard, car c'est celui qu'il observe juste avant d'enfiler le masque, quand il croise le regard de Dante dans le miroir. Ce regard de haine contre la race des suceurs de sang, ceux qui font tant de mal, ceux qu'il a juré d'exterminer, un par un. Il ne s'arrêtera que lorsqu'il verra Dracula lui même partir en cendres sous sa lame. Le Corbeau est confiant. Les Vampires connaissent son nom, certains ont appris à le craindre, d'autres rêvent de brandir le masque vers ses congénères ébahis, le pied sur le cadavre encore chaud de l'homme qui a osé s'en prendre ainsi à eux. Mais ce jour n'arrivera pas, car le Corbeau est prêt, il les attends pour les abattre, un par un. D'ordinaire, il n'aime pas s'en prendre aux hommes, mais celui ci est quelque peu gênant, et il pourrait menacer la réussite de sa mission.

Le Corbeau se contente de pencher la tête sur le côté quand l'homme demanda qui avait besoin de toutes ces vieilleries, demandant ce qu'elles ont d'important. Il parla d'argent, disant que si c'était ce que le Corbeau voulait, il n'avait qu'à attendre le client pour le dépouiller ensuite de son argent. L'argent, c'était donc ce qui intéressait le voleur. La cupidité avait vraiment le don d'énerver l'Oiseau de Proie  ! Il resta stoïque quand l'homme brandit ensuite un pistolet, menaçant son adversaire et lui ordonnant de reposer le sac. Le Corbeau savait que les fioles n'étaient plus dans le sac, mais il ne comptait pas renoncer, simplement par fierté. Tant pis. Le procédé était encore expérimental, et avait de grandes chances d'échouer mais, d'aussi prêt, il avait une chance de toucher sa cible. Le Corbeau leva donc le bras vers l'homme et, du majeur, appuya sur un petit bouton sur un bracelet, dissimulé sous son gant en cuir. On entendit alors un "CLIC" sonore, bien semblable au bruit d'un pistolet qu'on arme. Il dit alors : Croyez vous que l'argent compte lorsque des vies sont en jeu ? Les fioles seront confiées à des experts, qui se serviront de leurs soi disant pouvoir pour combattre la race vampirique. Nous en avons assez d'être leurs esclaves, d'être leur bétail. Ce n'est pas un aventurier cupide qui m'empêchera de mener ma mission à bien. Il tourna brusquement le bras vers l'arbre derrière et relâcha le doigt. Le petit carreau d'argent alla se planter dans l'écorce dans un "TCHAC" qui fit s'envoler les oiseaux à proximité. Il releva le bras vers l'homme et rappuya sur le bouton : "CLIC". Il n'avait plus qu'un seul carreau, et rien ne dit qu'il s'était bien engagé dans le mécanisme. Il savait tirer un carreau, mais n'avait jamais eu à en tirer un deuxième, et heureusement car cela échouait la plupart du temps. Il se dit, avec amertume, qu'il fera bien de revoir le système avant de repartir en mission, quitte à devoir se tourner vers les ingénieurs du Club. Il demanda : A vous de choisir. La liberté de notre peuple, ou votre petit plaisir personnel... Dans ce cas, je me verrais obligé de relâcher la détente. Réfléchissez bien, j'ai tout mon temps.
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Ven 15 Avr - 15:32


Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?


Tout avait pourtant si bien commencé... si bien. J'avais retrouvé très vite la trace des fioles dérobées à Marcus, l'indic et les tuyaux étaient sûrs, j'avais le temps d'y arriver sans que soit impossible ou vraiment trop compliqué... vraiment, j'aurais du me douter que les étoiles s'alignaient un peu trop bien et que la mission avait l'air trop facile... C'était louche, trop louche, mais trop heureux de pouvoir sauver la mise à mon ami j'avais foncé tête baissé, et même quand le corbeau s'est attaqué au vampire, j'ai pensé que ça aurait pu être à mon avantage. Quel idiot. J'aurais dû me douter qu'évidemment, il n'était pas là pour de l'argent, ou pour l'argent de la transaction. Evidemment... Putain Rick, quel con! Quel gros con tu fais !

En plus dans mon métier, quand on frôle allègrement avec la légalité, voire quand on est complètement de l'autre côté de la barrière et qu'on est bon dans son domaine, on commence très vite à se faire un réseau, et un carnet d'adresses. C'est un petit monde et tout le monde, du recéleur au marchand d'art, au conservateur de musée peu regardant au prêteur sur gages, tous voient ou entendent passer les choses, ou dans le cas contraire, connaissent quelqu'un qui le peut. On arrive donc à avoir très rapidement une information via le bouche à oreilles, le coup de fil à télégramme... les télégrammes, invention merveilleuse qui permet de faire gagner des heures, des jours voire des semaines pour transmettre un message, et en quelques instants à peine une information peut faire le tour de la planète là où il fallait faire confiance à l'aéropostale ou aux pigeons voyageurs pour les plus aventureux, même le pony express... Et mon réseau avait marché, m'avait donné une heure et un endroit qui se sont avérés bons... le vampire, je l'avais prévu... la seule chose inattendue c'était lui. Le corbeau.

Le visant de ma carabine pendant que je m'approche pour attraper le sac, je me fais quand même avoir bien que je ne l'ai pas quitté une seconde des yeux, et que j'ai fait attention. Et à ma grande surprise, alors que j'ai troqué ma carabine pour un révolver et que je le menace le voilà qui se targue d'un pamphlet politique contre les vampires. Il les méprise, et ces fioles auraient le pouvoir de les détruire. J'avoue que sa révélation me laisse comme un con mais en une seconde je conviens d'un plan qui pourrait peut-être arranger tout le monde. Alors autant apprendre ça fait considérablement prendre de la valeur à la fiole, autant... il n'en a pas après le contenant. Toujours le flingue pointé sur lui je sursaute quand de sa manche sort un carreau qui se plante dans un arbre tout proche.

Faites gaffe avec ça, vous pourrez bien blesser quelqu'un! Bon... j'ai peut-être une idée. Je les récupère pour mon ami qui est conservateur de musée... et il ne m'a pas parlé du contenu. Je pense que les fioles ont tout juste été achetées sans être examinées. Bon. Vous prenez ce qu'il y a dans ces fioles, j'ai des bouteilles à disposition, et une flasque de whisky que je peux vider. Vous avez votre substance machin pour asseoir votre domination sur le monde, et moi j'ai ce qu'on a volé au musée de mon ami. Tout le monde y trouve son compte. Alors ?


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Mer 20 Avr - 2:05

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

Face à face dans la nuit, l'homme et l'oiseau de proie se jaugent, prêt à attaquer et à tuer l'autre.

Aucun d'entre eux n'a envie de le faire, aucun d'entre eux n'a envie d'avoir la mort de l'autre sur la conscience. L'aventurier est un être humain, malgré le fait qu'il soit avide, cupide, tout ce que le Corbeau déteste. Mais il n'en reste pas moins un être humain, qui a ses défauts, et qui, par dessus tout, ne vide pas le corps d'innocents de leur sang. Le Corbeau espère le faire plier, le faire renoncer à sa folle entreprise. L'un de ses carreaux va se planter dans l'arbre derrière, surprenant l'aventurier qui lui en fit la remarque, lui disant qu'il aurait pu tuer quelqu'un. Le Corbeau répondit à cela : C'est le but. Puis il chargea un nouveau carreau, sans être certain que le mécanisme encore trop incertain se soit enclenché. Il espérait sincèrement ne pas avoir à tirer. Déjà parce qu'il ne souhaitait pas se ridiculiser devant cet homme mais aussi parce que si ça fonctionnait, le sang allait couler, le sang d'un innocent.

Le Corbeau pencha la tête sur le côté quand l'homme reprit la parole. Il semblait avoir compris l'importance de ces fioles et de leur contenu. Mais ce qu'il proposa ensuite ne fut pas au gout de l'oiseau de proie. Il proposa en effet de vider le contenu de ces fioles dans une flasque de whisky ou dans de simples bouteilles. Comme ça, il repartait avec elles, et le Corbeau avec le sang soit disant magique. Mais rien n'était sur à propos de ces artefacts magiques. Le Corbeau rétorqua : Bien essayé. Mais la légende ne précise pas si ce sont les fioles ou leur contenu qui sont source de pouvoir. C'est pour cela que je dois les emmener, toutes les trois, et intactes. Et... C'est alors qu'il tiqua. Il avait bien parlé d'un conservateur de musée non ? Le Corbeau demanda ensuite : Votre ami... Il ne s'appellerait pas Marcus par hasard ? Si tel est le cas, ils pourraient peut être nous entendre sur le sujet. Le Club Diogène travaille avec un conservateur de musée portant ce nom. Bien sur, rien n'est officiel, tout se fait dans l'ombre. Les fioles avaient été achetée par ce musée, et conservées en attente d'un examen approfondies, car il était dangereux de les garder chez l'un des membres du Club... Même si au final, les garder dans un musée avait été une mauvaise idée aussi. Le Corbeau garda le bras tendu, prêt à tirer, attendant la réponse de l'aventurier.
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Sam 23 Avr - 17:08


Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?


Les choses semblent devenir un tout petit peu plus compliquées que ce à quoi je m’attendais, et on ne peut pas dire que ce soit pour me faire plaisir… Pourquoi les choses ne peuvent elles pas être simples? Un bon vieux vol à l’ancienne : on vient, on prend, on menace s’il faut, et on s’en va? Comme une lettre à la poste? Mais non, pour une fois que j’ai vraiment besoin de cet artefact, que la carrière et la réputation de Marcus sont en jeu, là les choses se corsent. Peu importe le dieu qui a décidé de se marrer en me mettant à l’épreuve comme ça, c’est vraiment pas très sympa… est-ce que c’est pour mes mauvaises actions? Les mensonges que j’ai dits? Les filles que j’ai promis de rappeler et que je n’ai jamais contacté? Tous les gens que j’ai arnaqués au fil des années? Pourquoi me faire payer tout ça maintenant? Pour cette mission précise? Je grogne intérieurement contre ce pseudo dieu protecteur ou cet éventuel ange gardien en grève alors que je suis tenu en joue par ce type au masque de corbeau, qui en plus de se croire à Carnaval, a l’air d’être animé d’un mission de sauvetage de l’humanité. Ce sont les pires ceux-là, les idéalistes. Pour ceux qui ne pensent qu’à l’argent c’est facile car il y a toujours un moyen de s’arranger… mais ceux gouvernés par de grande idées ou de beaux idéaux… pas évident.

Enfin, j’arrive tout de même à distinguer une lueur d’espoir dans ce foutoir, en comprenant que lui ne cherche pas les fioles mais leur contenu… et là, là il y a peut-être quelque chose à trouver. Après tout qui ne tente rien n’a rien, et ce petit arrangement que je lui propose serait la solution à tous nos problèmes : il repart avec ce qu’il veut, je repars avec ce que je veux et bingo. Encore faut-il qu’il accepte, et buté comme il est, ce n’est pas gagné… Je laisse passer quelques secondes, pendant lesquelles il recharge un carreau dans le mécanisme qui doit se trouver dans sa manche. Allez. Allez mon grand, sois pas con et accepte ok? Trouve que c’est une bonne idée et dans cinq minutes chacun repart de son côté avec ce u’il veut. Non? Non. Je me retiens de lever les yeux au ciel quand il me dit que ça ne va pas être possible, et commence déjà à préparer un argumentaire quand la suite me surprend. Il parle de Marcus. Marcus? Je penche la tête sur le côté, surpris. Celle-là je ne m’y attendais pas!

Je… oui, oui Marcus Brody, conservateur au musée du Caire. Les fioles étaient dans la réserve du musée en attendant d’être examinées quand on les y a volées… Vous le connaissez?

Il y a peut-être quand même une lueur d’espoir après tout.

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Sam 2 Juil - 3:09

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

Cet artefact n'est pas seulement une antiquité. Ce n'est pas seulement une légende enfouie au plus profond de la mémoire humaine. Cet artefact représente l'espoir de tout un peuple.

C'est ce que crois le Corbeau, et, jusqu'à la mort, il luttera pour les siens. Il se battra contre la race vampirique, les tuant un par un, jusqu'au dernier. Son rêve le plus cher ? Enfoncer sa lame dans le cœur froid de Dracula. Le rêve de Dante ? Voir le Corbeau disparaitre de sa vie, trouver l'amour de sa vie, l'épouser et s'installer en Italie, au pied du Vésuve. Il quittera l'Allemagne, retrouvera le soleil chaud et chaleureux de son enfance, il retrouvera enfin le sourire et le bonheur pur et simple. Mais tout ceci était encore loin d'arriver. Les vampires avaient le pouvoir, la puissance, et le peuple était soumis à la peur et à leurs crocs avides de sang frais. Chaque fois que le Corbeau en tuait un, dix autres revenaient, tous plus fort les uns que les autres, et cela en devenait fatiguant. Le Corbeau avait parfois conscience que le corps qu'il habitait était parfois soumis à la faiblesse, la faim, la soif, le besoin de sommeil... Ses muscles étaient souvent endoloris après une journée passée à courir, à sauter, à arpenter les toits de Berlin et à se battre. Les plaies se refermaient lentement, au prix d'une grande souffrance. Dante ne pouvait se permettre de montrer ses blessures à des médecins, son secret en serait éventé, et il finirait dans un asile. Même au XXème siècle, il n'est pas très bien vu d'avoir deux personnalités dans un même corps.

C'est pour cela qu'il n'avait pas droit à l'erreur. Il devait ramener l'artefact au Club, afin que celui ci analyse l'objet et s'en serve contre la race vampirique. Et cet aventurier menaçait de tout gâcher. Le Corbeau resta cependant calme et stoïque, n'hésitant cependant pas à user de la menace pour faire comprendre à cet insolent qu'il n'était pas là pour plaisanter. Mais l'homme en face de lui avait aussi l'air d'être un bon combattant, de quoi lui tenir tête pendant quelques minutes avant de succomber. Mais le Corbeau n'avait pas envie de tuer un être humain, car il n'en voyait pas l'intérêt, sauf si ce type servait les vampires. Cela n'avait pas l'air d'être le cas. Trop égoïste, trop buté, trop cupide. Les servants des vampires sont dociles, effrayés, ou au contraire beaucoup trop dévoués et aveuglés par leur passion et leurs croyances envers ces êtres malfaisants.
Il y eu un détail qui fit tiquer le Corbeau. L'homme parla d'un ami, un conservateur de musée. Le Corbeau pensa instantanément à un certain Marcus, qui avait quelques relations avec le Club Diogène. Le Corbeau ne connaissait ses membres que de visage et de réputation, mais il se fichait bien de ce que faisaient ces gens. Tout ce qui lui importait, c'était sa vengeance. Mais s'il pouvait éviter d'avoir à se battre contre cet homme et à trouver un arrangement...

L'homme fut étonné de la demande du Corbeau, et il demanda s'il le connaissait. L'oiseau de proie replia le bras, cessant ainsi de menacer l'aventurier. Il répondit Menez moi à lui. Il a des relations avec ceux qui ont grand besoin de ces fioles. Je souhaiterais lui parler.
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Lun 4 Juil - 17:53


Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?


La situation est pour le moins étrange. J'ai l'impression que d'une minute à l'autre, la situation est contre moi, puis à mon avantage, avant d'être à nouveau contre moi. Comme une pleine tempête à travers un dirigeable ou un avion, ou encore un bateau, avec les vagues ou le vent qui te font monter, puis descendre, dans un enchaînement tout sauf agréable mais absolument désagréable et nauséeux. Ou comme cette attraction qu'ils ont ouverte à New York, sur Coney Island...les montagnes russes. On est dans un wagonnet qui monte et descend sur un parcours fait de rails de fer, comme des chariots de mine, mais sur une structure en bois. Amusant certes, mais beaucoup trop casse gueule pour moi. Et c'est moi qui le dis. Enfin, dans cette forêt non loin de Berlin je me retrouve face à un vampire que je dois voler, intercepté par un type au masque de corbeau que j'arrive à arrêter, mais qui réussit tout de même à prendre le dessus. Bordel de merde ça commence à être énervant tout ça !

Surtout qu'en général, j'aime jouer et j'ai un don inné pour me mettre dans la mouise, autant je sais aussi reconnaître quand la partie est perdue d'avance, ou quand j'ai trop peu de chances de m'en tirer. Je suis une tête brûlée, pas un fou ni un con. Et je tiens trop à ma chère carcasse pour risquer de la perdre pour quelque chose que je ne suis pas sûr de gagner. Je me suis déjà retrouvé à moitié nu agrippé à l'aile d'un avion, déguisé en danseuse du ventre pour infiltrer la fête d'un caïd de la pègre perse, couru dans des égouts parisiens (et d'ailleurs l'anecdote sur les crocodiles est vrai, en témoigne quelques traces de crocs sur ma cheville) mais à chaque fois ça en valait la peine... Mais cette fois je ne peux pas reculer. Pas si Marcus est impliqué. C'est la personne la plus pure de cette terre, toujours prêt à m'aider ou à me racheter mes trouvailles à un prix supérieur au marché, et j'aurais l'impression de le laisser tomber si j'abandonnais maintenant.

Et là, au milieu des présages qui ne s'annonçaient pas si bons que ça, je propose une première issue, à savoir qu'il embarque le contenu des fioles, vu qu'on s'en fout, et que je garde les flacons vides. Tout le monde est content, chacun repart avec ce qu'il veut... c'était trop beau. Vraiment trop beau, parce que bien sûr, le marché ne va pas à la tête de piaf. La wagonnet qui est sur la pente descendante, ou le creux de la vague. Et comme si le destin était décidément très joueur, et prenait un malin plaisir à souffler le chaud et le froid, l'inconnu semble réagir au nom de Marcus. Par Johnny Walker et Jack Daniel le monde est petit! Est-ce qu'enfin, vraiment, enfin ce jeu des montagnes russes pourrait s'arrêter? Je vais vraiment avoir la nausée et je déteste quand mon teint est verdâtre et que je dois vomir derrière un buisson, c'est un manque d'élégance flagrant. Et là, apothéose et feu d'artifice, notre volatile voudrait lui parler. Est-ce que c'est bien? Si ça nous permet de rester tous en vie, et de sauver les fesses de Marcus, je dirais bien que oui. Mais ça voudrait dire voler en Egypte avec un illustre inconnu masqué. Est-ce que j'ai le choix? Pas tant. Je grogne et m'époussette, reprenant mes affaires avant de désigner la droite d'un signe de tête.

Venez, mon avion est là-bas. Par contre vous risquez d'être un peu trop habillé pour notre voyage... il fait chaud au Caire en cette saison.

Je commence à m'éloigner, tendant l'oreille pour voir s'il me suit toujours et soupire discrètement quand c'est le cas. On va peut-être finalement trouver une solution à tout ça. Non? J'espère. Au bout de quelques minutes d'un silence un peu pesant on arrive à la clairière où mon avion attend sagement. Je grimpe sur l'aile pour ouvrir le cockpit et déposer mes affaires, avant de me laisser glisser au sol.

Vous avez déjà piloté? On va devoir voler toute la nuit et ça sera pas de refus qu'on se relaie. Enfin... si vous arrivez à tenir le manche avec votre machin, là...

Du bout de l'index je fais un cercle autour de mon propre visage pour désigner son masque, avant d'amorcer le moteur. Il crachote et ahane un peu avant de ronronner comme un vieux chat. Un très gros chat.

Prenez place monsieur le corbeau, on est partis!

Je m'installe à mon tour et peu après les roues quittent le sol et on s'élève à travers les nuages, direction la Méditerranée.

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Mer 6 Juil - 0:12

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

L'Egypte ! J'ai toujours rêvé de m'y rendre ! Accepte, je t'en prie !

La voix de Dante s'imposa dans son esprit, le faisant frissonner. Le Corbeau n'avait pas envie de se rendre là bas. S'il s'éloigne de l'Allemagne, qui sait ce qui adviendra ? Les Vampires vont encore pulluler comme des furoncles sur une peau malade, la dictature ne va cesser de gagner en ampleur... Nous ne serons pas partis longtemps le Volatile ! Dis toi que c'est pour la bonne cause ! Le conservateur et le club ont besoin de ces fioles ! Le Corbeau inclina le bec, pensif. Et si c'était un piège ? Une fois à bord de l'avion, il sera difficile de se défendre... Mais pas impossible. Le Corbeau est clairement supérieur à ce misérable aventurier cupide. Il lui dit que son avion était un peu plus loin, mais qu'il ferait mieux de retirer quelques couches de vêtements, car il ferait chaud au Caire. Dante soupira, se disant que ce ne sera pas une partie de plaisir, le Corbeau ne broncha pas. Sans un mot, il suivit l'aventurier jusqu'à son appareil. C'était un avion qui, visiblement, avait bien besoin d'une révision, et le Corbeau sentit l'inquiétude de Dante grimper en flèche, mais il était trop tard pour reculer.

L'homme grimpa sur l'aile, déposa ses affaires avant de demander au Corbeau s'il savait piloter. L'oiseau de proie inclina le bec, pour signifier qu'il saurait faire ce qu'on lui demande, et, quand il lui demanda s'il arriverait à tenir le manche avec son masque, le Corbeau répondit sèchement : Mêlez vous de vos affaires. Je vois aussi bien que vous. Si ce n'est mieux. Le Corbeau arrivait à voir un vampire se mouvoir dans la nuit, sous la lumière de la Lune, sans aucun problème, la preuve est qu'il en a tué un il y a une heure auparavant. Le Corbeau se détendit très légèrement quand l'homme l'invita à prendre place, ce qu'il fit. Il s'assit à bord de l'appareil, regarda du coin de l'œil l'aventurier en faire de même et, peu de temps après, l'avion décolla. Profite en pour me laisser la main. Je pilote mieux que toi, tu le sais. Et puis, j'ai besoin de dormir ! Tu m'épuises de jour en jour ! Le Corbeau l'ignora pendant quelques instants, mais Dante n'avait pas tort, il était fatigué et, sous le masque, les paupières se faisaient lourdes. La nuit était déjà bien avancée. Le Corbeau dit simplement : Prévenez moi quand vous souhaiterez vous reposer. Puis, le Corbeau appuya sa tête contre la paroi de l'avion, et ferma les yeux...

Qu'il est plaisant de sentir le Corbeau s'endormir ! C'est tellement rare ! Il passe tellement de temps à courir partout, à se battre qu'il en oublie de se reposer. Et c'est mon corps qui en subit les conséquences ! Gardant les yeux fermés, je ne dors que d'un œil, ou d'une oreille plutôt, car, comme mon envahissant compagnon, je n'ai pas confiance en ce type. Il pourrait profiter de mon sommeil pour subtiliser les fioles ! Finalement, au bout de seulement quelques minutes, je rouvre les yeux, même si je sens encore l'épuisement au sein de mes pauvres muscles engourdis. Le Corbeau ne se manifeste pas, il me laisse la main, le temps de ce repos bien mérité. Je rêve d'enlever ce maudit masque, et je commence tout naturellement à lever les mains vers ses attaches quand l'Oiseau de Proie me rappela à l'ordre. Hors de question de montrer mon visage, car l'aventurier est peut être dangereux. J'obéis dans un soupir. J'avais aussi interdiction de parler car, contrairement au Corbeau, ma voix est beaucoup plus grave, à l'accent chantant et à l'allemand hésitant. Je tourne le bec de ce maudit masque vers l'homme, qui, patiemment, pilote son appareil d'une main de maitre. Je sais voler, j'ai appris à le faire avec mon oncle en Italie, même si ça fait longtemps que je ne l'ai plus fait. Voilà une chose que le Corbeau ne maitrise pas !
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Lun 25 Juil - 22:09


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Mon vieux Rick, dans quoi est-ce que tu es encore en train de te fourrer? Il y a cinq minutes vous étiez arrivés à en venir aux mains et à se prendre nos armes, et voilà que maintenant, après d’âpres négociations, je me retrouve à partir avec lui au Caire, voir Marcus en personne. Et bien sûr je suis tiraillé, comme me le racontaient les prêtres à l’époque de l’orphelinat, entre le diablotin posté sur mon épaule qui me dit que ce n’est qu’un piège, une ruse pour me tromper ou pire, me tuer, voler mon avion après m’avoir balancé par dessus bord au beau milieu de la Méditerranée, là où personne ne me retrouvera jamais… C’est vrai que je n’ai dit à personne où j’allais, à part Marcus, et le pire c’est que tous les gens qui me connaissent savent que je suis imprévisible et que je peux me retrouver à un endroit un jour, et à l’autre bout de la planète le lendemain… Et sur mon autre épaule, j’ai un petit chérubin joufflu en langes qui me dit que faire confiance à ce type masqué est peut-être la seule solution pour sauver Marcus de l’embarras.

Pourtant je dois rapidement me rendre compte de l’évidence : je n’ai pas trop le choix. Si on commence à se battre ici pour tenter de lui reprendre les fioles de force, il y a une chance qu’il gagne, il y a une chance pour que je gagne, mais il y a surtout une chance pour qu’on abime voire brise notre trésor. Si je pars… il y a toujours une chance que les choses s’arrangent. Et puis quoi? Nous irions au musée en pleine journée, entourés de monde, rien qui ne lui laisserait l’opportunité de me blesser, de blesser Marcus ou de s’en prendre au musée… Et après quelques longues secondes j’abdique et lui propose de me suivre jusqu’à mon petit avion qui attend un peu plus loin.

Je ne lui montre pas qu’il a gagné, question de principes, et lui fais plutôt comprendre que c’est moi qui lui fais une faveur en acceptant de jouer les taxis jusqu’en Égypte, m’éloignant sans rien ajouter jusqu’à la carlingue. Pourtant j’écoute ses pas derrière les miens dans l’herbe humide. Je démarre le moteur et l’invite à prendre place, lui demandant s’il pouvait piloter avec le masque ridicule qu’il a sur la tête, et au lieu du ton froid auquel j’ai eu droit jusqu’à présent on dirait qu’il s’énerve… Au moins il est humain j’ai envie de me dire !

Enfin, l’heure tourne et plus vite on part, plus vite on est arrivés, et on pourra tirer Marcus de l’embarras. Il s’installe sans un mot et après avoir refermé le cockpit on décolle en douceur malgré les cahots de la prairie sur laquelle j’ai atterri, bien moins agréable qu’une piste en bitume comme celle de Johannisthal… On s’élève rapidement au-dessus des nuages et je me détends, jetant tout de même de petits coups d’œil à mon étrange passager. Je hoche la tête quand il me dit qu’il pourrait piloter si j’ai envie de fermer l’œil, et si l’offre est tentante j’hésite. Qui me dit qu’il n’essaiera pas de me tuer pendant mon sommeil? Rien… Mais parfois, mon bon Rick, il faut accepter de se laisser porter comme on dit ! Puis je le vois piquer du nez, et il semble s’être endormi. Bon sang mais comment il peut arriver à roupiller là dedans? C’est terriblement inconfortable, comme dormir avec un baquet de lessive sur la tête… puis il tente de lever les mains aux attaches de son casque. Je suis curieux à l’idée de voir enfin la tête de mon passager mystère, mais son geste s’arrête comme s’il venait de se faire électrocuter et abaisse les bras, revenant sagement à sa place. Alors je lance, sinon le voyage va être long.

Vous avez appris à piloter où? Moi c’était dans la Légion étrangère.

Mais en écoutant sa réponse je fronce les sourcils. Un éclair au loin vient de percer l’obscurité et je secoue la tête.

On dirait qu’on va être secoués… À moins qu’on ne contourne l’orage, mais ça nous fera perdre du temps.


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Jeu 18 Aoû - 14:24

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

Qu'il est rare de reprendre le contrôle de mon corps lorsque ce dernier porte le masque !

Je suis tellement habitué à laisser le contrôle au Corbeau que j'en suis venu à considérer le masque comme un élément déclencheur de son réveil. Mais il y a des instants, heureusement rares, où le volatile éprouve de la fatigue. Non pas de la fatigue physique, ça, c'est mon problème, mais plutôt un épuisement psychologique. Le Corbeau ressent tout ce que le corps peut sentir, mais il supporte beaucoup mieux la fatigue que moi. Ce soir là, il était certes conscient, mais incapable de reprendre les rênes. Il me laisse donc les commandes, mais considère parfaitement normal de conserver un droit de regard sur mes actions... Quelle plaie. Ce parasite m'épuise de jours en jours. A ce rythme, s'il m'empêche de mener ma vie comme je l'entends, je vais soit mourir avant mes quarante ans, soit devenir fou. Je sens les muscles de mes bras et de mes jambes me tirailler, mais je dois tenir bon. Si je m'endors profondément, qui sait ce qui peut arriver... Maudit Corbeau ! Dans quoi m'entraine tu encore !

L'aventurier m'adressa la parole, me demandant où j'avais appris à piloter. Bon sang, je suis obligé de lui répondre, où il va penser qu'il y a quelque chose de louche. Je tourne la tête vers lui, sentant la panique m'envahir. Que dire, que faire ? Le Corbeau se tait, il est visiblement épuisé. Normal, cela fait une semaine qu'il traque le vampire qu'il a finalement tué ce soir. Une semaine à s'emmêler les pinceaux, car la proie était méfiante. Hélas, la simple perspective de s'offrir un bon diner à base de viande de cerf l'a conduit à sa perte. Fermant les yeux, je tente de secouer le Corbeau, de le réveiller. Je l'appelle, je le menace, je le supplie... Mais étonnamment, il reste silencieux. Je sais qu'il s'est endormi afin d'être pleinement opérationnel à l'atterrissage, et, apparemment, il compte sur moi pour garder notre secret. L'ennui, c'est que je ne pourrais pas piloter avec le masque. Je me demande déjà comment le Corbeau fait pour voir là dedans... Et surtout, comment il fait pour se battre avec autant d'efficacité et de férocité. Je lâche un soupir, conscient que l'aventurier attends une réponse. J'ouvre la bouche pour commencer à parler quand un éclair déchire le ciel, illuminant l'intérieur de l'appareil. L'aventurier me dit que nous allons peut être devoir contourner l'orage, mais nous perdrons du temps. Non, nous ne pouvons pas nous le permettre. Tant pis, le Corbeau va me tuer, mais je n'ai pas le choix.

Je lui dis alors, d'une voix bien différente de celle du Corbeau, dont l'allemand est teinté d'un accent italien chantant : Laissez moi les commandes. Je saurais le traverser. Je lève les mains et commence à ouvrir les attaches du masque du Corbeau. Juste avant de l'ôter, je lui demande, d'une voix sérieuse : Puis je vous faire confiance ? Ma survie, celle du Corbeau, la votre également, et l'avenir de notre race en dépendent. Vous ne devrez jamais dire à qui que ce soit que vous avez vu mon visage ce soir. Je ne lui dis pas que le Corbeau se chargera sinon de le faire taire de manière définitive, il doit s'en douter. Le Volatile est imprévisible, susceptible et dangereux. J'attends l'assentiment de l'aventurier avant d'ôter le masque. Je remets mes cheveux en place en lâchant un soupir de soulagement. Bon sang... Quelle plaie... Nous pouvons y aller. Laissez moi les commandes, je vole depuis mes cinq ans, et je pilote depuis l'âge de douze.
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Lun 22 Aoû - 10:32


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Ma vie est faite d’une succession d’imprévus et de surprises. D’évènements que je n’ai pas, mais alors vraiment pas prévus, en bien ou en mal… Comme la fois où j’étais sorti acheter quelques courses et que je me suis retrouvé 24h plus tard dans le désert Lybien à organiser un piège pour des indépendantistes menaçant le régime en place. Comment on en est arrivés là? C’est simple : une fois dehors on essaie de me voler. J’arrive rapidement à mettre le type hors d’état de nuire en pleine rue, et c’est là qu’un homme qui avait assisté à la scène vient me voir. Il me propose de bosser pour lui, car il aurait, je cite, du travail pour un type ayant mes compétences. Mais le départ est immédiat. Très bien. Avant d’accepter je me renseigne et on me confirme que l’homme est digne de confiance. Une heure plus tard j’étais sur un bateau. Et j’en ai des centaines comme ça. Alors me retrouver à prendre l’avion avec un type que j’avais prévu de voler, et qui porte un masque de corbeau, c’est pas si différent de ma routine habituelle.

Enfin une fois que le plus dur est fait, à savoir décoller, et que l’avion est stable dans le ciel, je me détends un peu. Le type n’a toujours pas essayé de m’attaquer ou de me tuer, ce qui est plutôt agréable je dois dire. Je crois même remarquer qu’il dort… ce qui me surprend doublement : d’abord parce que s’endormir aussi vite après s’être fait menacer d’une carabine est plutôt un exploit, et ensuite dormir avec ce fichu déguisement tient de l’exploit. Mais il finit par se réveiller, après une heure de route et j’entame la conversation, histoire que le trajet passe plus vite, aussi dingue soit-il.

J’attends longtemps, le guettant de temps en temps sans détourner mon attention des nuages droit devant nous et je me demande même s’il a entendu ma question vu les longues secondes de silence qui se déroulent sans autre bruit que le ronron du moteur et autres bruits normaux d’un avion en vol. Sauf qu’avant d’avoir le temps de répéter je remarque d’épais nuages noirs, rapidement transpercés par un éclair… Ouh notre cher Zeus ne doit pas être très content semble-t-il… Cette fois trève de politesse je me tourne vers mon passager et l’informe qu’on risque d’être sacrément secoués si on continue droit devant. Après, ce n’est de loin pas ma première tempête, que ce soit en bateau ou en avion mais on n’est deux alors la politesse élémentaire fait qu’on demande.

Encore une fois j’attends sa réponse, qui vient enfin, mais on dirait que…sa voix semble différente. Comme si c’était quelqu’un d’autre qui parlait. Mais non Rick, tu débloques. Il a peut-être dit quatre phrases de toutes notre entrevue et il porte un casque… et il y a du bruit dans la carlingue en plus. Je secoue la tête pour chasser cette idée idiote avant de hausser un sourcil quand il me demande de lui laisser les commandes, tout en portant les mains aux fermetures de son masque. Ah, vais-je enfin voir le visage de ce passager mystère? On dirait que oui, mais à une condition.

Honnêtement? Je me fiche de vous et je ne vous connais pas. On ne se recroisera sûrement plus jamais après ça d’ailleurs alors vraiment, faites vous plaisir.

Mais une partie de ses paroles me fait tiquer, et je me tourne vers lui, malgré l’orage qui se rapproche.

Attendez, comment ça ‘’l’avenir de ma race ‘’? On parle de vieilles fioles, avec une valeur archéologique j’entends mais de là à sauver l’humanité il faut peut-être arrêter son char, Ben Hur, et laisser pisser les chevaux non?

Il se dévoile enfin et je me retrouve assis à côté d’un homme à peu près mon âge, aux cheveux sombres un peu décoiffés, peau pâle et bien mis. Typiquement une dégaine d’aristocrate ou de quelqu’un qui a les moyens. Ce qui rend sa présence dans mon coucou d’autant plus surprenante. Un peu comme un cochon au Louvres ou un diamant sur un étal de boucher, dans l’idée.

Eh ben ça fait beaucoup de mystère pour rien! J’imaginais que vous étiez défiguré ou un truc du genre pour vous cacher comme ça, pas que vous aimiez juste un peu trop Carnaval ! Et si vous pensez que vous pouvez traverser cet orage allez-y.

Comme si l’amas de nuages nous avait entendu un brusque trou d’air nous secoue avant qu’on se stabilise à nouveau, et des gouttes viennent rageusement s’écraser sur le pare brise du cockpit. Je me glisse hors de mon siège le temps qu’on fasse l’échange et une fois rassis, je boucle ma ceinture. Je suis peut-être une tête brûlée mais je ne suis pas suicidaire.

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Mar 11 Oct - 2:30

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Je vais le regretter.

Je le sais, car si le Corbeau se repose encore, il va très vite se rendre compte que j'ai trahi notre secret, tout ça pour pouvoir piloter un avion en étant à l'aise. Il sera furieux, me hurlera des reproches, me disant que j'aurais très bien pu le faire avec le masque sur la tête. Plus facile à dire qu'à faire, le volatile. Je le connais depuis plus de quinze ans, il fait partie de moi, nos disputes sont certes fréquentes, mais nous avons trop à perdre en les laissant s'aggraver. Il s'en remettra, il n'a pas le choix. Je lui ai plusieurs fois menacé de mettre fin à mes jours s'il me tourmentait, et il a compris que j'étais sérieux. Depuis quelques années, s'il est toujours aussi exigent, il a appris à me laisser du temps pour moi, et c'est de plus en plus moi qui décide si je dois lâcher la bride ou pas. C'est lui le parasite, pas moi. Je prends cependant mes dispositions, afin de ne pas foncer tête baissée dans un potentiel piège. Je demande alors à l'homme s'il est capable de garder un secret, le mien, car l'avenir de notre race en dépendait. Il me dit tout d'abord qu'il se fichait de moi, car on ne se reverra surement plus après. J'hoche la tête sous le masque, et, lorsqu'il me demanda pourquoi je parlais de l'avenir du genre humain alors que ce n'étaient que de simples fioles, je réponds alors, avec cet accent italien qui me caractérise si bien et me différencie du Corbeau : Vous vous trompez... A vos yeux, ce ne sont que des babioles, mais ce qu'elles renferment pourraient porter un grand coup à Dracula et à la race vampirique... Le Corbeau se bat depuis des années, faisant un véritable travail de fourmi en éliminant les vampires un à un, mais je crains qu'être tué avant qu'il ne puisse en voir le bout... Nous devons chasser les vampires, ou nous sommes perdus.

J'avais parlé d'une voix presque triste, mélancolique, et pour me redonner contenance, je retire le masque. Je sens le regard curieux de l'homme sur moi, et je lâche un rire amusé lorsqu'il m'avoua sa déception. Il croyait trouver sous le bec un visage défiguré, et ne comprenait pas pourquoi je voulais cacher mon visage. Je lui réponds alors, souriant mais sérieux : Je ne cache pas mon visage... C'est le Corbeau qui dépose le sien par dessus. Ce masque est plus qu'un accessoire. Il représente une identité à part entière, et il est devenu un symbole à Berlin. J'évoque par là les quelques affiches et peintures sur les murs à l'effigie du Corbeau qui apparaissent petit à petit, de la main d'anonymes à qui le Corbeau redonne un peu d'espoir chaque jour. Je baisse les yeux vers le masque et croise le regard éteint du Corbeau. Je soupire et me lève en même temps que l'homme lorsqu'il se décide enfin à me laisser la place. Je m'assoie et prends les commandes. Je lui dis, en souriant : Aspetare ! Ca va secouer ! Sans la moindre hésitation, je me dirige vers la tempête. L'avion est en piteux état mais il tient bon, malgré le vent et la pluie. Je ne me fie qu'à la boussole, gardant un cap précis et veillant à ne pas perdre de l'altitude. A un moment, lorsque je sens que les ailes ne vont plus tenir, je fais monter brusquement l'appareil, espérant passer au dessus des nuages, ce qui finit par arriver. Le vent est moins fort, il y a moins de pluie et nous pouvons apercevoir quelques étoiles, mais nous sommes très haut, peut être trop. Je demande alors : Combien de temps pouvons nous rester à cette altitude avant de voir l'avion geler ?
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Ven 28 Oct - 17:56


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Et encore une aventure totalement délirante à ajouter sur la beaucoup trop longue liste des aventures délirantes que comporte ma vie. Vraiment. Il semblerait que j'aie un don pour ça. Que je les attire comme le miel attire les ours. Cette fois, je me retrouve avec un type qui une demi-heure plus tôt me menaçait avec une arme, portant un lourd masque de piaf sur la tête, et qui m'a apporté comme par magie la solution au problème qu'on était en train d'affronter tous les deux, à savoir régler ce problème de flasques à Marcus. Nous voilà donc dans le ciel étoilé, à voler au-dessus de l'Allemagne, cap au Sud vers la Méditerranée puis l'Egypte, et je n'en reviens pas de la facilité avec laquelle tous les événements se sont organisés et réglés. Comment il a accepté de monter dans mon avion alors qu'on ne se connaît pas, et en y repensant je me dis qu'on est aussi idiots l'un que l'autre : lui d'y avoir grimpé, et moi d'avoir accepté.

C'est quand même fou quand on y réfléchit : que deux deux inconnus, deux ennemis même, on se retrouve alliés, collaborateurs, à partager la même galère, dans une tentative commune de trouver une solution. Il en vient même à ôter l'énorme casque qui cachait totalement son visage, ce qui me laisse découvrir un type à peu près du même âge que moi, peut-être un peu plus vieux, mais qui transpire l'éducation et la bonne famille comme un parfum naturel. Quand on vient d'un milieu comme le mien, on sent ce genre de choses... tout comme ceux des hautes classes peuvent en un instant savoir si la personne qu'ils ont en face d'elle est un "gueux" ou quelqu'un de leur monde. Pourquoi il se cache avec un visage comme ça? Je m'attendais à ce qu'il soit défiguré, monstrueux, ou quelque chose du genre, comme la créature allemande là, créé par le scientifique qui a un nom de caillou. A moins que... pendant un instant mon esprit élabore des théories, et se dit qu'il fait peut-être partie d'une famille royale? Riche? Prestigieuse, et qu'il agit caché pour ne pas qu'on le reconnaisse. Comme un de ces justiciers masqué! Oui mais pourquoi? S'il a l'argent et le pouvoir, à quoi bon jouer les "monte-en-l'air"?

Et au milieu de ces réflexions voilà qu'un orage se profile, et il se propose de prendre les commandes. D'abord j'hésite, me demandant si ça n'est pas une ruse pour me tuer, ou prendre le contrôle de l'avion, afin de réaliser qu'il a tout autant à perdre que moi en faisant l'idiot ici.

Ah bon? Vous êtes dans une croisade contre les suceurs de sang? Mais pourquoi vous voulez les faire tomber, vous? Et le Corbeau, c'est votre ... votre personnage?

D'un geste de l'index je fais un geste autour de mon visage pour désigner sa tête avant de pencher un peu la tête sur le côté, sans vraiment comprendre.

Attendez attendez... j'ai pas tout compris. Mais avant, prenez les commandes.

On échange, et une fois dans mon siège et sanglé je reprends la conversation, autant par curiosité que pour me changer les idées et ne pas penser à ce qui s'approche de nous à vitesse grand V.

Expliquez-moi un peu plus cette histoire de Corbeau. Le Corbeau c'est vous non ? Bon alors pourquoi vous en parlez comme si c'était quelqu'un d'autre ?

Ce n'est pas ma première tempête mais ça n'est pas le genre de moments que je recherche particulièrement... alors autant se distraire. Et je crois distinguer un peu d'italien dans ce qu'il dit. Soit un étranger, soit vraiment un de ces riches héritiers qui a appris plusieurs langues grâce à un précepteur ou à de longues vacances dans des pays étrangers pour "se former". Pourtant en l'observant ses gestes sont précis et sûrs. Il sait piloter et en a l'habitude, ce qui me rassure un peu... Mais alors qu'on entre dans l'orage je m'agrippe à mon siège alors qu'on commence à être secoués comme de vieux pruniers. Les chocs ne durent que quelques minutes avant qu'il ne nous fasse survoler les nuages et qu'on retrouve un calme bienheureux. Je me détends, m'asseyant confortablement et faisant jouer mes doigts dont les jointures avaient blanchi avant d'attraper un paquet de cigarettes dont j'en tire un que j'allume, avant de lui proposer. Je jette un oeil à l'altimètre à sa question avant d'allumer ma cigarette et répondre.

On ne va pas tarder, on va survoler l'orage et redescendre rapidement... ensuite on verra où ce détour nous a emmenés... Et donc, pourquoi vous portez ce machin au final?

J'inspire profondément une bouffée de nicotine avant de souffler doucement, tout en l'écoutant.

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Dim 27 Nov - 1:53

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Quel plaisir de pouvoir enfin piloter un avion !

Cela m'avait terriblement manqué. Il n'y a guère d'occasions de voler à Berlin, encore moins depuis que Dracula est au pouvoir. Je peux enfin retrouver cette sensation de liberté, ces bruits familiers des moteurs et du vent, ces turbulences qui secouent l'appareil, les nuages et les cieux infinis. Je dois dissimuler ce sourire ravi qui menace de transparaitre, car nous avons une mission, ce n'est pas le moment de s'amuser. De plus, l'orage représente un danger réel, il serait idiot de finir écrasés pour quelques secondes à profiter.
Quelques points noirs cependant... L'avion est dans un piteux état, c'est un miracle qu'il parvienne à tenir en l'air, et je me retiens de conseiller à l'aventurier de le faire examiner puis réparer par un spécialiste. Ensuite... Le Corbeau. Il se repose, mais il risque de se réveiller d'une seconde à l'autre, et je crains sa colère. Non seulement j'ai ôté le masque, mais j'ai également parlé à notre allié d'infortune, trahissant mes origines italiennes.

Alors que je prends le contrôle de l'avion, il me demande de lui expliquer. Il ne comprends visiblement pas pourquoi je parle du Corbeau comme s'il était une autre personne, pensant que ce n'était qu'un personnage. J'hausse les épaules et, avant de commencer, je baisse les yeux vers le masque sur mes genoux. Il semblait me narguer, me demandant presque de le remettre et de laisser mon compagnon immatériel reprendre les commandes. Qu'il aille se faire foutre. Je réponds alors, avec un sourire désolé : Je... Le Corbeau n'est pas moi, et je ne suis pas le Corbeau. Nous sommes pourtant un, sans l'être véritablement... Comment vous expliquer... Je...  Je suis malade. Juste ici. Je tapote ma tempe du bout du doigt et je reprends : Vous n'êtes pas en danger, rassurez vous. Nous sommes tous les deux conscients de nos actes. Le Corbeau et moi partageons le même corps, mais nous avons chacun notre propre personnalité. Il est né lorsque j'avais dix sept ans. Je n'en ajoute pas plus car nous approchons dangereusement de l'orage.

Ce dernier est violent. Les vents sont déchainés, la pluie frappe la carlingue et le pare brise, faisant trembler l'appareil et secouant ses occupants. Je sens l'aventurier s'agripper à son siège pendant que j'amorce une remontée d'urgence, espérant passer au dessus de la tempête. Nous y parvenons, retrouvant calme et sérénité. Cependant, nous sommes beaucoup trop haut, et je crains de voir l'avion geler. Cela compliquerait grandement nos manœuvres. L'aventurier tira une cigarette et l'alluma, puis il m'en proposa une. Le Corbeau me pousserait à refuser, car ce n'est pas bon pour notre santé, mais après de telles émotions, j'avoue que cela me ferait du bien. Je l'accepte avec un Grazie. Je tire une première bouffée que je relâche par le nez avec un soupir de soulagement. Il me dit que nous n'allons pas tarder à redescendre, car l'orage finira bien par passer. J'hoche la tête en tirant une nouvelle fois sur la cigarette. Il me demanda ensuite de lui expliquer pourquoi je porte le masque. Tout en surveillant les aiguilles, je réponds : Je m'en passerais bien, croyez moi. Mais ce masque appartient au Corbeau, il fait partie de lui, c'est... Son visage, sa représentation matérielle. Lorsqu'il prends le contrôle, il a besoin de l'avoir sur lui, constamment.  
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Mar 6 Déc - 22:02


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Il ne faut pas se leurrer, je suis plutôt attentif quand il s'agit de piloter mon avion, surtout quand je suis dedans. Je l'ai reçu en gagnant aux cartes, après une partie endiablée, et je me suis attaché à ce tas de ferraille qui est devenu à la fois ma maison et mon moyen de transport, un partenaire d'affaires, et une compagne plutôt caractérielle et capricieuse qui a ses habitudes et qui ne supporte pas qu'on les change. Une vraie princesse à deux hélices ma belle Jocelyne... Et comme un amant n'aime voir sa bien aimée collée de trop près par un malotru je ne suis pas ravi de laisser les commandes à quelqu'un d'autre, surtout quand je ne connais cet autre ni d'Eve ni d'Adam et qu'en plus, il m'a menacé avec un flingue à peine une heure plus tôt... Pourtant ainsi va la vie, ou plutôt, la mienne, parce que je connais bon nombre de gens tout à fait normaux à qui une mésaventure comme celle-là ne serait jamais arrivée.

C'est donc d'un air faussement détendu que je l'observe guider mon bijou entre les nuages et à travers les rafales de pluie, devant reconnaître, même si ça m'emmerde profondément qu'il se débrouille bien... me faisant me détendre un peu, sans être totalement en confiance. Une règle sacrée : ne jamais être trop en confiance. Etre trop en confiance veut dire qu'on relâche son attention, et relâcher son attention veut dire qu'on n'est plus assez maître de la situation. Donc susceptible de faire des conneries. Ou qu'on veuille me faire des conneries. Bref je me comprends... je trouve ça quand même un peu louche que ce mec masqué change d'avis en apprenant le nom de Marcus et soudainement accepte de voler avec moi jusqu'au Caire pour lui remettre les flacons en mains propres... Je veille, m'agrippant quand même lorsque les secousses sont trop violentes, avant de me détendre une fois l'orage, et donc le danger passé. Et je me note aussi de vérifier si on est toujours bien sur le bon cap et qu'il n'est pas en train de nous détourner, mine de rien...

J'en profite pour essayer de détourner son attention à lui en le faisant parler, et lui demander pourquoi il porte ce masque de médecin de la peste... ce qui en soi n'est pas qu'un détournement d'attention mais une vraie curiosité... ça n'est pas tous les jours qu'on croise un type attifé de la sorte et tant qu'à faire... je l'écoute tout en m'allumant une cigarette, et en profite pour contempler le paysage et vérifier que je retrouve bien quelques points de repère... Mes sourcils se froncent en écoutant ses explications qui me laissent... un peu perdu je dois dire. Il a l'air sérieux même si pour moi ça a l'air dingue... Etre deux dans un seul corps, à moins d'être possédé, ça ne me dit rien. La fumée s'échappe lentement de ma cigarette comme de mes lèvres, au gré de mes bouffées de nicotine, avant de laisser flotter quelques secondes.

Attendez, attendez... comment "l'autre" a pu "naître" quand vous aviez dix-sept ans? Je veux dire... vous étiez ... "normal" et d'un coup pouf vous étiez deux là-dedans?

Il essaie de m'expliquer mais je secoue la tête, pas vraiment emballé ni convaincu par tout ça... et la suite est pire.

Hein? Désolé je suis un peu con je sais mais là votre truc... mais c'est ... pourquoi il aurait besoin d'un masque pour exister? Je veux dire, il existe, parce que vous êtes là. Enfin il a un corps. Enfin... vous voyez l'idée. Alors je... suis un peu paumé.


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Mar 31 Jan - 0:58

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La tempête n'aura pas eu raison de cette carcasse ambulante qu'est l'avion de l'aventurier.

Alors que nous survolons les nuages déchainés, je me permets un instant de répit pour souffler un peu, sans pour autant relâcher ma vigilance. L'avion est en mauvais état, et cela ne me rassure guère de le savoir encore en l'air alors qu'il aurait du être soit démantelé, soit écrasé depuis longtemps. Je garde cependant mon avis pour moi. J'avais commencé à lui raconter mon histoire, à lui expliquer pourquoi je devais partager mon corps avec le Corbeau. Visiblement, le simple fait de se dire qu'on pouvait être deux dans un seul corps était inconcevable pour l'homme qui n'avait l'air de rien y comprendre. Heureusement, la tempête l'empêcha de poser plus de questions et nous restâmes silencieux, le temps que je puisse effectuer la manœuvre périlleuse. La carcasse tremble, le moteur rugit, mais l'ensemble tient bon et nous voilà rapidement en sécurité... Pour le moment. Je vérifie le cap et accepte la cigarette qu'il me tends avec un plaisir non dissimulé. C'est une aubaine que le Corbeau soit endormi, je peux même fumer en paix. Je sais cependant qu'il va me le reprocher lorsqu'il reprendra le contrôle, il sentira le gout de la nicotine sur ma langue, l'odeur de la fumée dans mon nez, le picotement désagréable dans la gorge et les poumons. Il va m'en vouloir, mais je m'en fiche. Qu'il aille se faire plumer.

Après quelques secondes de silence, l'aventurier reprends la parole. Il me demanda quelques éclaircissements par rapport à mes explications précédentes. Je tire une bouffée de la cigarette et lui réponds, d'une voix parfaitement posée : C'est exactement ça, monsieur. Je suis malade, comme je vous l'ai dit, et depuis mes dix sept ans , nous sommes deux, en un. Il est né après... Je me tais, ne voulant pas évoquer Olivia. Ce simple nom, cette simple pensée suffirait à réveiller le Corbeau. Je reprends alors : Un drame dans ma famille. Il a commencé à se manifester peu de temps après, et, depuis, il est là. Il prends le contrôle de mon corps, relayant ma propre conscience au fond du placard et me laissant pour simple spectateur de ses actes. J'essaye ensuite de lui expliquer le but du masque, et il ne comprends toujours pas. Il secoue la tête, confus, et je lui souris, essayant de me montrer le plus rassurant possible. Ce n'est pas facile, l'homme a visiblement le cerveau de la taille d'une noix, et faire entrer ces notions compliquées là dedans risque d'être une tâche ardue. Je lui réponds, sur un ton d'abord pensif puis avec plus de détermination : Comment vous expliquer cela... Disons que le Corbeau s'est forgé sa propre identité. Il a un corps certes, le mien, mais le visage qu'il observe dans la glace n'est pas le sien. Il s'identifie à ce masque, pour lui, c'est son visage à lui. Quand il recouvre mon visage, il se sent entier, pleinement, et peut agir sans connaitre de limites. C'est comme si... Comme si on vous arrachait ce qui fait de vous un aventurier, vous sentiriez vous encore comme tel ? J'espère ne pas l'avoir trop embrouillé avec mes explications. La tempête commence à se calmer et j'en profite pour perdre un peu en altitude. Nous avons encore du chemin à faire... Espérons que le Corbeau restera encore un peu endormi.
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Sam 25 Fév - 12:20


Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?


Des moments comme traverser un orage ont le don de me coller une belle petite claque d'humilité derrière la nuque. Un petit rappel que nous, les humains, nous ne sommes rien et que malgré tous les progrès techniques, en matière de science et de connaissances, il y a des choses sur lesquelles nous n'avons aucun contrôle. Nous remettre en mémoire que nous ne sommes pas tout puissants et que face à une tempête, une inondation, un ouragan ou un incendie, nous ne sommes au final...rien. Ou pas grand chose. Et j'accepte cet état de fait, espérant peut-être qu'en me montrant plutôt soumis aux coups du sort et aux jeux de dame Nature, celle-ci ne va pas trop s'acharner sur moi, ou sur nous. Mais mon pilote surprise s'en sort plutôt bien, et arrive à nous tirer de là sans que mon fidèle avion ne souffre trop du vent redoutable, de la pluie battante ou des éclairs.

D'ailleurs lui demander de me parler de lui et de son masque est une façon de détourner mon attention du tumulte au-dehors et de me concentrer sur quelque chose, n'importe quoi, plutôt que de penser à la mort certaine. Un peu comme un noyé qui s'accroche à une planche de bois. Bien sûr ce n'est pas la première fois que je traverse du mauvais temps avec mon cher et tendre avion mais ce grain là est particulièrement mauvais et j'ai peur qu'elle ne s'en sorte pas indemne. Parce que je tiens à ce tas de ferraille, moi! Ma chère Doris qui m'a accompagné dans mille et une aventures aux quatre coins du monde. Je me rappelle encore le jour où je l'ai gagnée, c'était autour d'une table de poker, face à un magnat du pétrole texan et un mafieux italien... Au vu du début de la partie, je me doutais que le texan avait une bonne main, sûrement meilleure que la mienne, et je n'avais qu'une solution : le bluff. Ca a tellement bien marché qu'après avoir misé tous ses jetons, il a déposé les clés de son coucou sur le tapis vert. J'ai tout tenté et j'ai gagné... repartant comme un prince avec le titre de propriété d'un magnifique avion chromé, qui brillait comme de l'argent au soleil. C'est d'ailleurs l'endroit que j'identifie le plus comme une maison, plus que l'appartement que je loue à Berlin et d'autres pieds à terre. Mes possessions les plus précieuses sont ici, et c'est là que je me sens le plus en sécurité.

Puis une fois le danger derrière nous il s'explique enfin sur ce masque qu'il porte, et que, finalement et étrangement, il y a deux personnes qui vivent en lui. Deux êtres dans un seul corps, chacun fonctionnant différemment, et c'est un peu comme s'ils se partageaient le contrôle à tour de rôle... Ce qui est curieusement ironique quand on voit la situation dans laquelle on est à savoir deux hommes dans un avion qui alternent derrière le manche...

Mais... ça se fait que... "l'autre" ne prenne pas le contrôle en permanence? Que parfois il vous laisse revenir, si vous voyez ce que je veux dire?

Il m'explique à demi-mots l'origine de cette étrange fracture, et je hoche la tête, même si ça me semble très, très étrange. Enfin, après tout ce que j'ai vu et fait, ça n'est clairement pas la chose la plus extraordinaire, ou étrange à laquelle j'assiste. On va rajouter ça à la très longue liste des excentricités et choses inexplicables et inexpliquées. Je me contente de fumer tranquillement, savourant le calme et la nicotine même si c'est tiré par les cheveux son histoire. Surtout qu'il parle du masque, le masque qui serait en fait le visage de l'autre, parce que son visage à lui, il ne le reconnaît pas comme le sien. Oh bordel c'est compliqué. Il devrait voir ce médecin viennois qui soigne l'esprit et dont tout le monde parle, Ce Simoun...Sigismond...Sig... enfin lui, là. Je pense que ça serait un client rêvé! Mais en attendant je suis coincé avec lui et je n'ai pas mieux à faire alors... autant essayer de comprendre un peu ce dont il parle.

Hmmm ... je crois... voir un peu ce dont vous parlez. Mais... par exemple, quand il s'agit de nourriture par exemple, vous avez des préférences différentes? Je veux dire, vous pouvez aimer les asperges et lui les détester? C'est possible? Tout comme d'autres trucs?

(c) Heaven

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Sam 6 Jan - 20:40

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Corbeau, corbeau, oiseau de proie, ô Diable, ô diable, où vas-tu ainsi ?

C'est sans doute difficile à comprendre.

Moi même, je dois l'avouer, je n'aurais pas cru à cette histoire sans queue ni tête. Un homme, ou plutôt deux, qui vivent dans un seul et même corps, forcés de se le partager, de cohabiter. On pourrait penser que cet homme est fou, et c'est le cas oui, mais c'est plus subtil que cela. Le Corbeau fait partie de moi, certes, il me pourrit la vie, oui, aussi, mais malgré tout je me suis habitué à lui si bien que, s'il devait disparaitre un jour, je pense qu'il me manquerait. Le Corbeau, pour sa part, ne peux vivre sans moi, il ne peut exister sans moi, voilà pourquoi il n'a jamais pleinement pris le contrôle de mon corps, à temps plein. C'est un marginal, un asocial, il n'a aucune expérience du social, il ne sait pas communiquer sauf par la violence et les coups. Voilà pourquoi il a besoin de moi. Je ramène de l'argent, je nous nourris, je nous habille et nous loge. Il dépends entièrement de moi, de mon aisance, de mon caractère affable et sociable. Sans moi, il serait déjà mort.  Sans lui, je le serais sans doute tout autant, car il me défends des menaces qui planent sur notre monde et, par ce biais, il élimine lentement mais surement cette maladie qu'est la race des vampires.

Parlant de cela, voilà que l'aventurier me pose justement la question. Il s'interrogeait sur le fait que le Corbeau n'ait pas pris possession de mon corps. Je souris et lui réponds, en haussant les épaules : Il a beaucoup trop à perdre. Il est intelligent, il sait que, s'il me chasse, s'il me neutralise, il est fini. Il ne connait rien à la vie mis à part les combats et le sang. C'est un être uniquement fait de haine, de froideur, de hargne et d'obscurité, le principe même d'être un homme, adulte, intègre lui est étranger. C'est alors du donnant donnant. Je le laisse faire ce qu'il a à faire avec les vampires et, en contrepartie, il me laisse vivre ma vie comme je l'entends... A quelques détails près bien entendu. Nous avons fixés les règles, après de longues heures de négociations et, pour le moment, chacun s'y tient et nous fonctionnons très bien ainsi. L'homme hoche la tête, se contente de fumer et fixe le lointain avant de m'interroger sur nos gouts alimentaires. Je lâche un rire devant sa question. Je ne m'y attendais pas, et je la trouve aussi amusante que pertinente. Je lui réponds alors, avec un grand sourire : Bon Dieu, non, le Corbeau ne mange pas. C'est d'ailleurs regrettable, surtout lorsqu'il prends le contrôle pendant plusieurs jours. Question nourriture, il me fiche la paix. Non, l'une des seules choses sur lesquelles il est intraitable, c'est l'amour. J'ai bientôt quarante ans, je suis célibataire, parce qu'il me l'impose. Je n'ai droit à aucune relation amoureuse, pas même pour une nuit. Et autant vous dire que cela pèse lourd au bout d'un moment. La solitude ne me convient pas.

Je lève les yeux et demande ensuite, cherchant des yeux un point de repère avant de me référer à la boussole : Voulez vous que je commence à amorcer la descente ?
Codage par Libella sur Graphiorum

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Sous ce masque, il y a plus que de la chair.

Sous ce masque, il y a une idée, et les idées sont à l'épreuve des balles.
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