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Rick O'Connell
Rick O'Connell
Enfant d'Eve & d'Adam
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Bas les masques - Aurélius & Rick Empty Bas les masques - Aurélius & Rick

Jeu 7 Oct - 22:01
Bas les masques
Où les trompeurs seront peut être trompés
Des coups de feu résonnent tout autour de moi, et l'un d'entre eux fait même éclater le marbre du pilier derrière lequel je me suis abrité le temps que la fusillade se calme.

- Benny! Tu m'avais pas dit qu'il y aurait des foutus grecs!
J'en savais Rick! L'endroit devait être désert à cette heure là, et pas surveillé !
Change d'informateurs, ou paie-les plus!


Je grogne alors qu'une autre balle a sifflé à mon oreille. Il va falloir qu'on se débrouille et vite, sinon on va se faire tirer comme des lapins, et les autres auront le temps de rameuter leurs copains, ce qui fait qu'on sera vite en surnombre. Merde. On est tout près. Si près. Et si les gardes ou que sais-je du coin savent qu'on est sur une piste, ils vont rappliquer comme les vautours autour d'une charogne,passer les ruines au peigne fin, en le surveillant 24h/24... alors c'est maintenant ou jamais. Echangeant un regard avec Benny, je lui fais signe de passer à gauche de la série de colonnes, pendant que je sors une grenade fumigène de ma poche, en arrache la goupille avec les dents et la balance en direction du groupe le plus nombreux de gardes. Au rythme des armes qui résonnent toujours j'en compte cinq, alors qu'on est que deux, mais dans de bonnes conditions, et si on se débrouille bien, c'est jouable. Il faut juste être malin. Et rapide.

Je remonte le  foulard que je porte autour du cou pour protéger mon nez et rampe, protégé par le fumée, m'approchant du premier garde qui tente de garder son arme en joue bien qu'il tousse à s'en décrocher les poumons. Je l'assomme d'un coup de crosse avant de trouver une autre cachette, un peu plus loin, attendant que l'occasion se présente d'en éliminer un autre. Bonne nuit mes chéris, et surtout, dormez bien! J'entends une rafale de balles venir d'un peu plus loin, suivie d'un gémissement de douleur et d'un bruit sourd... Benny a du en mettre un à terre lui aussi, surtout qu'il y a un bruit de balles en moins. Il doit en rester trois. Et j'espère sincèrement que Benny est la cause du bruit et pas la victime, sinon ça va clairement devenir chaud pour mon petit postérieur.

Malgré la fumée épaisse je tente de distinguer une silhouette, quelque chose me renseignant sur ma prochaine cible, mais les produits de la fabrique Welles sont efficaces et le brouillard chimique est épais comme une purée de pois. Bon sang... il va falloir que je me fie seulement à mon ouïe, qui heureusement est assez bonne... Reprenant ma progression, rampant derrière les blocs de marbre, les piliers écroulés et des débris de statue trop gros ou trop abimés pour être emmenés par des pillards j'arrive derrière un autre garde que j'arrive aussi à assommer. Bonne nuit à toi aussi! Et moins de dix minutes plus tard, ils sont tous saucissonnés sur le sol, attachés comme des veaux un jour de rodéo, sur le ventre et les mains reliées aux chevilles. Pour l'instant ils sont encore inconscients mais je ne pense pas qu'ils soient ravis de la situation quand ils vont rouvrir les yeux...

La fumée dissipée et retrouvant le  bienheureux silence constitué du ressac non loin, du murmure du vent doux dans les oliviers et du parfum du thym, Benny et moi nous approchons de ce qui doit être l'entrée du trou de la fameuse pythie, d'après les informations communiquées par les hommes du club à Berlin. Benny me rejoint, une main sur son épaule, du sang poissant ses doigts.

- Ils t'ont eu?
- Juste une égratignure. On continue!



Je récupère le sac de matériel qui était resté à l'entrée du site, le charge sur mon épaule et m'aide du plan pour me repérer sur le site. A l'époque ça devait être immense : toutes ces salles, ces colonnes, ces restes de mosaïques et de statues, avec une vue magnifique sur la mer... la maison d'un dieu... magnifique, impressionnante et surtout, qui n'a pas révélé tous ses secrets. Et c'est pour ça qu'on est là ce soir. On se retrouve face à un socle de statue maintenant vide et je sors ma lampe pour l'éclairer plus en détail : une succession de symboles gravés et une entaille, très discrète, à peine visible, mais qui est plus qu'un simple accroc dans la roche... Je sors la vieille clé qu'on m'a confiée, et la glisse dans l'interstice avant de la faire basculer sur le côté, souriant quand j'entends un "clic" de bonne augure. Eh ben voilà! C'est pas si compliqué!
Et Benny appuie sur les bons symboles. Quelques secondes après qu'il ait enclenché le dernier motif, la terre se met à trembler, et deux mètres plus loin, une mosaïque s'ouvre en deux, comme une bouche affamée dans le sol sec, révélant un puis sans fond d'où s'échappe des vapeurs nauséabondes... les fameux pouvoirs divinatoires de la prêtresse, qui étaient en fait des gaz volcaniques qui lui faisaient avoir des hallucinations... et qui ont aussi protégé toute tentative d'effaction car la moindre lanterne à flammes provoquait une explosion tuant l'aventurier. Sauf que maintenant...nous avons la technologie avec nous, et la sainte électricité. Bénis soyez vous, Tesla, Bell, Graham et autres!

Pendant que Benny fixe un harnais autour de ma taille et attache la corde à un pilier solide, je glisse une sorte de masque à gaz sur mon visage, me permettant de respirer de l'air frais et protéger mes yeux. A mon signal je commence à descendre le long de la paroi presque lisse, observant toutes les marques des visiteurs précédents, qui ne sont jamais allés bien loin. Un mètre. Certains ont laissé des marques de piolets, d'autres simplement des semelles de sandales dans la suie des murs. Deux mètres. Je crois distinguer une légère lueur rougeoyante au fond du puits. De la lave? Trois mètres. Il fait de plus en plus chaud et je balaie les parois avec ma lumière froide, avant d'étouffer un cri de surprise quand je tombe face à une porte métallique à l'effigie d'Apollon, fixée à même la paroi. Et autour de lui gravitent des planètes... Heureusement que mon grec n'est pas trop rouillé, car les noms sont à moitié effacés mais je les devine quand même. Et quand je trouve enfin "Helios", le soleil, j'appuie dessus, et en un ronronnement sourd les portes commencent à s'ouvrir, crachotant un peu avant de découvrir une salle carrelée dont je ne distingue rien. Je me fais balancer pour y entrer, disant à Benny de me donner plus de corde, avant de m'engouffrer à l'intérieur... et quand je regarde mes pas dans la poussière, je me dis que je suis le premier homme à venir ici depuis des millénaires... La salle est magnifique, recouverte de fresques colorées et de dorures, de statues intactes, de plats et de coupes, toutes à l'effigie du soleil...mais ce n'est pas ce que je cherche. Bientôt j'arrive à l'autel du dieu et souris en ouvrant le coffre qui s'y trouve, dévoilant un arc et une poignée de flèches. L'arc d'Apollon.

Deux jours plus tard, près de Berlin.

Je sors du petit avion dont le moteur fume encore suite à cet atterrissage un peu mouvementé dans cette clairière qui est tout sauf une vraie piste, jetant un oeil à ma précieuse cargaison qui est bien cachée à l'arrière et me laisse retomber sur le sol. Mon contact devrait être là. Je scrute l'obscurité, guettant une silhouette, quelqu'un, avant de distinguer des éclats de lumière à travers les arbres. Après une seconde, je vois que c'est du morse et je rends la pareille avec les phares de l'avion, donnant le mot de passe qui était notre signal de reconnaissance : "Helios". Bientôt quelqu'un apparaît d'entre les branches et s'approche de moi. Par réflexe ma main effleure le pistolet à ma taille avant de me lever et me laisser retomber sur le sol, venant à la rencontre du nouveau venu.

— Vous êtes bien mon étoile? .



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Jeu 11 Nov - 0:37
Bas les masques
La chose la plus triste à propos de la trahison est qu'elle ne vient jamais d'ennemis, elle vient de ceux en qui vous avez le plus confiance.
Ramène moi l'artefact Cabot. Ramène le moi, lui et celui qui l'a trouvé.

Tels sont les mots de mon maître, quelques minutes avant mon départ pour notre point de rendez vous. L'homme que je dois rencontrer est un inconnu, étranger au Club. Cela me facilite la tâche. Il croit rencontrer un de ses membres... Ce qui, en soit, est vrai. Mais il ne s'attendra pas à être conduit au Baron d'Offenberg lui même. Tout en ajustant mes cheveux, je contemple cette barbe que j'ai laisse pousser pour l'occasion. Je me dois d'être méconnaissable. J'enfile une paire de lunettes rondes, me donnant ainsi un air d'universitaire épuisé, car elles ne font que faire ressortir mes cernes. Mes cheveux sont plaqué en arrière, et quasiment rasés sur l'arrière et les côtés. Celui qui reconnaîtra Aurelius Lehmann, valet du baron d'Offenberg avec cet accoutrement  n'est pas encore né... J'enfile un costume abîmé, essayant de me donner un air à la fois digne mais négligé. La veste, le veston et le pantalon, de couleur gris clair, ont quelques peluches sur le tissu. Ma chemise est d'un blanc délavé, et la cravate, d'un gris rayé de clair, peine à donner un à cette tenue un semblant de dignité. Tout en enfilant une paire de chaussures sans doute plus âgée que mon fils aîné, je me dis que cet aventurier a du cran de se présenter seul à ce rendez vous. A sa place, je serais venu soit accompagné, au cas où... Surtout quand on sait ce qui l'attends. Je frissonne en pensant au sort qui attendait ce pauvre homme. Il me reste quelques heures, j'ai le temps de réviser mon rôle. Je ne donnerais aucun nom à notre "invité" il n'aura de ma part que le nom d'étoile qu'on lui a donné. Ce fameux contact qui l'a orienté vers moi n'étant rien d'autre qu'un partisan de Ludwig.

Je termine de lacer mes chaussures et m'examine dans le petit miroir miteux qui sert d'unique décoration dans ma minuscule chambre. Passant les doigts sur les poils noirs de ma barbe, je me dis qu'il en fallait quand même beaucoup pour changer un homme. Je sors de ma chambre et me dirige vers la sortie du chateau, où m'attends le vampire qui sera mon chauffeur. C'est drôle de se faire conduire par son supérieur et pire ennemi, mais c'est pour le bien de la mission. Le vampire s'approche. Je le connais bien, il vient souvent au château, c'est un fidèle agent de Ludwig. Ses courts cheveux blonds semblent briller sous la lumière de la lune. Il s'arrête devant moi, ajuste mon col et hoche la tête, satisfait. Il m'ordonne ensuite de monter dans la voiture et nous partons, enfin. Nous avons une bonne heure de route devant nous, et j'en profite pour somnoler. Avoir un moment d'inaction totale est très rare, et je compte en profiter au maximum. Je remercie en pensée mon chauffeur pour son silence. Je suis au bord du sommeil profond lorsque nous arrivons. Je sursaute et reprends mes esprits. Le vampire m'indique, dans le ciel, un petit avion qui amorce son atterrissage. A moi de jouer. Sans un mot, je sors du véhicule et me dirige d'un bon pas vers le point de rendez vous. Ne me fiant qu'à mon odorat, je trouve rapidement la trace de l'homme. Cela sent les gaz d'échappements à plein nez, et je laisse échapper une grimace devant la gêne occasionnée. De là où je me trouve, j'aperçois un homme, brun, plutôt bien bâti, sortir de l'habitacle. J'attends quelques instants avant d'allumer ma lampe et de composer, en morse, le mot "HELIOS", qui nous sert de mot de passe. L'homme me réponds avec la sienne, et, sans plus attendre, je m'avance à sa rencontre.

Je le vois me dévisager, portant tout d'abord une main à son arme, avant de se raviser. Il me parla, enfin, me demandant si j'étais son étoile. Je lui souris et lui réponds :"Qui est guidé p... par une étoile ne regarde jamais en arrière." Je me maudis instantanément d'avoir buté sur un mot. Mon maitre m'avait pourtant ordonné d'éviter toute erreur qui pourrait faire tomber mon masque. Il estimait en effet que mon grand nez, mes yeux bleus et mon allemand au fort accent suffisait pour me désavantager. Parvenant à rester stoïque, je tends la main vers mon contact pour le saluer. Je tais volontairement mon nom, mais je sais que l'homme ne s'en formalisera pas. Je lui demande alors : Vous l'avez ?
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Dim 28 Nov - 13:26
Bas les masques
Où les trompeurs seront peut être trompés
Doucement. Doucement Rick. Tu sais ce qui se passe quand tu t'emballes, ça finit jamais bien, voire pas bien du tout alors, doucement. Bon maintenant que je suis là, il faut que je réfléchisse : les anciens Grecs étaient loin d'être des cons et d'offrir un cadeau comme ça au premier venu est surprenant. Alors oui, je sais, il y a eu le fait de trouver l'entrée du puis, la clé de la porte comportant la constellation, mais je suis sûr que c'est pas tout, qu'il reste encore des pièges... C'est l'arc d'Apollon après tout! Après avoir inspecté le coffre et ne pas avoir découvert de piège je l'ouvre et j'avoue que je mentirais en disant que je n'ai pas eu le souffle coupé en contemplant cette relique qui m'attend sagement, posée sur un coussin de soie à la couleur encore vibrante grâce à l'abri de la lumière ou aucun changement de température. Pendant un instant j'hésite, laissant mon regard courir sur le bois poli par l'usage, encore brillant, et dont toute la surface est sculptée avec des scènes aussi minuscules que magnifiques. Des nymphes qui se baignent dans les bois, des dryades et des naïades dansant autour des arbres, tressant des couronnes de fleurs, Orphée et sa lyre, Diane également, avec son arc et ses chiens... Tout est merveilleusement beau, et plus d'une fois, à la lueur de ma lampe de poche, j'ai l'impression de surprendre un mouvement, que les personnages sous mes yeux soient vraiment en train de bouger. Puis je tends la main et effleure doucement, très doucement cet objet extraordinaire du bout des doigts, comme pour sentir les scènes en même temps que les voir et je sursaute en sentant presque comme un léger courant électrique me parcourir, une légère décharge comme lorsqu'on caresse un chat un jour d'orage. Bon sang le Club va être ravi, et moi, ramasser un sacré paquet de fric pour cette beauté...

Je me doute qu'il y aura des pièges. Il y a toujours des pièges. C'est dingue d'ailleurs la créativité des gens quand il s'agit de trouver des façons d'en tuer d'autres, comme si de ce côté là, le réservoir d'imagination était infini. Et partir comme ça, en prenant juste le coffre sous le bras est beaucoup, beaucoup trop simple. Lentement je fais le tour de la sorte d'autel sur lequel il est posé, cherchant des pièges à la lueur de ma torche, frôlant du bout des doigts pour trouver quelque chose, mais rien... j'inspecte la caisse en bois, rien non plus... Bon... Il va bien falloir que j'emmène ce barda avec moi. Alors tant pis, je prépare mon sac à dos, le maintient bien ouvert, et d'un geste rapide je fais glisser le coffre en bois dedans. Sauf que le temps que je le passe sur mon dos, je sens le sol qui tremble, manquant de me faire tomber. Oh oh. C'est pas bon ça. Et là sous mes yeux horrifiés je vois que les dalles du sol tombent progressivement, dévoilant la lave loin, très loin. Putain de merde.

Je prends mon élan et saute, enjambant le vide pour gagner celles qui tiennent encore bon, l'espace d'une seconde au moins, avant de m'approcher de la porte et de la sortie. Sauf que là, panique... plus aucune dalle, et pas le temps de réfléchir. Alors je prends mon élan encore une fois, et fais un autre bond, tendant les mains dans un geste désespéré pour attraper la corde m'ayant permis de descendre. Par chance une de mes mains agrippe quelque chose de rugueux, et j'arrive bientôt à m'y tenir, hurlant à Izzy de me remonter au plus vite. Une fois en haut j'ai un léger rire en laissant mon sac retomber sur le sol, et moi aussi, juste à côté, reprenant mon souffle. C'était moins une, mais on l'a eu!

Berlin

Je suis d'un naturel méfiant et même si la personne en face de moi me donne tous les signes convenus, j'hésite un peu. Normalement j'ai affaire à quelqu'un d'autre et je n'ai pas été prévenu d'un changement. Je hausse une épaule quand la silhouette d'un type se dessine dans mes phares, me permettant de le voir un peu mieux. On dirait un prof, ou un comptable, le genre de gens d'intérieur, qui vivent de poussière, de bouteilles d'encre et de chiffres... il n'a pas l'air bien méchant, même si quelque chose me pousse quand même à rester sur mes gardes... sans trop savoir pourquoi. Mais mon instinct est un vieux copain qui m'a déjà tiré de situations bien dangereuses alors quand il me dit quelque chose, je l'écoute. Sortant une cigarette de son paquet je hausse un sourcil quand il me demande si j'ai le paquet, et après avoir pris une bouffée de tabac je hausse une épaule.

Disons que je l'aurai si vous avez mon paiement en en retour... On n'a rien sans rien dans ce monde...

La cigarette aux lèvres et les mains sur les hanches, je le regarde s'approcher, mon révolver à ma ceinture, dans mon dos, chargé et prêt à tirer en cas de besoin.




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Lun 6 Déc - 1:09
Bas les masques
La chose la plus triste à propos de la trahison est qu'elle ne vient jamais d'ennemis, elle vient de ceux en qui vous avez le plus confiance.
L'homme est méfiant. Rien d'étonnant à cela.  Je le regarde de haut en bas, tandis qu'il sort tranquillement une cigarette et l'allume, avalant une bouffée de tabas et expirant la fumée. Cette dernière agressa immédiatement mon odorat et, sans le vouloir, je fronce le nez. Je n'ai jamais supporté l'odeur de la cigarette, et encore moins depuis que je suis un loup. Cet odeur m'évoque la mort, la pourriture, la maladie, tout ce qui provoque la crainte et le dégout chez l'être humain. Comment peut on accepter, voire pire, apprécier, d'ingérer de telles substances plusieurs fois par jour ? Sans le vouloir, je tourne la tête, essayant de protéger mon pauvre nez de ces effluves malodorantes. Je sens déjà que je vais avoir du mal à apprécier cet homme. Fumer, ainsi, devant moi est à mes yeux une marque d'impolitesse flagrante, et une provocation. Le loup en moi commença à relever lentement les babines et je le calme en lâchant un petit soupir. Pour reprendre contenance, je demande à l'homme s'il a le paquet demandé par le Club. Il me répondit qu'il exigeait son paiement, me disant qu'on n'avait rien sans rien dans ce monde. Je fronce les sourcils. Le Baron m'avait ordonné de ne pas céder tout de suite, histoire de garder une certaine crédibilité. Je penche la tête en avant, fixant l'homme d'un regard froid : Qui me dit que vous l'avez réellement ? Qui me dit que vous n'êtes pas un charlatan ?

C'est risqué, mais je n'ai pas le choix. Le Baron veut son artefact, et je dois tout faire pour le lui obtenir. Je croise les bras et lève les yeux vers les étoiles. Je suis tombé bien bas depuis l'attaque de notre village. Je repense au sourire de ma femme, aux rires de mes garçons... Je ne dois pas abandonner, je dois continuer à me battre et à vivre pour eux, pour les retrouver. Chaque jour, dés que le soleil se lève, je suis pris d'une cruelle hésitation.  Je pourrais en finir, et même très facilement. Un nœud coulant, un saut depuis le toit du manoir, une balle dans le crâne... Cela serait très simple. Si j'avais la certitude que les miens n'étaient plus de ce monde, je crois que je l'aurais fait depuis longtemps. Mais ils sont peut être encore en vie, ils m'attendent, quelque part... Je dois les retrouver, je dois les mettre à l'abri de ce monde de dégénérés. Quitter l'Allemagne m'aurait déchiré le cœur par le passé. Aujourd'hui, je n'attends que ça. Fuir Dracula et ses vampires, fuir le Club, fuir mes frères loups qui voudront surement ma mort quand ils apprendront ce que j'ai fais... Mais passons, j'ai une tâche à accomplir aujourd'hui, et l'échec n'est pas une option. Si je reviens les mains vides, je ne ferais que m'éloigner de mon objectif, et je ne peux envisager cette possibilité.

Tout en fixant l'homme, je sors de ma veste une enveloppe, remplie de billets, que le Baron m'avait confié avant mon départ. L'argent suffira sans doute à appâter notre proie, étant donné que c'est ce qu'il m'a réclamé en premier. Je lui dis, tout en lui montrant l'enveloppe : Voici la première moitié du paiement. Suivez moi, avec l'artefact, le Club vous donnera la suite une fois l'objet r... Réceptionné et mis en sécurité. Je fais mine de regarder autour de moi, apeuré, et reprends : S'il vous plait, ne trainons pas. Les vampires sont peut être déjà à notre recherche.

Rick O'Connell
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Lun 27 Déc - 19:17
Bas les masques
Où les trompeurs seront peut être trompés
La suite de nos aventures s'est achevée sans mal, alors qu'on quittait le site silencieux. Les gardes étaient soient encore inconscients, soit ligotés et bâillonnés, nous laissant le champ libre pour partir sans être inquiétés. On a vite sauté dans notre avion et après avoir déposé Izzy au nord de l'Italie et refait le plein, j'ai continué le chemin seul jusqu'à Berlin. J'ai toujours aimé voler, avec ce silence si apaisant, et cette impression de dominer le monde, de dépasser les nuages et d'être partout et nulle part à le fois, dans une sorte d'entre deux.  Heureusement je suis plutôt bon pour m'orienter et reconnaître les reliefs sous mes pieds, donc j'arrive sans trop de mal à retrouver ma route surtout que je vole de jour à présent. Je contemple des grappes de maisons, des étendues de sapins sombres, des lacs scintillants et parfois un train qui file dans le paysage. La descente se fait en douceur, malgré un atterrissage un peu brutal à cause du sol inégal... je ne peux décemment pas me pointer au Johannisthal la bouche en coeur et demander une autorisation l'air de rien pour trafic illégal... surtout que je n'ai pas de visa pour être là. Enfin... pas de visa officiel. J'ai bien quelques faux papiers qui trainent dans un compartiment secret de l'avion, juste au cas où, mais si je peux les garder pour plus tard, et faire en sorte que ma venue soit secrète, je préfèrerais cette option.

Heureusement l'avion s'immobilise, les hélices tournent de plus en plus lentement jusqu'à s'arrêter et il n'y a que les phares que je laisse allumés, simplement pour y voir clair en cette soirée. Il vaut mieux savoir à quoi s'attendre et voir venir le danger, même si théoriquement, je ne peux le voir venir que de face. Enfin, de face c'est toujours mieux que rien non? Et après ce long vol qui m'aura pris presque toute la journée je m'allume une cigarette tout en examinant mon contact, qui n'est pas le même que celui que j'ai l'habitude de voir lors de mes "livraisons". Bien sûr que je suis méfiant, qui ne le serait pas? Surtout que je risque plus gros qu'une amende si on me chope... entre mourir et être vidé de mon sang puis mourir. J'aime cet éventail de choix.

J'éclate de rire à ses questions tout en sentant mon inquiétude augmenter. Je n'aime pas ça, quelque chose me dit que ça ne va pas. Pourtant j'arbore mon plus beau sourire, écartant les bras pour me désigner.

Allons... si vous venez bien de qui on sait, on vous a parlé de moi, de ce que j'ai déjà fait et de ce dont je suis capable de faire. Je n'aurais pas risqué ma peau sur un site grec lourdement gardé, déjoué des pièges et sauté par-dessus de la lave en fusion, puis fait tout le chemin jusqu'ici pour vendre des nèfles. Alors payez-moi, je vous donne votre machin et je repars aussi sec. Sinon j'ai d'autres contacts qui seront ravis d'acquérir un bien si précieux.

Je ne le quitte pas du regard alors que je tire une nouvelle bouffée de tabac. Je ne le sens pas ce type, vraiment pas. Il a l'air de chercher, de vouloir perdre du temps, me faire rester ici le plus longtemps possible. En temps normal j'aurais déjà redécollé et bon vent la patrie de la choucroute... et le clou final est enfoncé quand il me dit qu'il ne me donnera que la moitié de l'argent maintenant, et l'autre partie une fois dans les locaux du Club. Là, ça crait. Ca craint même carrément. Posant une main sur ma hanche, prétexte pour rapprocher mes doigts de mon flingue, je joue l'idiot, penchant légèrement la tête sur le côté.

Euh... je crois qu'il y a un malentendu. Je n'ai jamais eu besoin de suivre qui que ce soit pour une mission. Je viens, je montre l'objet, on me donne l'argent, merci et au-revoir. En plus j'ai pas besoin d'un tour de Berlin la nuit vous êtes gentil. Donc soit on conclut l'affaire maintenant, soit je m'en vais et le Club pourra dire adieu à un de ses collaborateurs. C'est clair?




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Mer 6 Avr - 2:26
Bas les masques
Il ne se laisse pas facilement berner celui là. Bon sang, cela ne sera pas facile de traiter avec lui !

Il s'obstine, continue de repousser chacune de mes propositions. Le loup en moi commence à montrer les dents, et je lutte avec beaucoup de difficultés pour ne pas en faire autant. Je sens le côté gauche de ma lèvre supérieure se retrousser légèrement. Je reprends contenance. Bon. La peur n'a pas fonctionné. C'est bien le genre d'hommes à n'avoir peur de rien visiblement. Un aventurier, de toute évidence. Je le regarde de haut en bas, alors qu'il me dit qu'il me montrera l'objet, prendra le paiement et s'en ira aussi sec. Non. Le Baron le veut, le Baron veut lui parler, l'interroger et sans doute le vider de son sang. Ce qui arrive à cet homme ne me regarde guère. Je ne suis là que pour obéir aux ordres après tout. Je reste impassible, passant  mes doigts dans ma barbe et remettant mes lunettes en place. Je dois avouer que le déguisement est parfait. Même ma propre femme ne me reconnaitrait pas... Ne reste que ma voix au fort accent allemand et mon bégaiement qui risque toujours de me trahir. Mais je doute que cet homme ne se souvienne de quoi que ce soit quand il repartira du manoir du Baron, exsangue.

C'est alors que je prends ma décision. J'hoche la tête et me tourne vers le lieu où se trouve la voiture de mon complice. Je lâche un sifflement, ce qui était pour nous un signal. Je tourne la tête vers l'homme ensuite et je lui dis : D'accord. Je n'ai visiblement pas le choix. Faisons comme ça. Mon chauffeur va arriver avec l'argent restant. Ce n'est pas la peine d'insister après tout, même si je prétends ne pas avoir le reste du montant demandé, il ne me croira pas et refusera de me donner l'artefact. Je vais devoir user de la force... Je déteste ça... Je m'approche de l'homme et le suis vers l'avion. Je lui tends la première enveloppe et le laisse compter l'argent, et tourne la tête vers mon chauffeur qui me rejoins pour me donner la deuxième. Nous échangeons un regard, et je comprends que les renforts sont déjà là... Le Baron ne me fait donc pas encore assez confiance pour me laisser aller chercher ses proies tout seul... J'avais été suivi par d'autres vampires... Je ne peux pas lui en vouloir, il a toujours été d'un naturel prudent. L'homme finit par me montrer l'artefact, et sans un mot, nous procédons à l'échange. Artefact en main, je l'admire quelques instants avant de reculer de quelques pas et de prononcer ces quelques mots : Je suis désolé. Deux vampires, en plus du chauffeurs, nous rejoignent. L'un d'eux grimpe même sur l'aile de l'avion, le sourire mauvais. Je reprends :  Le Baron d'Offenberg tient vraiment à vous rencontrer, monsieur. Je vous p... Prierais donc de me suivre, ou je crains que ces messieurs ne se montrent quelque peu... Violents. Ils sont affamés voyez vous. Vous pourrez toujours vous p... Plaindre auprès du Corbeau quand le Baron en aura terminé avec vous. Il a quelques q... Questions à vous poser

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Mer 13 Avr - 17:46
Bas les masques
Où les trompeurs seront peut être trompés
Après de nombreuses années à tremper dans des trucs pas forcément légaux, et s'être fait avoir plusieurs fois, soyons honnêtes, on devient méfiant et prévoyant. C'est parce qu'à Port Saïd je n'avais emmené qu'une arme et que je me suis retrouvé balancé à l'eau au milieu des crocodiles que maintenant j'en ai au moins deux. C'est depuis Belgrade et m'être fait enterrer vivant que j'ai toujours un couteau dans ma botte, et la liste est longue. Donc là, le type ne m'inspire aucunement confiance en l'entendant tourner autour du pot, et blablabla je ne suis pas sûr, et blablabla il doit attendre etc. Et puis c'est quoi cette histoire de moitié maintenant, moitié plus tard? Ca sort d'où? Ils n'ont jamais procédé comme ça et le fait que je ne reconnaisse ni mon contact habituel, et qu'on change notre façon de procéder fait hurler des sirènes dans mon esprit. Vraiment, quelque chose cloche, et je le sens dans mes tripes.

Alors quitte à être malpoli je préfère leur dire que non. Ca aussi c'est une leçon que j'ai apprise : à vouloir contenter tout le monde, on se retrouve souvent le seul à ne pas être content du tout, voire celui qui se fait avoir. Et je n'aime vraiment pas me faire avoir. Donc au risque de perdre une commission qui était alléchante, je préfère tourner les talons. Vu l'objet, je vais trouver au moins une dizaine de musées ou de collectionneurs privés qui se battront pour avoir cette relique, même si à la base je préférais que le Club l'ait à cause de son pouvoir magique... On ne sait jamais comment elle pourrait être utilisée. Je me rapproche donc du cockpit jusqu'à entendre un sifflement qui me fait sursauter. Et je me retourne, entendant son explication et me détendant un peu, un tout petit peu à la vue d'une berline sombre qui s'approche en étant étonnamment silencieuse.

Parfait. Je préfère quand les choses se déroulent ainsi.

Mais loin de moi l'idée de leur donner l'objet avant d'avoir l'argent. D'abord je compte, ensuite j'ouvre la cache secrète où il se trouve. S'ils essaient de m'avoir, ils vont se retrouver comme des cons. Bon courage pour démonter pièce par pièce un avion de cette taille! Pendant que je compte la première enveloppe je suis du coin de l'oeil un autre type qui s'approche et je glisse la première liasse de billets dans ma veste, avant de tendre la main pour récupérer la deuxième. Bien. Le compte y est. La vache ils sont pénibles en affaires! Mais au moins tout est réglé. Je remonte dans l'avion et range l'argent dans un autre compartiment secret, avant de sortir le coffre contenant l'artefact.

Voilà pour vous. Une vraie merveille. Mais la prochaine fois les gars, arrêtez de prendre les gens avec qui vous travaillez pour des cons d'accord? J'ai pas le temps pour ces conneries.

Sauf que sans trop comprendre je vois mon interlocuteur s'excuser, et je remarque seulement que deux autres types sont sortis de l'ombre. Un traquenard. Un putain de traquenard. Et je me suis fait avoir comme un con! J'étouffe un juron, priant simplement pour m'en sortir vivant, et dans ce cas, retrouver mon avion entier avec mon argent dedans.

Bande de cons. Vraiment. C'est pas des façons de faire, si votre chef a quelque chose à me dire, il pouvait venir directement.

Est-ce que je sors mon flingue? Ils sont quatre et je suis seul... en plus vu leur rapidité j'aurais peut-être la chance d'en abattre un avant que les autres ne me tombent dessus... Je n'ai pas le choix. Grognant je les écarte sur mon passage pour me laisser retomber sur la banquette arrière de la lourde berline qui attend, avant de passer la tête par la fenêtre.

Bon, vous venez? J'ai pas toute la nuit moi !



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Aurelius Lehmann
Aurelius Lehmann
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Sam 30 Juil - 1:27
Bas les masques
La chose la plus triste à propos de la trahison est qu'elle ne vient jamais d'ennemis, elle vient de ceux en qui vous avez le plus confiance.
J

e suis envahi par la honte...

Je suis père de famille. Depuis la naissance de mes fils, j'ai toujours prôné les valeurs que mes propres parents m'ont inculqué. L'honneur, le sens du devoir, la fidélité envers son pays et sa famille... Aujourd'hui, je passe non seulement pour un traitre, mais aussi pour le plus grand des enfoirés que ce monde ait porté. Un loup garou trahissant les siens, trahissant le genre humain pour servir la race vampirique. Debout face à l'aventurier, je dois lutter pour ne pas baisser les yeux. Les deux vampires qui m'ont rejoins regardent l'homme avec une effrayante férocité. Ils sont visiblement affamés, mais ils vont se contenir, car notre maitre nous a ordonné de le laisser en vie, et de le ramener en un seul morceau pour qu'il puisse être interrogé. Une fois que cela sera fait... Hélas, je ne donne pas cher de sa peau. Les serviteurs de mon maitre peuvent faire preuve d'une extrême cruauté. Il n'est pas rare que je doive nettoyer derrière eux. Les traces de sang sur le tapis du salon... C'est ce qu'il y a de pire à nettoyer, j'y passe plusieurs heures à chaque fois. Il va falloir que je demande à mon maitre de le faire changer, avant que les traces de nettoyage ne se voient trop, car les visiteurs risqueraient de le remarquer.  Je regarde l'homme monter dans la voiture tout en nous insultant, et il nous ordonna de le rejoindre. Quel culot.
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Je me décide alors de monter à côté du conducteur et, juste avant de partir, je baisse la vitre et demande aux deux autres vampires restés sur place : Fouillez l'avion. D... Démontez le s'il le f... faut. Ramenez l'argent au manoir.  Eff... Effacez les preuves quand vous aurez t... terminé. La voiture démarre, laissant mes deux complices qui se dirigeaient vers l'appareil. Je soupire, dépité. Un si bel appareil... Je n'ai jamais pris l'avion de ma vie. Je ne suis jamais sorti de Berlin non plus. Je tente d'ignorer mon "invité" à l'arrière de la voiture, même si je peux sentir toute sa haine à mon encontre. Heureusement pour moi, il sera mort avant demain, et mon visage disparaitra à jamais de sa mémoire, même si j'y avais ajouté quelques précautions préalable. Bon sang, j'ai tellement hâte de raser cette maudite barbe ! Cela fait plusieurs semaines que je la laisse pousser et elle me démange terriblement.

La voiture arrive enfin devant les imposantes portes du manoir. Je prends une grande inspiration et, reprenant fermement mon rôle de valet, je vais ouvrir la portière de mon "invité" puis le mène jusqu'à l'entrée. Une fois à l'intérieur du bâtiment, je sens une onde froide me parcourir. Le Baron est là. Il nous attends. Je ne peux m'empêcher de frissonner. Je conduis l'aventurier jusqu'à son bureau et, après avoir toqué, j'entre et annonce : Monsieur, l'aventurier est arrivé.

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