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Lizzie McGrand
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Mar 25 Jan - 1:06
Come, seeling night

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La nuit était tombée depuis longtemps sur les rues de Berlin. La lueur de la bougie de Lizzie éclairait faiblement sa chambre. Le vent qui s’infiltrait par sa fenêtre faisait danser la flamme et le reflet sur les murs l’apaisait.

Elle ne savait si c’était le vent, l’ambiance un peu maussade de la ville ou ses pensées qui la tenaient en éveil. Peut-être un mélange des trois.
Elle serra un peu plus sa couverture. Elle aurait eu besoin de la présence d’Hans à ses côtés. Ses bras l’auraient entourée, ses mains auraient caressé sa tête, sa respiration l’aurait rassurée et son amour l’aurait réchauffée. D’y penser lui faisait ressentir un trou béant dans la poitrine. Elle se sentait vide depuis quelques jours, à bout de force, et son statut de veuve lui collant à la peau ne l’aidait pas.

Elle se retourna dans son lit. Le vent soufflait encore, ses fenêtres vibraient légèrement sous sa force.

Elle se retourna de l’autre côté. La flamme de la bougie s’emballait, dansait avec plus de vigueur sur son support, et les ombres se mélangeait à la lumière de la lune sur son mur.

En soufflant, elle rabattit sa couverture à ses pieds, pris sa chandelle et se leva. A quoi bon se forcer à trouver le sommeil lorsque celui-ci avait décidé de simplement l’ignorer ce soir-là.

Elle décida de descendre faire un tour dans sa librairie. A défaut de dormir paisiblement, autant être accompagnée de ses plus fidèles amis pour passer une nuit sans sommeil. Sa bibliothèque personnelle se trouvait derrière un pan de mur inaccessible au public, afin qu’elle puisse profiter de son coin lecture sans avoir à monter les étages vers son appartement de façon incessante.

Elle prit son livre favori – Orgueil et Préjugés – et s’installa paisiblement.

Elle était prise dans les histoires amoureuses du personnage principal lorsqu’elle entendit un cliquetis, semblant venir de la porte de la librairie. Elle jeta un coup d’œil, mais rien ne l’inquiéta. Le vent devait encore caresser les murs de son bâtiment. Elle se replongea dans son livre, lorsque sa porte s’ouvrit dans un fracas.

Un frisson parcourut son échine. Sa porte était fermée à clé, avec plusieurs serrures, et le vent n’était pas fort au point d’en faire claquer les portes.

Elle prit sa bougie, fit un examen visuel rapide de la librairie, avant de se lever, tremblante de peur et de froid, afin de refermer sa porte.
Son instinct lui criait « danger ». Son estomac en était noué. Elle avait l’impression de ne plus être seule chez elle, elle sentait une présence.
Sa petite bougie ne pouvant pas lui permettre de remarquer quoi que ce soit dans l’obscurité de la pièce, et ne se sentant pas assez en sécurité, elle décida d’allumer la lumière de la librairie, révélant ainsi la présence d’une autre personne avec elle. Au moins son instinct ne s’était pas trompé. Ca devait être des restes du métier de Caitlyn.

Elle murmura alors, comme s’il était interdit de crier :
« Mais… qui êtes-vous ? »

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Ven 11 Mar - 18:27
Le soleil était à son zénith au-dessus de la capitale allemande. Il allait sans dire que ce n'était pas mon moment préféré dans une journée. Du moins pas dans ce genre de situation. Je courais à travers les rues bondées du centre-ville de Berlin. Bien évidemment, je n'étais pas seul. Une petite dizaine de gardes étaient à mes trousses. D'habitude, je préfère éviter les zones comme le centre, à cause de l'abondance de gardes et l'intensité de la surveillance, surtout en plein jour. Mais il se trouve que je n'avais pas eu le choix cette fois-ci. Et comme tout le monde le sait, les trésors les mieux gardés sont les plus fournis. J'avais réussi à obtenir ce que je voulais, cependant j'avais désormais des mages et vampires qui voulaient ma peau. Enfin encore plus que d'habitude. Ils n'ont pas du apprécier que je vole le trésor de leur famille, ou que je brise la vitre en m'échappant. J'avais l'habitude d'être discret, mais une fois repéré, il n'y avait qu'une solution, fuir.

Après de longues minutes de course poursuite, la foule eut raison de mes poursuivants. Bien que mes habits soient clairement différents de ceux vivant dans le centre-ville, une fois une bonne distance mise entre les gardes et moi, il était facile de m'insérer dans une petite rue et semer ceux qui me talonnaient. Toutefois, je savais que ce n'était pas fini pour autant. J'avais eu le culot de m'en prendre à une famille relativement puissante, bien qu'elle n'arrive pas à la cheville de la famille Klemens : la famille des Moncade. Ils avaient pour la plupart un don en rapport avec la nécromancie et un attrait particulier pour le luxe. Cependant, ce n'était pas pour cela que je m'en étais pris à eux. Il se trouve que la Arabella Moncade était une détective privée. Sa naïveté et son manque d'expérience ne lui avaient pas murmuré de mieux cacher ses dossiers. Une fois entré dans son bureau, trouver les documents que je cherchais s'était révélé un jeu d'enfant. Et dieu sait que tout ce que cette paperasse contenait valait bien plus que des chandeliers en or. Il y avait certes des affaires lambdas, mais toute une série de meurtres, trahisons, fraudes et autres crimes semblaient en lien avec mon frère. Et même si mon frère était trop bien entouré pour que je puisse le faire chanter, j'espérais toutefois trouver quelques informations à exploiter.

Dans tous les cas, les gardes de la famille Moncade risquaient de me rechercher pendant plusieurs jours. Heureusement pour moi, il me semblait que ma capuche les avait empêchés de voir mon visage dans sa totalité. Cela allait jouer en ma faveur. Une fois arrivé chez moi, revêtir d'autres habits suffira à me faire passer incognito. Pour l'instant, je devais me cacher. Je ne pouvais pas prendre le risque de rejoindre les faubourgs de la ville en pleine journée alors que j'étais activement recherché. J'avais donc trouvé refuge dans une ruelle assez discrète. Ce n'était pas parfait mais m'introduire dans un bâtiment en plein jour m'avait assez porté préjudice pour aujourd'hui.

J'avais attendu que le soleil baisse dans le ciel, que l'obscurité se fasse un peu plus présente. Je ne pouvais pas non plus me permettre d'attendre la nuit complète, chaque minute passée ici était une minute où je pouvais me faire prendre. Et ce genre de ruelle était certes étroit, mais il ne comptait surtout que deux issues, si des gardes venaient de chaque côté en même temps, c'en était fini de moi. Je finis donc par me lever afin de sortir de cet endroit de malheur. A mon plus grand plaisir, personne ne m'attendait à la sortie de la rue. Je me mis donc à marcher à travers les passants, visage à découvert pour ne susciter aucun soupçon. Je pensais que tout se passait bien, lorsque mon regard croisa celui d'une connaissance. Une connaissance que je n'étais pas ravi de revoir dans ce moment présent. Le majordome des Moncade : Giacomo. Nous avions eu quelques différends dans le passé, et nous nous connaissions relativement bien. Et oui, il était au courant de qui j'étais, ce à quoi je ressemblais, et ce que je faisais pour vivre.

Je savais qu'il savait que j'étais celui qui avait volé les documents à Arabella. Et après quelques secondes à se regarder dans le blanc des yeux, pour savoir ce que l'autre allait faire, il se mit à courir dans ma direction. Ce n'était ni un sorcier, ni un vampire. Mais il ne fallait pas le sous-estimer pour autant, il restait un ancien militaire, formé pour blesser. Ni une, ni deux, je tournai sur mes talons pour courir dans le sens opposé. Comme si je n'avais pas déjà eu ma dose de course poursuite aujourd'hui. Toutefois, il faisait désormais plus sombre, ce qui signifiait que mes pouvoirs étaient plus forts maintenant. Je faisais cependant exprès de rester proche des quelques personnes dans la rue, afin que Giacomo ne prenne pas le risque de tirer sur un passant. Ce n'était clairement pas la zone de la ville que je connaissais le mieux, mais je savais dans quelle direction aller pour retourner dans ma planque la plus proche. A un carrefour, je pris donc à gauche, en longeant le mur pour ne pas trop m'exposer aux potentiels coups de feu.

A ma plus grande déception, cette rue était relativement vide, et trop large pour que je me fasse discret dedans. Il fallait que je trouve quelque chose derrière lequel me cacher. A mon plus grand bonheur cette fois-ci, un véhicule venant de derrière moi était sur le point de me dépasser. C'était peut-être ma seule chance de m'en sortir. Je me mis alors à accélérer afin de pouvoir m'accrocher plus facilement à la voiture, de préférence à l'opposé de Giacomo pour m'abriter des tirs. Ce dernier venait d'atteindre le carrefour, et dû rapidement comprendre mon plan. Il profita du fait que la rue soit vide pour me mettre en joue. A ce même moment, ma main se posa sur le véhicule pour y trouver une prise. Ma main réussit à s'agripper à l'instant où la balle partit. Bien que j'étais partiellement à couvert, Giacomo n'en restait pas moins un ancien militaire, et un bon. La balle vînt se loger dans mon épaule, la transperçant de part en part. Malgré la douleur qui m'arracha un grognement, ma main resta fermement attachée au véhicule. Si je lâchais maintenant, j'étais sûr de dire adieu à ma belle vie de voleur. Je risquai un coup d’œil en arrière pour voir Giacomo, debout, immobile, un regard que je pouvais deviner sanguin malgré la distance qui se faisait chaque seconde plus grande.

Cependant, je perdais du sang, plus que je ne le pensais. Je n'allais sûrement pas pouvoir rejoindre ma planque, il fallait que je trouve une maison, un appartement, un endroit où me soigner temporairement. A voir ma blessure, la balle devait avoir traverser mon épaule, mais aucun os ne semblait touché. C'était la meilleure nouvelle que je pouvais entendre. Cela signifiait que je n'avais ni morceau d'os, ni de fragment de balle dans mon corps, donc pas de chirurgien nécessaire. Du moins, pas de séquelle si je prenais soin de moi ces prochaines semaines. Mais pour l'instant, je devais arrêter l'hémorragie. Je sautai du véhicule avec autant de douceur que possible. Chaque mouvement brusque me tordait de douleur. J'entrai donc dans le premier bâtiment que je vis, un immeuble de plusieurs étages dont aucune lumière ne provenait. Je crochetai laborieusement la porte avec mes pouvoirs, qui semblaient fortement affectés par ma blessure. Je manquai de m'effondrer sur la porte, qui s'ouvrit brutalement. Je retins ma respiration en voyant la lumière d'une bougie danser à quelques mètres de l'entrée. Je m'empressai de rejoindre le coin de la pièce où il m'était plus naturel de me cacher.

Quelques secondes plus tard, une femme vînt fermer la porte, un air effrayé sur le visage, ce qui semblait compréhensible. Malgré la peur qui se lisait dans son regard, son visage était très doux. Elle semblait aussi accueillante que renfermée, ce qui était étrangement paradoxal. A mon plus grand mécontentement, elle finit par allumer la lumière de la salle. Une fois l'obscurité disparue, l'endroit se découvrit à moi. Je me retrouvais donc dans une bibliothèque. Les livres couvraient quasiment tous les murs de l'étage. Certains devaient valoir un bon prix. Mais dans mon état aucune chance que je vole quoique ce soit ici. Surtout que la femme se tourna vers moi, et à ma plus grande surprise, elle ne cria même pas, ni n'appela au secours. A la place, elle murmura :

- Mais... Qui êtes-vous ?

Je ne sais pas quel genre de vie vit cette femme, mais me demander qui je suis avant même de me demander ce que je fais ici montrait bien son sens des priorités. La nature de la personne compte plus que ce qu'elle fait. Réaction typique de la bourgeoisie qui agit en fonction du rang. Mais bon, je me devais de jouer la carte sympathique, j'étais déjà bien assez mal en point, pas besoin qu'elle appelle les forces de l'ordre.

- J'imagine que si je vous dis que je suis une vieille dame qui s'est faite agresser par 4 malfrats vous n'allez pas me croire ?

Je ris nerveusement à ma propre blague, ce qui a pour effet d'intensifier ma douleur dans l'épaule, qui m'arrache un râle de souffrance. J'ai par réflexe ma main posée sur mon épaule, bien que ça ne serve pas à grand chose. Mes habits sont imbibés de sang et bouger ne serait-ce que d'un pouce mon bras gauche me fait terriblement mal.

- On m'a tiré dessus. J'ai trouvé refuge là où je le pouvais. Je vous prie d'excuser mon intrusion subite. Je pensais qu'il n'y avait personne, ou du moins personne de réveillé.

La femme n'avait pas l'air d'être fondamentalement méchante, la douceur de sa réaction en témoigne. J'espérais juste qu'elle n'essaierait pas d'appeler les ambulances ou autre docteur qui pourraient faire remonter les Moncade jusqu'à moi.
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Dim 12 Juin - 15:41
Come, seeling night

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L’homme face à elle perdait vraiment beaucoup de sang. Lizzie n’avait jamais eu l’occasion de voir des personnes gravement blessées, aussi, elle mit du temps avant de reprendre ses esprits.

" Monsieur, ne devriez-vous pas aller à  l’hôpital ? Je n’ai aucune connaissance en médecine, et je doute que le seul médecin que je connaisse puisse intervenir à une heure si tardive…"


Il avait l’air pâle. Il avait surement perdu beaucoup de sang avant de se retrouver chez elle. Il avait au moins tenté l’humour, donc ne semblait pas avoir vraiment perdu ses esprits. Elle réflechit. Si l’homme n’était pas allé à l’hôpital, c’est qu’il avait surement besoin de se cacher. Avait-elle affaire  à un hors-la-loi ?

Elle commençait à paniquer. Elle n’avait jamais eu affaire à un homme aussi blessé. Chacun de ses mouvements semblait le faire souffrir atrocement, et l’un de ses bras semblait impossible à bouger.

Son cerveau se mit alors en pilote automatique.

"Monsieur, j’ai un coin lecture en cours de création dans cette boutique, les fauteuils y sont confortables. Allez vous installer dessus,  et ne bougez surtout pas. Attendez moi, je vais vous préparer une casserolle d’eau, ainsi que des bandages. Occupez vous simplement de vous mettre à l’aise."

Elle commença alors à monter les escaliers jusqu’à chez elle. Elle avait un vague souvenir que la marquise lui avait laissé des éléments pour qu’elle se soigne en cas de coupure, car Lizzie avait eu peur, en revenant à la vie, que l’hôpital ne soit pas une option pour elle.

Elle fit couler de l’eau froide qu’elle mit alors sur sa chaudière pour la rechauffer. Pendant ce temps, elle fouilla son appartement à la recherche des kits premiers soins qu’elle pourrait avoir.

Une fois tous les éléments en sa possession, elle redescendit alors dans sa boutique. L’homme avait visiblement suivi ses instructions.

Elle se mit alors à son côté, et commença à mouiller un tissu pour essuyer un maximum les plaies.

"Si je peux me permettre, que vous est-il réellement arrivé ? Si vous avez besoin  d’être caché, je peux vous accueillir temporairement dans mon appartement. Et si vous vous sentez assez en confiance pour me dire de qui vous vous cachez, je peux m’arranger avec mes connaissances pour que ces personnes ne s’approchent pas de la boutique."


Elle le regarda avec un petit sourire, et lui dit, presque comme dans la confidence :

"J’ai de bonnes relations avec la marquise Moncade. Je pense qu’elle pourrait vous être d’une grande aide si vous décidez de me faire confiance."

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Sam 18 Juin - 0:11
Je fus très surpris. Agréablement surpris. Trouver des gens conciliants avec un voleur qui fuit la police est plus compliqué dans un quartier chic que dans les coins pauvres autour de la ville. Et cette femme. Elle dégageait quelque chose de différent, d'apaisant. Elle était paniquée, mais ne semblait pas désemparée pour autant. Elle n'avait pas menacé d'appeler les forces de l'ordre, ni même ne m'avait demandé de quitter son habitation. Les premières paroles qui sortirent de sa bouche étaient emplies d'inquiétude, pour moi et non pour elle-même. Cela était plaisant à entendre. Hélas, ce n'était pas cela qui allait atténuer ma douleur.

La demoiselle m'invita à me recueillir dans une plus petite salle à part et à m'asseoir dans un canapé. Ladite salle semblait encore en travaux, je profitai donc du fait que l'un des canapés était encore couvert d'une bâche protectrice. Je préfère éviter de laisser mon sang traîner partout.

Alors que ma nouvelle hôte était partie en direction de l'étage supérieur, je pris le temps d'enfin observer le décor qui m'entourait. Je ne prenais pas simplement le temps de regarder la décoration, les jolies dorures et autres. Je vérifiais tout autant l'environnement qui m'entourait, que la manière de m'y échapper si les choses venaient à déraper. Je n'allais quand même pas faire aveuglément confiance à une pure inconnue. Des personnes en qui j'avais bien plus confiance m'avaient déjà trahi. Je restais désormais naturellement sur mes gardes. Après avoir fait un rapide tour des différentes fenêtres et portes de la pièce du regard, je posai mon œil mon manière plus précise sur ce qui m'entourait. Je voulais savoir à qui j'avais à faire, quelle classe sociale, quelle genre de manière de pensée, savoir si cette dame vivait seule ou non. J'avais déjà quelques idées mais essayer de trouver le moindre détail pouvait être capital. A vrai dire, à cet étage du moins, il ne semblait y avoir qu'une bibliothèque repartie entre les différentes pièces. De ce que j'avais vu, les livres abordaient des thèmes très différents mais semblaient majoritairement être des romans et non des ouvrages scientifiques, philosophiques ou même des dossiers de travail. Je pourrais probablement en savoir plus si je pouvais explorer les étages. Mais ce n'était pour l'instant pas du tout ma priorité.

Des bruits de pas descendant les escaliers se firent entendre. L'inconnue, dont je ne savais toujours pas le nom, entra dans la pièce avec ce qui semblait être de quoi me soigner. Ou du moins s'occuper de ma blessure. Elle vînt s'asseoir à côté de moi puis prit le temps de mouiller un linge. Elle leva enfin son regard vers moi afin de me demander la raison de mon intrusion. J'aurais probablement fait de même si j'avais été à sa place. Et elle méritait de savoir la vérité. Enfin pas toute la vérité, mais que je fuyais la police. Un léger rictus faillit apparaître sur mon visage lorsqu'elle me proposa de l'aide pour maintenir des personnes éloignées de cette boutique. Ce n'était pas pour être méchant ou rabaissant, mais je ne pense pas que grand monde viendrait ici hormis la fausse bourgeoisie. Les grandes familles ont des bibliothèques cinq fois plus grande que celle-ci dans leurs manoirs.

Toutefois, je manquai de m'étouffer lorsque l'inconnue évoqua sa relation étroite avec la marquise Moncade. Je fis de mon mieux pour feindre une douleur à mon épaule pour cacher ma surprise à l'évocation de ce nom. Si cette demoiselle était en bon lien avec la famille Moncade, il valait mieux que je lui en dise le moins possible, et que je ne m'éternise pas dans cette demeure. Il ne me semblait pas que la marquise connaissait mon visage, mais je préférais ne pas prendre ce pari risqué. Je pourrais toujours fuir avant qu'elle ne me voit. J'avais pris une balle dans l'épaule, je n'avais pas non plus perdu une jambe.

Je fis de mon mieux pour garder un visage ne serait-ce qu'un peu amical, afin de ne pas éveiller les soupçons.

- Ne vous inquiétez pas, les personnes qui en ont après moi ne viendraient jamais me chercher dans un tel endroit. Ils ne viendraient probablement même pas ici en temps normal. Je ne pense pas que lire soit leur fort si vous voulez mon avis.

Je serais probablement plus à l'aise si nous ne tournions pas trop autour de ce sujet. Je décidai tant bien que mal d'enlever les vêtements qui recouvraient mon torse afin de mettre à nu ma blessure. J'espérais qu'ainsi l'inconnue se focaliserait sur cela et non sur mes relations douteuses et la nature de ceux qui me poursuivaient.

Je tournai mon visage vers le sien et lu sur son visage une certaine panique. Cela était plutôt compréhensible. Je ne pense pas qu'une bibliothécaire soit très habituée à soigner des blessures par balle. Je lui offris alors un sourire qui se voulait rassurant :

- Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas si grave que ça. La balle a traversé mon épaule. Et la douleur aurait été insoutenable si un os avait été touché. Même si c'est impressionnant, il n'y a pas grand chose à faire hormis garder la plaie propre le temps que ça se soigne.

Des points de suture auraient probablement été la bienvenue, mais je préférais ne pas m'aventurer là-dedans sans une personne qui s'y connaisse.
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Ven 11 Nov - 17:44
Come, seeling night

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Visiblement, son invité (si on pouvait dire ça) nocturne ne souhaitait pas se montrer vulnérable.  De plus, il avait l’air presque habitué. Elle ne put s’empêcher de faire une remarque.

" Je vois que vous y connaissez visiblement un rayon sur le fait d’avoir une balle qui vous traverse l’épaule, mais tout de même. Vous êtes en train de vous vider de votre sang dans mon magasin, permettez-moi de m’inquiéter. Ce n’est pas tous les jours qu’un voleur vient se soigner sur mon canapé.  "

L’homme face à celle semblait vouloir être rassurant, mais elle avait l’impression que ce n’était qu’un masque.
Elle savait que c’était un voleur. C’était assez évident, en analysant les éléments visuels en sa possession. Il se cachait dans le noir avant qu’elle le découvre. Comme s’il ne faisait qu’un avec l’obscurité. En revanche, elle l’avait découvert facilement suite à sa blessure.
Un point cependant lui échappait.

"Si je peux me permettre... A force de travailler au contact des gens, j’ai appris à décortiquer les émotions. Vous avez l’air de mentir sur un point.  "

Elle sortait sa trousse de secours en même temps qu’elle parlait avec l’homme. Si elle avait bien appris quelque chose, c’est que les conversations avaient tendance à occuper le cerveau des blessés et détourner leur attention des blessures. Cela ne faisait bien évidemment pas oublier la douleur en un instant mais quelque chose en son for intérieur lui faisait dire que l’homme était plus résistant qu’il ne l’était.  

"Je vais recouvrir votre plaie. Allongez-vous. "

Elle était autoritaire, car son intuition tournait à plein régime. Elle savait que quelque chose n’allait pas dans l’histoire du blessé.

"Je ne peux que recouvrir la plaie d’un pansement. Cependant, vous allez avoir besoin de l’expertise d’un médecin. Mais vous semblez visiblement habitué donc je ne vais pas vous forcer la main.  "


Après avoir nettoyé la plaie, elle prit son linge propre et entoura la blessure de l’homme. Elle recommença alors à parler

"Vous savez, d’un certain point de vue, j’ai vécu tellement d’expériences qu’on pourrait penser que j’ai eu plusieurs vies. C’est pourquoi il ne m’a pas été difficile de comprendre que vous étiez un hors-la-loi. En revanche, je vous avoue qu’un point m’échappe. "

Elle sirota sa tasse de thé, observant le visage de l’homme.  

"Vous avez l’air affaibli, mais vous ne semblez pas souffrir le martyr. Et comme je vous l’ai déjà dit vous avez l’air particulièrement habitué à ce genre de blessure. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi vous grimacez de douleur lorsque je m’aventure sur un sujet. Soit vous souffrez réellement, soit vous voulez éviter de trop parler. Je pense néanmoins avoir le droit de savoir, étant donné que vous êtes venu vous réfugier chez moi. " Elle le toisa, comme si elle voulait scruter son âme. "Que diriez-vous de me dire la vérité sur ce qui vous a amené jusqu’ici? Soyez honnête, je pense que cela pourra vous faire du bien.  "

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Sam 10 Déc - 21:00
Je n'en avais pas douté jusqu'à présent, mais la résidente semblait loin d'être stupide. Au contraire, je percevais une lueur dans ses yeux qui me laissait perplexe. Perplexe car je savais qu'elle avait toute sa tête et que si elle voulait me trahir, elle le ferait sans que je ne m'en rende trop compte. Un simple appel, après être allé dans une autre pièce, prétextant aller me chercher un verre d'eau ou autre. Puis elle reviendrait, avec la même expression sur le visage. Un léger sourire pour vous mettre en confiance, pour vous dire que vous êtes en sécurité avec elle.

Cependant, je doutais qu'elle veuille agir sans en savoir plus. Elle ne semblait pas non plus être un tyran ou un sadique. J'avais côtoyé quelqu'un comme ça durant toute mon enfance, je savais discerner ce genre de trait de caractère. Elle n'était pas de la sorte, sinon elle ne demanderait pas de pouvoir me soigner.

- Si je peux me permettre... A force de travailler au contact des gens, j’ai appris à décortiquer les émotions. Vous avez l’air de mentir sur un point.

Tss... Je l'avais bien dit qu'elle était loin d'être stupide. Ce qui m'étonna en revanche fut qu'elle ne chercha pas à en savoir plus. Elle ne faisait pas vraiment preuve de méfiance. Elle semblait me faire confiance. Elle m'invita à m'allonger dans le canapé avant même d'avoir eu une réponse à ses questionnements. Je devais avouer que j'avais du mal à cerner cette femme. Elle semblait avoir la sagesse et le cœur d'une vieille femme, tout en ayant la vivacité d'une redoutable jeune femme.

Elle prenait soin de moi comme d'un proche. Si bien qu'après avoir nettoyé ma plaie et l'avoir bandée, j'en avais presque oublié qu'elle voulait des réponses.

- Vous savez, d’un certain point de vue, j’ai vécu tellement d’expériences qu’on pourrait penser que j’ai eu plusieurs vies. C’est pourquoi il ne m’a pas été difficile de comprendre que vous étiez un hors-la-loi. En revanche, je vous avoue qu’un point m’échappe.

Je savais très bien que cette femme avait quelque chose de louche, aussi louche que moi, voire plus. Je ne savais simplement pas quoi. Elle avait été capable d'analyser mes expressions, les mettre en lien avec mon état et les interpréter. Si elle ne s'était pas entraînée à cela, je dirais volontiers qu'elle fut comme moi une sorcière. Cela expliquerait un certain nombre de choses, comme son air solitaire et sa décoration questionnable. Enfin bon, c'était toujours mieux qu'un vampire.

- Que diriez-vous de me dire la vérité sur ce qui vous a amené jusqu’ici? Soyez honnête, je pense que cela pourra vous faire du bien.

J'aurais préféré tout nier. Mais il y avait trop de facteurs inconnus, lui mentir pouvait très bien se retourner contre moi. Je baissai alors la tête et pris quelques secondes pour réfléchir, marquant ainsi un blanc, pesant en cette fin de journée. Mais un silence nécessaire. Je me résignai enfin :

- Vous avez raison. Vous méritez la vérité. Vous méritez de savoir qui je suis. En revanche...

Je levai la tête pour plonger mon regard dans le sien. Ma mine se fit plus sévère. Plus honnête.

- En revanche, vous dire ce qui s'est passé ce soir reviendrait à vous mettre en danger. Et je n'ai en aucun cas l'envie d'attenter à la vie des personnes qui m'aident et me soignent.

Je soupirai légèrement.

- Comme vous l'aviez deviné, je ne suis pas un gentilhomme. Je suis un voleur. Je me suis fait tirer dessus par un... Comment dire ? Garde du corps ? (je préférais éviter le terme majordome, de peur qu'elle fasse le rapprochement avec Giacomo) Un garde du corps de personnes influentes et dangereuses. Si ces personnes venaient à savoir que vous m'aviez hébergé, elles vous "questionneraient". Moins vous en savez, et moins vous serez incriminée.

Je marquai un second silence.

- Vous avez dit que l'on pourrait penser que vous aviez vécu plusieurs vies. Mais on a qu'une seule vie. Et prendre le risque de gâcher la votre serait égoïste de ma part.

Je le faisais principalement pour moi. Si elle venait à savoir que j'avais volé les Moncade, sans en savoir la raison, elle les alerterait probablement. Cependant, une part de moi le faisait aussi pour elle. Elle semblait faire partie des personnes gentilles qui ont subi le monde malgré elles. Je ne la connaissais pas, mais je ne voulais pas que mes erreurs se répercutent sur les gens honnêtes qui ne sont le mal de personne.

Être un voleur ne signifie pas ne pas avoir de valeur.
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Mar 2 Mai - 3:38
Come, seeling night

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En entendant les mots du jeune homme, elle leva les yeux au ciel. Visiblement, il avait décidé qu'il voulait jouer les durs à cuire. Comme si quelqu'un allait réellement s'intéresser à ce que savait une libraire sur un sujet.

Elle esquissa un sourire. Cette situation était si peu commune qu'elle aurait pu croire qu'elle vivait dans un roman. Enfin, en réalité, rien n'était commun depuis un certain temps dans la vie de Lizzie, mais tout de même. Elle lui dit donc :
« Vous semblez en connaître un rayon, monsieur, sur les secrets qui peuvent coûter la vie. »

Elle termina de ranger les affaires qu'elle avait sorti pour le soigner et lui tapota doucement la main.
« Si tel est votre choix, je n'insisterais pas sur les raisons qui ont menées à notre rencontre, si surprenante soit-elle. En revanche, me permettrez-vous au moins de connaître votre prénom? A moins que cela m'ait échappé, il ne me semble pas que vous m'en ayez fait part.  »

Elle lui fit un petit sourire narquois.
“A moins, bien évidemment, que cette connaissance ne risque de mettre ma vie en danger. Vous ne semblez pas être de ces personnes que l’ont peu côtoyer sans manquer de jouer avec le feu”.

Elle se moquait ouvertement de lui, à ce niveau, mais tendrement. Elle ne savait pas pourquoi, mais cet homme ne lui semblait pas foncièrement mauvais. Evidemment, ça restait un voleur. Les voleurs n’étaient pas communément connu pour être dignes de confiance, et vu l’état de celui chez elle, il en semblait encore moins digne. Mais, quelque chose, dans ses gestes, dans son regard ou même dans ses mots lui donnait envie de le connaître. Elle se leva, lui dit, tout en se dirigeant vers le comptoir de la librairie :
“Monsieur, par hasard. Etes-vous un voleur banal, ou vous rangez vous plutôt du côté de Robin des bois? En tout cas, quelle que soit la réponse, j’imagine que l’incident de cette nuit ne vous influencera pas sur la suite de votre carrière”.

Elle s’arrêta alors d’avancer, lui sourit et ajouta :
“Je me trompe? ”.


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Sam 25 Nov - 14:21
Celle qui était en train de me venir en aide semblait avoir bon fond, quoiqu'étrange. Cependant, je la trouvais assez... inconsciente. Elle semblait prendre mes mots à la légère, comme si je disais tout cela simplement pour sembler dur et impressionnant. En effet, étant proche de la famille Moncade, je ne pense pas que sa vie pouvait être en danger, mais si elle avait été une personne lambda et qu'elle décidait de m'aider, la famille Moncade aurait pu s'en prendre à elle. Elle semblait se moquer ouvertement de moi, non pas d'une manière méchante, mais de la même manière qu'on se moque d'un enfant qui dit avoir vu une licorne. Je ne savais pas trop dire si cette femme était insouciante ou simplement habituée à ce genre d'événement, mais sa réaction n'était clairement pas celle à laquelle je m'attendais.

La surprise et la panique avait laissé place à une sorte de... d'aisance ? Cette femme était certes chez elle, mais elle avait en face d'elle un inconnu qui s'était pris une balle. J'avais beau ne pas être agressif, je ne ressemblais pas non plus à un enfant de cœur. Encore moins avec cette blessure. Plus ça allait, plus je trouvais mon hôte louche. Toutefois, j'étais mal placé pour n'en faire qu'à ma tête. Je me devais d'être conciliant si je souhaitais m'en sortir sans accroc.

- J'imagine que vous donner mon nom n'est pas sans danger, pour moi du moins, mais je vous dois bien cela. Je me nomme Alexander.

Je donnais cette information à contrecœur, mais une fois que j'aurais quitté ce lieu, qu'elle sache ou non mon prénom n'aura que peu d'importance. Même si cette information remonte à mon frère, il me sous-estime bien trop pour m'accorder la moindre attention. A ces yeux, je ne suis probablement pas plus dangereux qu'un rat.

- Monsieur, par hasard. Etes-vous un voleur banal, ou vous rangez vous plutôt du côté de Robin des bois? En tout cas, quelle que soit la réponse, j’imagine que l’incident de cette nuit ne vous influencera pas sur la suite de votre carrière. Je me trompe?

L'évocation de Robin des Bois me fit légèrement sourire. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un faisait ce parallèle entre ce héros de conte et moi.

- Je ne fais pas ça pour l'honneur. Je souhaite simplement me venger d'une personne perfide, je le fais pour moi. Mais j'imagine que cela empêcherait bien des gens de se faire torturer et participerait à la lutte des classes.

Je marquais une pause, pour réfléchir à sa seconde question.

- Vous voulez dire, est-ce que me prendre une balle m'arrêtera de continuer cette activité ? Croyez-moi, si c'était la cas, j'aurais déjà arrêter. Comme je l'ai dit, je ne fais pas ça pour la gloire. Se prendre une balle n'est rien comparé à ce qu'il fait subir aux plus faibles...

A ces mots, je vis dans ma mémoire le visage de mon frère au sous-sol, les mains couvertes de sang et un air jubilant sur le visage. Mon visage se fit grave face à ces souvenirs. Je ne pouvais pas oublier la raison de tous mes actes.

Cependant, ce n'était pas avec un trou dans l'épaule que j'allais faire quoique ce soit. Je me tournai donc vers la jeune femme en arborant une mine un peu plus agréable :

- Et vous ? Je ne sais pas non plus votre prénom.

Je ne perdais pas le nord. Hors de question que je lâche des informations sur moi sans en avoir en retour. Je laissai alors rapidement mon regard parcourir la pièce dans laquelle nous étions. Tant de livres, je n'avais pas fait attention à la devanture du bâtiment mais l'intérieur semblait indiquer que cet endroit était une boutique.

- Vous tenez cette boutique depuis longtemps ?

Je devais avouer que le cadre aurait pu être pire pour une nuit mouvementée comme celle-ci. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris le temps de lire un roman.
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Dim 21 Jan - 18:11
Come, seeling night

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Lizzie regarda son invité involontaire avec des grands yeux. Visiblement, sa vie était assez mouvementée. Sa vie de libraire, bien que réveillée, lui semlait bien calme à côté de l’homme sur son canapé.

Lorsqu’il lui demanda son prénom, elle hésita presque à lui répondre, tant Alexander lui semblait particulier. D’autant qu’il ne semblait pas être entouré des personnes les plus bienveillantes sur Terre, de ce qu’elle comprenait de ses propos.  

« Je m’appelle Elizabeth, mais vous pouvez m’appeler Lizzie, c’est plus rapide . »

Elle s’assit en face de lui, et reprit sa tasse. Elle reflechit un peu à la question d’Alexander.

« Hmmm, cela fait quelques mois. Cependant, cela fait plusieurs années que je suis complètement passionée de lecture, donc j’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie. » Elle indiqua autour d’elle les armoires de livres et ajouta : « D’ailleurs, durant la durée de votre séjour ici, vous êtes libre de vous servir dans mes livres. Ma collection personnelle est à l’étage cependant. »

Elle s’arrêta un instant, puis se plongea dans ses pensées. Alexander avait l’air relativement bien pour quelqu’un qui venait de se faire tirer dessus mais elle savait qu’un fauteuil dans un coin lecture ne constituait pas un point de repos convenable pour un blessé.

“Alexander, vous permettez que je vous appelle par votre prénom ? Bien que vous m’affirmiez que vous n’êtes pas en danger suite à votre blessure, je suis tout de même assez inquiète. Permettez-moi de vous offrir mon lit pour cette nuit, j’ai un canapé confortable sur lequel je peux dormir”.

Heureusement pour elle, et pour lui, on était samedi. La librairie était fermée le lendemain, ce qui pouvait offrir à l’homme le repos dont il avait besoin pour se remettre. Elle décida de lui dire.

“Ma librairie est fermée le dimanche. Si cela vous convient, vous pouvez passer la journée ici demain pour vous remettre correctement. Cela me rassurerait d’ailleurs de savoir que vous êtes à l’abri, plutôt qu’à errer les rues avec une blessure qui peut se réinfecter si vous ne faittes pas attention”.

Elle observa un peu mieux l’homme devant elle. Il semblait jeune, mais elle ne lui donnait pas moins de 20 ans, et pas plus que 25 ans. Ils ne devaient donc pas avoir un écart d’âge particulièrement élevé. Ses vêtements cependant semblaient sales.

“Je vous propose de me suivre pour monter dans mon appartement. C’est juste en haut des escaliers. Il y a aussi de quoi vous laver si vous le souhaitez, et je devais avoir des vêtements d’homme propres quelque part, si vous en avez besoin”.

Elle ajouta, afin de tout de même le rassurer :

“Si jamais vous hésitez à passer la journée ici demain, si cela peut vous rassurer, je n’ai jamais d’invités. Vous serez en paix, à l’abri de tout le monde. ”.


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Lun 22 Jan - 19:57
Elizabeth donc. Lizzie. C'était bien un nom de personne qui vivait dans ce quartier. Rien de bien étonnant.

Celle-ci m'indiqua que, si l'envie me prenait, j'étais autorisé à prendre n'importe quel livre ici présent pour le lire. Cela faisait en effet longtemps que je n'avais pas lu un ouvrage quelconque. Avec la vie que je menais, j'avais du mal à concilier vol et loisirs. Je n'en avais pas le temps. Je n'en avais pas non plus l'envie à vrai dire. Et aujourd'hui n'était pas une exception. Si un livre attire mon regard, c'est parce qu'il pourrait m'apprendre des choses utiles pour ma vie de voleur. Je jetterais peut-être un œil plus tard, mais j'avais peu d'espoir de trouver quelque chose qui attise ma curiosité. Ou éventuellement dans la collection privée. Je reste un voleur avant tout. De toute façon, je ne comptais pas m'éterniser ici.

Cependant, "Lizzie" ne semblait pas de cette avis et me proposa de dormir dans son lit cette nuit afin de récupérer correctement. Comme elle le disait, sa librairie était fermée le dimanche. Ainsi, je serais plus ou moins sûr de ne pas être trouvé. Je n'étais toutefois toujours pas convaincu. Un voleur qui se repose chez une bonne relation de sa victime, en théorie, c'est du suicide.

- Cela me rassurerait d’ailleurs de savoir que vous êtes à l’abri, plutôt qu’à errer les rues avec une blessure qui peut se réinfecter si vous ne faites pas attention.

Hmm... Elle marquait un point. La douleur n'était pas tant un problème, surtout à l'épaule, je pouvais encore marcher sans souci. Cependant, si la blessure se réinfectait, je serais en effet dans de beaux draps. Qui plus est, Giacomo, le majordome des Moncade, était sûrement encore à ma recherche dans le quartier. Bien que rester ici était dangereux, sortir avant demain matin l'était probablement encore plus.

Je tournais mes yeux vers mon hôte, sans trop savoir quoi dire, avant de la voir m'observer rapidement de haut en bas. Elle devait être en train de jauger le voleur que j'étais, et juger mes choix de vie.

- Je vous propose de me suivre pour monter dans mon appartement. C’est juste en haut des escaliers. Il y a aussi de quoi vous laver si vous le souhaitez, et je devais avoir des vêtements d’homme propres quelque part, si vous en avez besoin.

Apparemment non. Elle me trouvait juste sale. Ce qui était... difficilement discutable. Je n'avais pas particulièrement envie d'enfiler des vêtements de gens de la haute, mais mon haut était troué et je devais reconnaître que l'état global de ma tenue n'était pas envier. Qui plus est, ma planque la plus proche ne l'était pas tant que ça et je ne savais pas quand serait la prochaine fois que j'aurais l'occasion de me laver correctement.

Elizabeth se leva et se dirigea donc vers des escaliers avant d'ajouter :

- Si jamais vous hésitez à passer la journée ici demain, si cela peut vous rassurer, je n’ai jamais d’invités. Vous serez en paix, à l’abri de tout le monde.

Au moins, elle avait compris que je ne souhaitais pas être vu par qui que ce soit. Et je me doutais légèrement qu'elle n'avait que peu de compagnie. On ne s'entoure généralement d'autant de livres que lorsqu'on est solitaire. Les livres sont comme des gens qui parlent, à la différence que la discussion s'arrête quand on le souhaite. C'est une présence différente des personnes, pas moins agréable je devais le reconnaître.

Je me levais donc à mon tour afin de suivre la libraire. Mon regard se posa sur elle alors qu'elle montait les escaliers. Elle semblait sensiblement plus jeune que moi, mais les années à vivre dehors m'avaient probablement vieilli. Elle ne semblait avoir ni le corps, ni les mains, ni le visage de quelqu'un qui vit dans la misère. C'était à attendre venant d'une libraire il fallait dire.

- Merci pour votre hospitalité, mais je vous en prie gardez votre lit. J'ai de toute façon perdu l'habitude de dormir sur de vrais lits. Le canapé me conviendra très bien.

Je marquai une légère pause.

- Me laver ne serait pas de refus cependant. Mais je crois que je vais devoir m'en passer, je me vois difficilement capable de me nettoyer avec cette blessure. Bouger mon bras me fait un mal de chien. Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien de dramatique, je devrais pouvoir survivre sans prendre de bain.

Mes lèvres dessinèrent un léger sourire, partiellement crispé en raison de la douleur qui traversait mon épaule à chaque pas que je faisais, à chaque marche montée et chaque balancement de bras. Plus les mots sortaient de ma bouche et de la sienne, plus je décelais une personne douce, emplie de bonté. Elle semblait dégagée quelque chose de solaire, de réconfortant, comme pourrait le faire une grand-mère chaleureuse. Enfin une grand-mère qui aurait gardé toute sa jeunesse et sa splendeur au fil des années. Je n'y avais effectivement pas fait attention, mais le visage d'Elizabeth était d'une grande douceur. Le genre de visage sur lequel on souhaite poser son regard encore et encore.

Mais bon, cela n'empêchait rien au fait que les Moncade pouvaient débarquer à tout moment en un simple appel de sa part.
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Mar 23 Jan - 19:59
Come, seeling night

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La logique d’Alexander épatait Lizzie. Il refusait le lit, mais se sentait trop faible pour prendre un bain ? Elle secoua la tête. Soit il était vraiment têtu, soit il ne voulait pas assumer réellement la douleur qu’il ressentait actuellement. Il avait apparemment tenté de faire un sourire, mais elle n’osait lui dire qu’il s’apparentait plus à une grimace qu’autre chose.

Elle soupira. Il ne devait pas non plus s’entendre souffler pendant qu’ils montaient les escaliers.

« Pour le bain, je peux comprendre, effectivement. Je n’avais pas réflechi au fait que cela devait être compliqué. Si nécessaire, je peux mouiller des linges et vous aider à vous passer un coup sur le visage. »

Elle avait atteint le haut des escaliers, et décida de ne pas attendre la réponse du jeune homme avant d’aller chercher de quoi retirer au moins la sueur de son visage.

Lorsqu’elle revint les mains pleines, elle ajouta cependant :

« En revanche, l’arrangement pour la nuit est non-négociable. Je risque de ne pas fermer l’oeil de toute manière, et même si j’y parvenais, je serais reveillée à 8h. Autant vous laisser profiter d’une vraie nuit, sur un vrai matelas. Vous pourrez vous lever quand vous le voulez, que la lune soit encore présente ou que le soleil s’apprête à se coucher. Et je ne veux pas entendre de protestation. »

Elle s’arrêta un instant, puis pris la main du bras non-amoché d’Alex pour l’amener sur le lit. Là, elle le fit asseoir, et pris le bras blessé entre ses mains. Le linge entouré autour de celui-ci s’était paré d’une couleur rouge. Elle le retira, puis pris de quoi renettoyer la plaie afin de changer son pansement de fortune. Elle essayait de faire preuve de douceur, car le blessé semblait se détendre, bien que très légèrement. Elle ne voulait pas qu’il se renferme.

“Si j’avais su un jour que j’allais m’occuper d’un blessé, j’aurais ouvert un hôpital, pas une librairie” , dit-elle alors doucement.  

Une sorte de nostalgie s’empara d’elle. De plus près, Alexander avait l’air encore plus jeune. Son visage était composé de traits fins. Elle redescendit son estimation à moins de 23 ans, et cela la peinait. Comment quelqu’un d’aussi jeune pouvait déjà être fuir le monde ? Elle préférait ne pas y penser ; au fond, son histoire à elle non plus n’était pas toute rose. Enfin bon. Le silence dans la pièce commençait à la peser. Heureusement que le vent hurlait à l’extérieur, elle n’avait au moins pas à s’inquièter de son mécanisme. Elle décida alors de reprendre la parole :

“Je vais vous nettoyer le haut du corps. Vous avez du sang un peu de partout, et je crains que jouer le contorsionniste ne fasse qu’empirer votre blessure ”.

Elle préférait ne pas penser au malaise qui s’emparait d’elle. Quelle situation inhabituelle. Elle décida alors de poser des questions à Alexander, pour occuper son esprit :

“Et du coup, si vous permettez… Quelle est votre histoire ? En dehors de cette péripétie, je veux dire. Qui êtes vous ?  ”.

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Mer 31 Jan - 1:20
Je n'allais pas me plaindre, mais je ne comprenais toujours pas pourquoi cette Elizabeth prenait tant soin de moi. Certes, elle était peut-être très gentille, mais héberger un voleur était déjà beaucoup. Alors le soigner et le nettoyer. Elle insista pour que je dorme sur le lit malgré le fait que j'avais déjà refusé. Le canapé aurait été plus dur que le lit, je bougerais probablement moins dedans et ma blessure me fera moins mal. Cependant, je crois que je n'avais pas vraiment le choix. Je devais respecter les souhaits de mon hôtesse, même si cela ne me ravissait guère. Une chose en revanche dans son discours avait retenu mon attention. Elle ne comptait pas fermer l'oeil de la nuit. Ce qui signifiait que, peu importe l'heure à laquelle je comptais partir, elle serait éveillée. Si je souhaitais m'échapper en douce durant la nuit, j'aurais besoin de l'éviter.

Elle me prit soudainement le bras (dieu merci le bon) pour m'emmener jusqu'à sa chambre. Elle m'assit sur le lit avant de s'occuper de ma blessure à nouveau. Le linge qu'elle avait posé dessus avait perdu sa couleur blanche pour laisser place à un rouge foncé. Je perdais encore du sang. Je crois que nettoyer la plaie n'allait pas être suffisant, il faudrait recoudre la plaie. Cependant, comme le disait Elizabeth, j'étais dans une librairie et non dans un hôpital. Si la blessure avait été au bras, j'aurais pu faire un garrot. Mais cela allait être compliqué de soigner correctement cette plaie ici.

Je savais où trouver un médecin clandestin qui pourrait s'occuper de moi. Mais aller jusqu'à son "cabinet" maintenant était trop dangereux. J'espérais seulement que mon hôtesse avait les bases en médecine, mais j'avais trop peu d'espoir.

- Dites... Lizzie. Est-ce que vous pensez que vous pourriez recoudre la plaie ? Si non, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas en mourir. Cela m'aiderait simplement à perdre moins de sang.

Je levai les yeux vers elle. Elle semblait prise de court. J'étais dans mes pensées donc je n'avais écouter ses dernières paroles qu'à moitié. Je savais qu'elle m'avait demandé d'en dire plus sur moi. Tant que je ne mentionnais pas mon nom de famille, elle ne pourrait jamais remonter jusqu'à moi et à mon frère. De toute façon, même si elle demandait aux Moncade si le prodige Klemens avait un frère, je doute que qui que ce soit ne se souvienne de mon existence.

- Et pour vous répondre, je viens d'une famille de sorciers. Mon frère est une immonde personne qui n'hésite pas à torturer et à tuer des innocents, dont les serviteurs qui l'ont suivi depuis qu'il a appris à marcher. Il est très puissant. J'ai quitté ma famille pour vivre une vie qui avait un sens à mes yeux, et faire tomber mon frère d'une manière ou d'une autre.

Je marquai une pause, repensant à toutes ces scènes auxquelles j'avais assisté. Depuis le temps, j'avais vu et vécu un certain nombre de choses plus ou moins sombres. Mais rien de tout ce que j'ai pu voir durant ma vie de voleur n'arrivait à la cheville des horreurs que mon frère avait commises et continuait de commettre.

- Vous comprenez maintenant pourquoi je ne souhaite pas trop en dire. Vous n'avez beau être qu'une bibliothécaire, ce n'est pas ce qui arrêterait mon frère. Même si je doute qu'il lève ne serait-ce que le petit doigt pour m'empêcher d'agir. Il ne me voit pas comme un menace. Il ne se préoccupe pas de ce que je fais, comme un adulte ne se préoccuperait pas d'un enfant qui l'attaque avec une cuillère en plastique.

Ma mine s'était faite encore plus grave. Cela faisait des années que ma vie suivait ce fil rouge. Et j'avais l'impression d'avoir fait du surplace pendant tout ce temps. J'avais accumulé les informations, mais je n'avais toujours aucune idée de comment m'en prendre à ce tyran. Les informations ne valaient rien face à une telle puissance. Face à un tel pouvoir.
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Dim 11 Fév - 21:54
Lizzie sentit son visage se fermer et elle fronça des sourcils. Peut-être se concentrait-elle sur les mauvaises choses, mais Alexander venait-il de réellement lui dire qu’elle n’était “qu’une bibliothécaire” ? Certes, elle comprenait le message derrière cette phrase. Mais tout de même. En plus, il disait ça après lui avoir demandé si elle pouvait le recoudre. Quel toupet. Elle réfléchît deux minutes, puis son égo (légèrement froissé) la poussa à répondre :  

« Je ne suis pas sure d’être la mieux placée pour tenter de vous recoudre. Après tout, je ne suis qu’une libraire, voyez-vous.»

Elle se leva cependant pour essayer de trouver de quoi recoudre la plaie. Heureusement qu’elle avait reçu du nécessaire de soin de la marquise. Alexander, dans son malheur, avait presque de la chance.  

« Je vais tout de même essayer. Ca risque néanmoins de vous faire mal, je n’ai pas de formation dans le milieu de la santé. »

Elle récupéra une bouteille d’alcool sur une étagère et en imbiba un chiffon. Elle avait lu ça dans un livre, apparemment cela permettait de désinfecter la plaie, alors, pourquoi pas essayer ?  

« Je vous propose de parler avec moi le temps que j’essaye de recoudre votre bras. Peut-être que ça va vous distraire un peu de la douleur ?  »

Elle fit une pause. Alexander avait tout de même le visage fermé. Était-ce la conversation ? Ou la douleur ? Elle préféra néanmoins abandonner le sujet de la vie du voleur ; après tout, cela ne la regardait pas. Elle décida donc de poser une question neutre :  

« Sinon, est-ce que vous avez un peu de temps libre, hors cavale ? Qu’est-ce que vous aimez faire ?   »

Elle s’appliquait toujours au soin du bras du blessé. Elle espérait surtout qu’il ne verrait pas ses doigts trembler, et son visage pâlir. L’odeur du fer que dégageait le bras du voleur lui rappelait de trop mauvais souvenirs.

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